#3: Courir le marathon et apprendre des langues

Study this video as a lesson on LingQ

Bonjour c’est François et bienvenue dans ce nouvel épisode de LingQ en français.

Aujourd’hui, je discute avec Lauriane du marathon des langues.

Lauriane est passionnée par les langues étrangères, mais aussi par le sport et le marathon.

Depuis quelques années, elle aide les personnes à mieux apprendre des langues étrangères

et enfin, à avoir des résultats avec les langues.

Dans cet épisode, vous allez découvrir des choses passionnantes, comme par exemple:

Quel est le lien entre le marathon et les langues étrangères?

Quelle est la plus grande difficulté quand on souhaite apprendre une langue étrangère?

Ensuite, Lauriane va vous donner quelques conseils

pour enfin avoir des résultats avec les langues étrangères.

Vous pouvez retrouver ce podcast avec sa transcription directement sur LingQ.

LingQ est une plateforme qui permet d’apprendre une langue naturellement.

Vous pouvez écouter et lire des contenus passionnants de tous les niveaux

et rejoindre des milliers de personnes comme vous, qui apprennent une langue étrangère.

N’hésitez pas à liker cet épisode, à le commenter et à le partager sur YouTube,

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Vous êtes prêts? Alors, c’est parti!

Salut Lauriane et merci d’avoir accepté mon invitation pour ce podcast en français de LingQ.

et je voudrais commencer par une question

qui peut paraître un peu bizarre mais, qu’est ce qui est le plus difficile?

Courir le marathon ou apprendre une langue étrangère?

Salut François, merci pour ton invitation.

C’est marrant parce que je ne me suis pas du tout préparée aux questions.

Alors du coup, ça va être totalement spontané.

Qu’est ce qui est plus difficile…

Eh bien, ça dépend.

Voilà la réponse facile.

Ça dépend totalement, en fait.

D’où tu pars? C’est quoi ton point d’origine?

Est-ce que tu pars totalement de zéro et quelles sont les croyances limitantes que tu as?

Parce que c’est ça aussi notre spécialité au sein du Marathon des langues

C’est qu’on travaille beaucoup sur tous les blocages qui empêchent d’oser.

Et moi, de mon point de vue, par rapport aux personnes que j’accompagne.

Je dirais que le plus difficile, ce serait peu être l’apprentissage des langues.

D’accord, d’accord.

Et toi, personnellement, tu as commencé par le sport ou par les langues?

Ou tu as commencé les deux en même temps?

Ah! C’est vrai que je ne m’étais jamais posé la question

mais effectivement, ça s’est débloqué en même temps

Parce qu’en fait, j’étais parti.. Pour te donner un petit peu de contexte..

L’anecdote, c’est que comme j’étais bloqué avec l’anglais à l’école, les 6/20 aux examens et tout ça

par les trucs qui font bien plaisir, comme beaucoup d’entre nous en France.

Je me suis dit que j’allais partir à l’étranger et que la langue allait se télécharger dans mon cerveau

et je me souviens que c’est une phrase que tu m’avais dit et je l’utilise tout le temps maintenant

Je me suis dit: “Je vais partir à l’étranger, je pars en Angleterre et ça va être facile.”

Sauf que ça se passe pas comme ça. Ce n’est pas aussi simple.

Et donc, c’est justement quand j’étais en Angleterre que j’étais en galère.

Je ne comprenais rien.

Je n’arrivais pas à parler, que je me suis mise à aller à la salle de sport pour…

Justement, j’étais tellement frustrée.

J’étais tellement mal que j’allais évacuer à la salle

Et oui je me rends compte que le parallèle s’est fait en même temps, tiens!

Merci pour cette question.

Je n’avais jamais pris conscience de ça.

Oui, je t’ai posé cette question parce que je pense qu’il y a vraiment un parallèle

entre le sport et les activités physiques et les langues étrangères

parce que ça demande beaucoup de mental et aussi de surpasser les blocages mentaux.

