#6: Le Ukulélé, la musique et les voyages

Study this video as a lesson on LingQ

Bonjour C’est François et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast en français de LingQ.

Aujourd’hui, je suis avec Ben de la chaîne YouTube “Ben au Ukulélé”.

Ben est passionné par la musique mais aussi par les voyages

Et depuis quelques années, il crée des tutos YouTube pour enseigner le ukulélé.

Dans cet épisode vous allez découvrir des choses passionnantes

Comme par exemple, quels sont les voyages effectués par Ben et ce qu’il a appris en chemin ?

Pourquoi Ben a décidé d’enseigner le ukulélé ?

Pourquoi le ukulélé est un des meilleurs instruments pour s’initier à la musique ?

Ben va même nous jouer quelques unes de ses compositions.

Vous pouvez retrouver ce podcast avec sa transcription directement sur LingQ.

LingQ est une plateforme qui permet d’apprendre une langue naturellement.

Vous pouvez écouter et lire des contenus passionnants de tous les niveaux

et rejoindre des milliers de personnes, comme vous, qui apprennent une langue étrangère.

N’hésitez pas à partager cet épisode, à le likez et à le commenter sur YouTube

Soundcloud, Apple Podcast ou votre plateforme de podcast favorite.

Vous êtes prêts? Alors c’est parti!

Merci Ben d’avoir accepté mon invitation pour ce podcast en français de LingQ.

Alors je sais que tu es passionné par la musique, mais avant d’aller plus loin.

Est ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

Oui. Pas de problème.

Merci pour l’invitation.

Je m’appelle Ben – Benjamin –

C’est la version plus longue de mon prénom.

Et en 2015, j’ai décidé de partir à l’aventure avec deux petites guitares et un sac à dos.

En fait c’est des ukulélé.

Il y a quatre cordes sur chaque instrument.

Et j’ai commencé en Europe de l’Est

et j’ai fait d’autres voyages vers l’Islande, le Canada

et plusieurs années après le début de ce projet qui s’appelle Ukulélé Road Trips.

Si je le prononce comme un français, Ukulélé Road Trips

Eh bien j’ai commencé à faire des cours aussi. On m’a suggéré de faire des tutoriels.

Et finalement, ça a bien marché.

Je me suis dit que ce serait utile de faire les deux.

Comme ça les gens qui aiment les tutoriels peuvent aussi peut être regarder mes aventures

et mes compositions originales que je compose en voyage

et qui parlent de lieux qui… souvent que les gens n’ont jamais visités.

Donc c’est cool parce que c’est plus facile de trouver les gens

quand on fait un tutoriel pour “Somewhere of the rainbow”

que quand on chante une chanson sur trois rois bulgares que personne ne connaît qui étaient frères.

Mais quand même que personne ne connaît.

Et pourquoi tu as choisi le ukulélé personnellement, spécifiquement ?

Ah oui, alors…

Au début, je voulais faire un Piano Road Trip.

Et finalement un piano à queue c’était compliqué dans l’avion.

Alors j’ai choisi l’ukulélé parce que c’était un peu plus petit.

C’était un peu plus facile à gérer pour l’avion justement

parce que j’ai commencé en Bulgarie, donc il fallait bien que j’y aille en avion.

Et tu joues aussi d’autres instruments ?

Oui, c’est ça, c’est ça.

Après tous les sons qu’on entend, c’est potentiellement de la musique.

Par exemple, la perceuse dans ton hôtel par exemple.

Tu sais il y a des styles de musique qui sont juste construits, avec une note à la basse qui continue.

Et ensuite des improvisations par dessus.

Donc tu peux peut être faire ça pendant ta journée là en Turquie.

Improviser sur la perceuse

Oui, c’est possible puisque c’est une note.

Donc en Turquie, il y a ça aussi.

Par exemple vers la Mongolie ou dans les musiques orientales, même indienne.

Beaucoup de fois, il y a une note de base à laquelle on revient toujours.

Mais nous, dans notre musique occidentale plutôt

On marche par accords et par mélodie. On n’a pas une note continue tout le temps.

En tout cas, plus depuis le XIVᵉ siècle.

Attends ta question, c’était quoi ? Je ne sais plus!