Je pense que c’est un des problèmes majeurs…

quand on apprend des langues étrangères, c’est les blocages mentaux

qu’on peut avoir peur de pratiquer, peur de faire des erreurs.

Et je pense que c’est la même chose pour le sport.

Il y’a vraiment une grosse partie de mental pour avoir du succès.

T’en penses quoi?

Je suis totalement d’accord ici.

Oui, je suis totalement d’accord. C’est exactement notre pédagogie.

où on va travailler justement sur les blocages en priorité.

Et je pense qu’en plus, quand tu fais du sport, ça va te forger une certaine discipline.

Un certain mental qui va non pas seulement t’aider avec le sport, mais qui va aussi t’ouvrir d’autres portes.

Qui va… En fait, si tu veux…

Dans le cerveau, on a des canaux neuronaux qui vont s’ouvrir pour différentes activités.

Donc, si tu te sens fort dans le sport,

parce que ça, c’est pareil, c’est, je ne sais pas, c’est biochimique?

Je ne sais pas si c’est le bon terme mais…

quand tu vas courir tu as la dopamine qui se crée, tu as le plaisir, tu as de la confiance en toi qui remonte.

et du coup, tu te sens invincible, ça te remet de l’énergie.

Et quand tu crée ça, ça te permet aussi de créer de la confiance pour d’autres choses.

Donc moi, je trouve que c’est carrément étroitement lié.

Et quand j’ai des projets, un peu challengeant, je me remets à fond dans le sport

Et je sais que par effet domino, en fait, ça va impacter dessus.

Super!

Et d’où te vient cette passion pour les langues étrangères?

Cette passion! Je pense que c’était… Alors, franchement, honnêtement, je ne sais pas pourquoi

mais j’avais une force à l’intérieur de moi qui me disait

“Il faut que tu parle plusieurs langues, il faut que tu ailles à l’étranger.”

Mais le truc, c’est que j’étais totalement nul à l’école.

Je n’y arrivais pas, je ne rentrais pas dans les cases, j’avais cette impression comme beaucoup d’entre nous.

et malgré tout, j’étais obstiné, en fait, j’avais vraiment envie de parler plusieurs langues et je me croyais nul.

Mais comme je déteste rester bloquée dans…

En fait, je n’aime pas qu’on me dise “non”; je n’aime pas qu’on me dise ce n’est pas possible

Donc, je vais tout faire pour détruire ça.

Et je pense que c’est ça qui m’a donné cette force d’aller chercher les solutions en fait

et de comment on fait pour lever ces blocages.

– Et puis, oui, voilà! – D’accord.

Et quels sont les plus grandes difficultés que tu as rencontré

toi, personnellement, dans l’apprentissage des langues étrangères?

Moi, les plus grosses difficultés, c’était…

Je pense que c’était de comprendre..

qu’une langue, ce n’était pas seulement du vocabulaire, de la grammaire et tout ça..

parce que tout ça, tout le monde vous le donne, tous les livres…

Ça, on peut les trouver facilement.

Sauf qu’il y a un autre pont qui, pour moi, n’est pas assez développé dont on n’en parle pas.

Et c’est pour ça qu’avec le marathon des langues, on met ça en avant tout le temps.

C’est toutes les croyances limitantes et les blocages qu’on peut avoir avec les langues.

C’est à dire qu’en fait, il y a une barrière à lever.

Et le faire seul, c’est extrêmement difficile parce qu’on n’en a pas forcément conscience.

Et l’idée, c’est d’aller lever le “Je ne sais pas que je ne sais pas.”

Et justement, par du coaching, on peut aller lever ça.

Donc, ça, j’ai mis beaucoup de temps à le comprendre

mais justement, en creusant les informations, en allant les chercher,

en discutant avec des personnes polyglottes. Ça, c’est un conseil!

Allez parler avec les gens qui ont déjà fait le boulot avant vous.