C’était, eh bien du coup, pour toi, quel instrument tu joues ?

Pourquoi le ukulélé ?

Eh bien, parce que pour moi, l’âme du ukulélé, c’est le partage

Et c’est le fait de pouvoir sortir de son sac à dos un instrument

Et de pouvoir commencer à chanter directement, à pouvoir partager un moment avec les autres.

Même si on est à la plage

même si on est à la montagne, ça ne prend pas beaucoup de place.

On peut toujours l’avoir sous la main.

Et donc cette idée m’est venue parce que…

Il y a bien longtemps, quand je voyageais tout seul en Norvège, j’avais mon…

J’avais un petit ukulélé et j’ai juste…

J’avais juste envie de partager aussi le…

C’est comme de prendre une photo mentale d’un endroit.

C’est une manière de mettre une émotion et un moment dans une petite capsule et de pouvoir la garder avec soi.

C’est de chanter une chanson, d’apprendre une chanson ou même d’écrire une chanson.

Et je trouvais que ça aussi, ce rapport avec le voyage et la musique, c’était assez intéressant.

Et ensuite, quand j’étais en Écosse, un peu plus tard, avec des amis,

et je composais tout le temps des chansons pour les faire rire sur ce qui nous arrivait

sur quelqu’un qui ne voulait pas sortir de la voiture et qui du coup, qui a raté un truc formidable.

J’ai toute une chanson là dessus. Sur quelqu’un qui mangait trop de carottes. Bref…

Et du coup, ça me parlait de faire rire les autres

et de partager la musique avec les autres en même temps que le voyage.

Et à un moment où je n’avais pas de travail, je n’avais pas grand chose à faire.

Je me suis posé la question:

“Qu’est ce que j’ai envie de faire?” ou “Qu’est ce que j’aime bien?”

Ou si toutes les portes m’étaient ouvertes.

Qu’est ce que je ferais si tout était possible ?

Et j’ai pensé, eh bien, voyager, écrire des chansons

et enregistrer des podcasts avec des jeunes gens que je rencontre et qui me parleront de leur culture.

Et c’est exactement ce que j’ai fait puisqu’il y a le blog, les compo…

Et il y a un podcast aussi qui s’appelle, eh bien, pareil, Ukulele Road Trips

D’accord. Et par la suite, tu as décidé justement de créer des tutoriels et d’enseigner le ukulélé, c’est ça ?

Oui, c’est une amie d’Ukraine, justement.

C’était le dernier pays ou c’est le pays où j’avais terminé mon premier périple

Mon premier road trip!

qui m’a proposé ou qui m’a demandé de faire un cours pour telle et telle chanson.

Donc je l’ai fait, je n’y ai plus pensé pendant quelques mois et ensuite je reviens sur la chaîne Wow !

Mais ça marche beaucoup mieux que mes chansons sur une ville au sud de l’Ukraine.

Ou qu’un roi moldave en fait.

Et donc j’en ai fait plus parce que je me suis dit que c’était un bon moyen de partager aussi le fait que mon site existe.

Et finalement, c’est devenu mon travail et mon métier. Et maintenant, c’est ce que je fais.

Je suis prof de ukulélé et des fois je voyage.

D’accord. Et je pense que le ukulélé, c’est vraiment un très bon instrument pour s’initier à la musique.

Est-ce que tu es d’accord avec ça ?

Oui, c’est le meilleur instrument pour s’initier à la musique

et ce n’est pas juste pour faire la promo de mes cours ou quelque chose.

Mais…

C’est un instrument parfait pour les personnes souvent qui sont adultes

et qui regrettent de ne jamais vraiment avoir continué avec la musique quand il était plus jeune

ou qui regrettent de ne jamais avoir fait de musique

Et juste pour… regardes je vais te montrer.

Ça va être super pour les gens qui écoutent sans la vidéo, mais tu vois, je place un doigt

Ça c’est mon ukulélé Il est accordé, je place un doigt dessus

Et j’ai un accord! Et là un autre doigt, un autre accord!

J’ajoute juste un doigt sur une case. Et j’ai un autre accord!

“When I’m gone!”

“When I’m gone! You’re gonna miss me when I’m gone!”