Ça va vous permettre justement d’aller lever tout ça et de lever ces croyances limitantes au final

parce que je pense qu’on est capable de tellement de choses

mais qu’en même temps, on est notre propre ennemie.

En se mettant des barrières, en se disant simplement avec des phrases répétitives

des ancrages qu’on a depuis l’école ou même d’avant

à se dire “Je suis nul”, “Ce n’est pas fait pour moi”, “j’arriverai jamais.”

“Les langues c’est pour les gens talentueux” ,”c’est un talent inné”, etc.

Et ça, c’est totalement faux!

C’est totalement faux et je me tue à le répéter

parce que si on n’arrête pas de se dire ça, on se ferme la porte tout seul.

Donc oui, pour moi, ça a été le plus difficile, en fait, de comprendre ça.

Mais une fois que je l’ai compris et que je l’ai levé

ça a ouvert la porte à l’apprentissage d’autres langues.

Ça t’a permis aussi d’avoir une certaine révélation.

Et c’est pourquoi, peut être aujourd’hui,

tu enseigne comment mieux apprendre des langues étrangères?

C’est exactement ça. C’était la révélation.

C’était la petite ampoule juste au dessus de la tête

ou tu te dis, mais c’est ça le truc “magique”, entre guillemets!

C’est juste en fait le truc magique.. Enfin, je n’aime appeler ça…

Parce que pour moi, il n’y a pas de solution magique.

Mais le truc qu’on ne nous dit pas, c’est simplement de revenir aux fondamentaux

C’est à dire de s’écouter en tant qu’être humain.

C’est quoi notre fonctionnement naturel?

Comment notre cerveau fonctionne? comment notre mémoire fonctionne?

et enfin, quels sont les blocages? quelles sont les croyances? etc.

Et tout simplement, tu vois, c’est cette image, tu es sur la rivière.

Soit tu pagaies dans le sens du courant, soit tu pagaies dans l’autre sens.

Et moi, j’ai l’impression qu’on a fait ça toute notre vie.

En fait, depuis l’école, c’est qu’on fait tout à l’inverse du fonctionnement naturel du cerveau humain.

Je suis assez d’accord avec toi. C’est pourquoi, je pense…

Les français sont assez mauvais avec les langues étrangères, notamment à cause du mental,

parce qu’on a un peu une culture en France du perfectionnisme.

On attend bien souvent d’être parfaits avant de pratiquer une langue.

Et c’est ce qui bloque beaucoup de personnes, enfin en France du moins, à pratiquer une langue étrangère.

Et je pense que c’est une des grandes erreurs à ne pas commettre.

Quand on essaie d’apprendre une langue étrangère. Est-ce que tu es d’accord avec ça?

Totalement. Mais oui, on essaie…

En fait, le truc en France particulièrement, comme tu l’as dit,

c’est qu’on n’a pas le droit de faire des erreurs.

Et déjà, à l’école, on nous a enseigné ça.

C’est que dès qu’on faisait une faute

C’était: “Non, ce n’est pas bien”, on soulignait en rouge du coup encore une fois..

Tu as un ancrage négatif qui se crée dans le cerveau.

Et en fait, l’objectif à chaque fois, c’était quoi?

C’était de ne pas faire d’erreur.

Et dès qu’on voyait des fautes, je me disais “oh lala je me suis encore planté.”

“J’arrive pas” etc.

Alors qu’en fait, c’était le jeu inverse qu’il fallait faire.

C’est de se dire. “Ben oui, j’ai fait cette erreur.”

“J’apprends de cette erreur.”

Et l’idée, c’est que je vais éviter de la faire par la suite.

C’est vraiment un jeu d’apprentissage.

Mais le problème, c’est qu’on a ancré ça.

Et aujourd’hui, dans nos vies, dans la société et même au travail ou dans les autres contextes

On essaie d’être parfaits.

Sauf que si tu essayes d’être parfait avant de passer par cette phase d’apprentissage qui est incompressible.