Et voilà, avec juste deux ou trois doigts.

Trois pour la corde sol, on a une chanson ou on peut chanter.

On peut s’accompagner et c’est immédiat en fait…

Si je m’assois à côté de quelqu’un qui n’a jamais fait du ukulélé

Jje sors le mien, je le lui passe, j’explique deux ou trois choses en deux minutes et il peut jouer une chanson déjà.

ça, je pense que c’est vraiment quelque chose qui est important.

Quand on s’initie à la musique, c’est d’avoir de pouvoir jouer le plus rapidement possible.

Par exemple, en France, un des problèmes majeurs, c’est notamment le solfège.

Bien souvent, on a des cours, des années de solfège avant de commencer à jouer d’un instrument

Et ça dégoûte pas mal de gens de la musique. Est ce que tu es d’accord avec moi ?

Oui, alors je ne sais pas si c’est vrai, mais j’ai entendu une citation comme quoi…

Einstein a dit “Jusqu’à six ans, il faut juste jouer pour les enfants, il ne faut pas apprendre, il faut jouer.”

Eh bien on perd un peu ce côté là, parfois peut être dans les cours

ou tout à coup on n’est plus en train de jouer et en train de découvrir avec enthousiasme

et en fait pour moi… et c’est sûrement quelque chose que…

dont tu parles dans tes podcasts peut être.

Mais je trouve qu’un moteur essentiel de l’apprentissage, c’est l’enthousiasme,

parce que ce qu’on apprend avec enthousiasme; quand on est content en fait,

Ça marche juste mieux d’écrire et de connecter dans le cerveau quoi!

Et donc il faut que ça reste…

Il faut que ça reste un plaisir et il faut…

Il faut que l’enthousiasme soit là pour la découverte.

Et puis aussi si on parle de la France

et de la manière dont on enseigne la musique, je pense que c’est plus global.

C’est la manière dont on enseigne tout.

C’est à dire qu’il y a une manière de bien faire les choses.

Et il y a une bonne réponse.

Et il ne faut pas se tromper surtout, parce que sinon, on a une mauvaise note.

Et du coup…

peut être que les gens avec l’ukulélé

peuvent reprendre confiance en eux, que ce n’est pas grave de faire des erreurs.

On peut réapprendre quelque chose de nouveau sans avoir cette peur qui nous..

qui nous nargue à l’arrière de nos pensées

qui nous dit si t’es pas déjà parfait, c’est parce que tu..

C’est un échec, mais ce n’est pas vrai!

Eh oui! L’ukulélé c’est vraiment super pour débuter

parce que moi aussi je m’étais un peu initié à la musique avec le ukulélé et c’est vraiment bien pour voyager.

Est ce que tu pourrais revenir un peu sur tes voyages ?

Est ce que tu pourrais nous dire quels sont les pays vraiment que tu as traversé?

– Attends je te fais le jingle! – Vas-y!

C’est la première chanson que j’ai enregistrée, c’était sur le tarmac, sur le parking de l’aéroport de Beauvais.

D’accord.

C’est vers Rouen, avant que je m’envole vers la Bulgarie, j’ai écris cette chanson au parking.

Et cette chanson, ça vient avec moi sur le Ukulele Road Trip

Peut être ça va être bien peut être… Mais bon, on verra!

“Come!” je m’en souviens plus ça fait longtemps! 2015! Ouf!

“Come with me on the Ukulele Road Trip, it will be a lot of fun, maybe!”

J’ai fait plus de langues aussi!

“Viens avec moi sur un Ukulule Road Trip mon ami, ça va être sympa si ça ne l’est pas tout de suite!”

– Super! – Du coup, j’ai oublié la question.

Et ça, c’était ta composition.

Oui, c’est que des chansons originales.

D’accord.

Sauf un canon du XVIIᵉ siècle que je vais enregistrer dans un magasin de vin en Moldavie.

Il y a beaucoup de vin, c’est comme chez toi en Bourgogne, en Moldavie ils ont énormément de vin.

Et c’est moins cher qu’en Bourgogne.

Et ils ont des immenses caves

des kilomètres et des kilomètres, des kilomètres de caves en Moldavie.

Et Youri Gagarine, qui est allé dans l’espace, a aussi visité ses caves.