Tu ne peux pas! Tu ne peux pas réussir.

Donc on nous fait apprendre tous les fondamentaux par coeur. La grammaire, la conjugaison, etc.

En se disant je vais être parfait, j’apprends tout ça…

Comme ça quand je vais passer à l’oral, j’aurai déjà tout.

J’aurais plus qu’à tout ressortir. Sauf que non, ça ne marche pas comme ça malheureusement.

ça marche dans l’autre sens.

où c’est parce que tu vas pratiquer de manière imparfaite

que tu vas te rendre compte de ce qui va te manquer.

C’est le conseil que je donne à chaque fois qu’on me dit:

“Non, mais attends, j’apprends toute la grammaire en premier.”

Non, en fait, c’est parce que tu vas pratiquer.

Tu vas te rendre compte que tu sais parler qu’au présent

que tu vas manifester un intérêt pour aller chercher.

“OK, comment je parle au passé?” donc tu vas aller chercher l’information.

Et cette fois ci, tu vas l’assimiler.

Tu vas bien la comprendre et tu ne seras plus dans le schéma d’illusion d’apprentissage

comme on pouvait l’être avant, en disant “non mais ça je l’ai compris.”

Sauf que quand tu passes à l’oral, tu n’arrives pas à le mettre en place.

Et je reprends une phrase de mon prof de guitare

qui m’a dit un jour “Quand l’élève pose la question, c’est qu’il est prêt à recevoir la réponse.”

Et c’est là où il y a tout le jeu de la compréhension qui se met en place et donc de mémorisation.

Et d’assimilation des règles grammaticales. Quand on parle de la grammaire.

Et ça, c’est vraiment intéressant ce que tu dis

parce que c’est vraiment quelque chose qui est flagrant quand on parle du sport.

On sait que si tu veux te mettre au sport, il faut commencer.

Tu ne vas pas attendre sur ton canapé d’être en pleine forme avant de courir le marathon.

Tu va t’entraîner tous les jours un petit peu

Et tous les jours, tu vas aller un peu plus loin, jusqu’à atteindre ta destination, ton objectif.

Et on fait beaucoup cette erreur en langue étrangère.

C’est où, justement, on attend tout simplement d’être parfait.

On attend toujours et du coup, on peut attendre toute notre vie parce qu’on ne sera jamais parfait.

parce que c’est impossible de maîtriser une langue à la perfection.

Même notre langue natale, on ne la maîtrise bien souvent pas à la perfection.

Donc, c’est une des grandes erreurs qui bloque beaucoup de personnes.

Et c’est intéressant parce que toi…

Tu fais vraiment le parallèle entre le sport et les langues étrangères.

Je pense que c’est vraiment quelque chose d’intéressant parce que ça se rejoint beaucoup.

Et pourquoi tu as décidé vraiment de faire ce parallèle entre les langues étrangères et le sport ?

Eh bien, tu as tout dis en fait, c’est exactement ça.

C’est à dire que le sport, c’est tangible, c’est visuel, on le voit très bien.

Si tu prépare un marathon et que tu ne vas pas courir

que tu regardes les autres courir, tu n’aura pas les résultats.

Et dans les langues, c’est quelque chose qui est intangible, on ne se rend pas forcément compte.

Mais c’est exactement la même pédagogie.

Et effectivement… et moi…

Ce que j’ai trouvé le plus efficace, c’est de reprendre toute la stratégie…

justement, de la préparation d’un marathon pour l’apprentissage d’une langue.

Donc, par exemple, tu vas voir le coach qui est là pour te botter les fesses.

Donc, ça, c’est mon rôle avec mon équipe.

Donc, dès qu’on a une baisse de motivation

on est là pour remettre un coup de pied aux fesses.

T’as toute la team, toute l’équipe qui est là et qui prépare le marathon avec toi.

Quand tu as besoin de te taper trois heures de course

pour préparer ton marathon sous la pluie

je peux te dire que c’est plus facile de le faire avec ta team que de le faire tout seul.

Et nous, c’est pareil. C’est ce qu’on a fait aussi.

On a créé une communauté bienveillante où chacun s’entraide et relève les défis ensemble.

Et enfin, tu as le plan de l’entraînement, c’est à dire que tu as une vision.

Tu sais exactement par quelles étapes tu vas passer.

Tu sais que la première semaine, tu vas faire tel entraînement

la deuxième semaine tel entraînement, etc.

Et dans le marathon d’Anglais, c’est ce qu’on fait aussi.

C’est qu’on sait où on va.

On a un chemin et tu as des jours où tu n’auras pas envie d’aller courir.

Il y a des jours où tu vas dire “Oh lala, j’en peux plus, je n’ai jamais couru de ma vie”

Et c’est la même chose dans les langues.

Tu auras l’impression qu’il y a un jour où tu te sens fluide

et le lendemain tu te dis, “Mince, ça bloque là, ça ne sort plus. Pourquoi?”

Mais quand tu as le plan d’entrainement tu sais que c’est OK.

“Je sais que je suis dans une phase de down.”

“Je n’ai plus qu’à appliquer la suite.”

“On avance et je sais qu’il y aura des résultats.”

Il y a ça et tu as aussi la date échéante qui est hyper importante.

Tu sais quand le marathon aura lieu.

Donc tu sais que t’as pas le choix, tu vas aller t’entrainer toutes les semaines

et avec les langues, c’est la meme chose

si tu n’as pas de projet au bout, si tu n’as pas une date.

Mais les jours où tu n’as pas envie, tu ne vas pas le faire.

C’est là où la fameuse procrastination

prend place et t’empêche du coup de passer à l’action.

Oui, je pense que la courbe d’apprentissage est semblable dans le sport et dans les langues .

parce que c’est un peu la même, au début tu es motivé après tu as la phase de plateau.

Beaucoup de gens abandonnent.

Et après si tu arrives à passer cette phase de plateau

Tu peux continuer jusqu’à atteindre ton objectif.

Et ce qui est intéressant, le parallèle, encore une fois entre les sport et surtout le marathon et les langues.

C’est que c’est un peu pareil; c’est qu’au début, ce n’est pas quelque chose…

On va pas éprouver du plaisir, par exemple, à courir 30 km au début.

Et c’est pareil quand on commence à apprendre une langue.

Au début, c’est difficile, on ne comprend pas.

On est dans un univers totalement extraterrestre

et c’est pourquoi ça peut être assez… voilà…

Je pense que c’est un monde parallèle, les langues et le sport parce que les difficultés sont différentes.

Mais la courbe, est assez pareille. Est-ce que tu es d’accord avec ça?

Totalement, totalement! C’est que…

Au début, moi, l’image que je donne aussi, j’aime beaucoup parler en images.

C’est, du coup, je ne sais pas si ça va bien parler en audio, mais c’est l’image de l’océan.

Quand tu arrives dans l’océan, au début, tu mets tes orteils, c’est bon..

J’y vais, je n’y vais pas, je ne sais pas trop, tu rentre dedans.

Et là, tu as une phase de vagues blanches qui n’est pas très large.

Et là, c’est un moment où tu dois être sur tes deux jambes très solides pour ne pas tomber.

parce que c’est un endroit où ça pousse d’avant en arrière

et c’est la phase pas forcément très, très agréable.

Et dans les langues, c’est la même chose.

Tu sais, c’est la phase A1-A2 où tu apprends les fondamentaux.

Et quand tu vas passer à l’oral, tu vas parler à la Tarzan parce que tu vas associer des mots

mais tu vas te planter sur la conjugaison, etc.

Donc, ce n’est pas forcément le plus agréable

mais une fois que tu serres les dents, que tu t’accroches pendant cette période.

Tu sais que derrière, tu sais que cette période est vraiment très courte.

Tu passes derrière et tu arrives sur l’océan qui est plat.

Tu as un océan de possibilités, justement.

Et là, c’est comme quand tu arrives sur le niveau bien.

Donc c’est là où tu commences à t’amuser parce que tu peux communiquer.

Même si ce n’est pas parfait.

Tu peux parler un peu de tout. Tu peux échanger et comprendre.

Tu peux avoir une connexion en fait avec les gens.

Et voilà, c’est une image que j’aime bien donner où oui, la phase d’apprentissage…

Tu as un début ou tu es généralement hyper enthousiaste.

Tu sais tu achètes toutes les ressources et tu es hyper content.

Mais au final, après, tu commences à voir qu’il y a des obstacles

et qu’il y a de petites croyances limitantes qui reviennent.

Du coup, tu te dis est-ce que je vais y arriver? et là, tu as quelqu’un qui te rebotte les fesses.

“On y retourne!” et ce n’est que ça, en fait, c’est des hauts et des bas.

Et effectivement, la courbe est “up and down”.

“Up and down yeah!”

Mais après? Personnellement? Qu’est ce que les langues t’apportent personnellement?

Pourquoi tu mets autant à apprendre les langues? Niveau enrichissement personnel…

Alors ça c’est… ça c’est…

J’adore cette question parce que c’est justement… ça évolue tout le temps.

C’est que, justement, j’ai eu une grosse prise de conscience dernièrement.

C’est que déjà, pour moi…

Apprendre une langue, c’est un chemin de développement personnel.

C’est pour ça que dans nos programmes, c’est encore une fois une de nos spécialités.

On s’appuie sur les leviers du développement personnel pour enlever les blocages.

Et moi, ce que j’en tire et ce que j’ai compris dernièrement…

C’est que, moi, ce que j’aime, c’est vraiment la connexion à l’être humain

Là, je suis, pas mal parti en voyage dernièrement.

Et à chaque fois que je pouvais parler avec les locaux

que ce soit dans le taxi, tu sais, souvent, c’est les situations classiques

dans le taxi ou dans les petits restaurants, dans les petits bars, etc.

Eh bien tu apprends à te connecter à la personne et à sa culture

à comprendre comment ça se passe dans son cerveau.

Et je trouve que ça te donne une claque d’humilité incroyable.

Et c’est juste. Ça me fait pétiller, quoi! Ça me met en joie.

J’adore ça!

Oui, ça, c’est la finalité.

Et pendant longtemps, ça s’est pareil, je l’ai compris il y a peu de temps.

Le démarrage des langues, comme je disais, ça a été difficile pour moi.

Et moi, c’était pour me prouver à moi même que j’étais assez intelligent.

Ça, c’est une croyance limitante que j’avais aussi à me dire:

“Mais non tu n’es pas assez intelligent, il faut que tu fasses plus”, tu vois? “Tu es plus dans le combat.”

J’ai démarré par par cette manière de faire, d’être dans le combat

et là, depuis que j’ai lâché ça… à dire:

“Mais en fait, je n’ai rien à prouver.”

“Je n’ai rien à me prouver à moi ni aux autres”

et je me suis plus reconnectée au plaisir d’apprendre.

Ça m’a allégé.

Donc, c’est vraiment très personnel

selon chaque personne et je pense que ça te pousse à une introspection

à laquelle tu ne t’attends pas forcément quand tu apprends des langues

Oui, et tu n’as même pas besoin de parler forcément couramment la langue pour avoir cette introspection

Des fois, juste les fondamentaux, ça te permet de te connecter; par exemple je suis en Turquie.

Alors je ne parle pas turc, j’ai appris quelques phrases de base, etc.

Mais juste ça.

Ça te permet d’avoir une certaine connexion avec les gens.

Et les gens apprécient quand tu fais l’effort d’apprendre leur langue, ça permet d’avoir…

Moi ce que je dis souvent, c’est que quand tu apprends une langue, c’est un voyage total en fait.

C’est que vraiment tu rentres en immersion dans l’univers des gens.

Ça te permet de voir le monde avec de nouveaux concepts, en fait.

Et c’est pourquoi moi, personnellement aussi j’aime apprendre les langues étrangères.

Et comme là je parle justement avec un Turc, on en parlait justement des langues étrangères

Il me disait qu’en Turc on dit ça en rigolant souvent, enfin, ce n’est même pas Turc tu vois?

Je ne sais pas si ça vient de Turquie mais on dit souvent que:

Quand tu apprends une langue, tu es une personne, quand tu connais deux langues, tu es deux personnes

Quand tu connais trois langues tu es trois personnes.

Est-ce que tu es d’accord avec ça?

Mais oui, justement, j’en parlais il y a pas très longtemps.

C’est que je ne sais pas si tu ressens ça aussi.

C’est qu’à chaque fois que je passe d’une langue à l’autre

J’ai l’impression d’être une personne différente.

Par exemple, en français

Quand je parle français, moi, je suis quelqu’un plutôt introverti.

Ce n’est pas moi qui va aller vers les gens et qui va déclencher une conversation.

J’attends qu’on vienne à moi.

Quand je parle espagnol, je suis totalement extraverti.

J’adore cette langue, j’ai une connexion particulière.

Donc, j’y vais en… En portugais, c’est pareil.

Et en anglais, je suis un peu plus comme le français, un peu plus introverti.

Donc, c’est vraiment…

Oui, c’est très marrant comme…

Oui, c’est vrai. Moi aussi c’est pareil, maintenant j’ai l’impression, tu vois…

Je parle aussi plusieurs langues et par exemple quand je parle russe, je suis totalement différent.

que quand je parle anglais, tu vois? Moi aussi, j’ai un peu de ton profile.

Je suis quelqu’un à la base de très introverti.

Et vraiment en fait, moi, j’aime beaucoup parler russe.

Tu sais, quand je parle russe j’ai l’impression d’être plus puissant en fait et je sais pas pourquoi.

Pour te donner une petite anecdote, une fois je en boîte de nuit

Et il y a quelqu’un qui avait un peu bu de l’alcool qui essayait un peu de embrouillé comme ça.

Et j’ai commencé à lui parler en russe, et le simple fait de lui parler russe ça l’a effrayé

et du coup, il est parti et a arrêté de m’embêter

parce que des fois, il y a des langues qui véhiculent certaines idées et certains clichés.

Ça te permet d’avoir avec une autre personne dans chaque langue… C’est vraiment intéressant.

C’est pourquoi, encore une fois, je pense qu’apprendre les langues, c’est un voyage total!

– Tout à fait! – Et alors est-ce que tu as…

Excuse moi, je te coupe.

Est-ce que tu es encore entrain d’apprendre des langues étrangères en ce moment?

Alors justement, c’est quelque chose que j’allais annoncer, c’est que cette année

Je ne vais pas remettre le couvert sur une nouvelle langue parce que, justement

C’est lié à ce que je disais tout à l’heure

au fait d’arrêter de courir, de faire plus, de prouver plus

C’est que là je vais plutôt prendre cette année comme une année d’entretien

et de maintenance si je peux dire ça

pour faire remonter certaines langues, comme par exemple l’italien

que j’ai… c’est la dernière langue que j’ai apprise.

Je vais la remonter.

J’ai mon portuguais aussi que j’aimerais bien remonter

et voilà, vraiment prendre le plaisir, plutôt de les parler, de les entretenir.

Mais là, je ne vais pas apprendre des nouvelles pour le moment.

Et est-ce que tu as une stratégie spécifique pour maintenir les langues?

Parce que des fois aussi, on n’en parle pas beaucoup.

Mais il faut les maintenir les langues

parce que malheureusement, tu le sais et on le sait tous

c’est que si tu ne pratiques pas une langue eh bien, tu l’oublies assez rapidement.

Est-ce que toi tu as une stratégie particulière pour maintenir les langues que tu connais déjà?

Oui, totalement. En fait, c’est exactement la même stratégie que j’utilise pour apprendre une langue

mais je vais l’utiliser un peu plus… de manière un peu plus souple

et moins… oui, beaucoup plus souple, c’est à dire que moi, j’ai trois leviers qui sont:

Donc, déjà la pratique orale, donc débloquer cette mâchoire.

Bon, elle est déjà débloquée quand je parle la langue pour l’entretien, mais l’utiliser…

l’utiliser ou parler avec des natifs à chaque occasion possible.

La régularité. Donc, la régularité, ça veut dire quoi?

Ça veut dire tous les jours, donc ça veut dire… ça veut dire… ça veut dire…

Enfin, c’est lié au troisième point, en fait, qui est l’immersion

Donc être tout le temps immergé dans la langue

soit via des podcasts, soit via la télévision, des séries Netflix.

Voilà, des choses qui font plaisir, surtout en phase d’entretien.

Que ça devienne naturel, en fait, tu vois?

Tous mes livres sont en anglais ou en espagnol ou en portugais

ou voilà, les langues que je veux entretenir. Oui, c’est ça! Le faire le plus souvent possible.

Pratiquer, s’immerger.

Et voilà, très simplement!

Et ce serait le conseil que tu donnerais à nos auditeurs pour apprendre une langue étrangère?

Ben oui, c’est toute la pédagogie qu’on utilise avec nos élèves: pratique, régularité, immersion.

Et quand tu appliques ça, il n’y a aucun moyen d’échouer.

C’est infaillible, je en sais pas ce que tu en penses.

mais si tu fais ça, en fait, c’est vrai pour tout.

Ce n’est pas que les langues finalement

Là, je me suis mise à la musique.

Il n’y a pas si longtemps, c’est la même chose et c’est la même pédagogie.

Et même si on me disait que j’étais nul, que la musique n’était pas faite pour moi

je me suis dis “Je sais que j’y arriverai avec cette méthode.”

Et c’est le cas maintenant.

Je fais des chansons en entier sur ma guitare, donc, Hallelujah!

Super!

Il y a vraiment une corrélation aussi encore entre la musique et les langues aussi.

Donc, ça, c’est vraiment… Tout est lié, et ce qui est bien c’est que

quand on apprend beaucoup de choses, on se rend compte qu’en fait

les méthodes d’apprentissage peuvent s’adapter à d’autres activités qui sont complétement différentes.

Et ça, c’est super intéressant.

Eh bien! Lauriane, merci pour cette interview.

C’était super intéressant.

Et quels sont tes projets? et où est ce qu’on peut te suivre?

Alors nos projets, alors!

Notre gros projet de cette année, en fait, on vient de le révéler.

C’est que le marathon des langues, c’est un tremplin pour pouvoir, en fait, impacter…

J’ai du mal à le dire parce que c’est un gros challenge aussi pour nous.

C’est qu’en fait, notre objectif, c’est de soutenir des ONG

qui ont pour but de permettre l’éducation aux femmes

qui n’ont pas accès à l’éducation, soit par pauvreté, soit par le patriarcat.

L’idée c’est de financer et à terme, de créer notre propre ONG

Donc ça, ça se sera dans une autre dimension.

Donc, ça, c’est notre gros projet.

Et où est ce qu’on peut me suivre?

Eh bien, un peu partout!

Il y a le site, le blog: Marathon des langues.

Il y a la chaîne YouTube: Marathon des langues.

Notre compte Instagram: Marathon des langues.

La page Facebook: Marathon des langues.

– Voilà! – OK. super!

Eh bien, merci pour ces quelques conseils

pour avoir partager ta passion des langues étrangères et du sport et maintenant de la musique.

Et à une prochaine alors!

Eh bien, merci beaucoup, François.

C’était un bonheur de partager tout ça avec tes auditeurs.

– À bientôt! – Salut!

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