Et justement, la légende raconte qu’il s’est paumé pendant plusieurs jours mais en fait, il avait juste un peu bu.

Et puis il est ressorti sûrement le lendemain au lieu du soir même.

Mais j’ai toute une chanson comme quoi, de cette épopée de Youri Gagarine qui raconte qu’il est allé en espace.

Mais c’est beaucoup plus difficile de s’y retrouver dans les caves moldaves.

– Et quels sont les pays.. – Du coup j’ai oublié la question..

Oui, mais c’est pas grave..

Et du coup, quels sont les pays qui t’ont le plus marqué ?

Eh bien, aujourd’hui, c’est ce qui me vient en tête et à coeur beaucoup c’est l’Ukraine.

Parce que je ne sais pas si t’as vu les infos, mais c’est ce matin que ça vient d’arriver.

C’est super triste ce qui se passe maintenant.

Et je pense beaucoup aux gens que j’ai rencontrés là bas.

Des jeunes gens qui étaient formidables, plein d’amour pour leur pays

et pour leur langue, l’ukrainien, et qui étaient pleins de gentillesse.

J’ai découvert une culture très riche et des personnes super accueillantes.

Donc là, ce matin, évidemment, je pense à l’Ukraine parce qu’on enregistre le 24 février.

Donc, c’est une info difficile à apprendre ce matin.

Eh bien, à digérer…

Mais en fait, ce qui est intéressant avec ces voyages, c’est que…

À chaque fois, je vois d’autres choses venir, des cultures, c’est à dire que je n’ai pas…

Je n’ai pas de projet avant de partir, je n’ai pas de plan.

J’y vais et ensuite je vois ce qui m’inspire et je vois ce que peut être je trouve intéressant.

Et à chaque fois, c’est quelque chose de nouveau.

En Islande, par exemple, ce qui m’a inspiré c’était aussi les légendes de demi dieux

et aussi le fait que j’avais oublié mon maillot de bain

“There on these lands cold as ice”

“There where it’s cold”

“There in the land of icing and frost”

“You must pack a *”

“So come over to a hot pot for a small *”

“Don’t forget your swimming trunks”

Bon, je me suis planté dans les paroles, mais c’est l’idée.

En fait, il faut pas oublier ses maillots de bain, même s’il fait froid.

C’est quoi l’anecdote avec le maillot de bain ?

Eh bien, je l’ai oublié, je ne l’avait pas.

Et en fait, en Islande, il y a énormément de “hot pot”

Et les hot pot des fois, ça peut être un bain comme ça dans la nature tout seul.

Tout seul, on se demande Tiens, c’est pour les vaches ou non ? Pas du tout. Il n’y a pas déjà.

C’est en fait…

Quelqu’un qui a rafistolé une connexion à une arrivée d’eau chaude.

Hot Springs en anglais et je ne sais plus comment on dit en français d’ailleurs.

Et il y a des piscines comme ça qui sont en fait des bains naturel très chauds.

Et on se sent super bien, on va dedans dix minutes, on ressort et on a l’impression d’avoir la peau d’un bébé.

Parce que dedans, il y a des produits chimiques qu’on retrouve d’ailleurs dans les dentifrices.

Bref, mais il y a une sorte de poudre qui fait énormément de bien à la peau.

Bref, du coup, on se baigne beaucoup en Islande

Mais les pays aussi…

En fait, à chaque fois, on découvre…

Une plante différente. C’est comme du jardinage, elles sont toutes belles

mais elles sont toutes vraiment différentes, avec leurs spécificités

puis leur manière de s’exprimer, leurs légendes, leur vocabulaire aussi.

parce que je retiens des mots ici, à droite, à gauche, et c’est intéressant.

C’est aussi une manière de garder le contact avec tes souvenirs

de garder quelques mots de leur langue.

Donc vraiment, ce qui t’intéresse dans le voyage toi, c’est vraiment les rencontres

mais aussi la mythologie, les légendes, la culture, la musique.

Qu’est ce qui te intéresse le plus quand tu voyage ?

Qu’est ce qui te pousse à voyager ?

Je crois qu’au début, ce qui m’a poussé à voyager, c’est que je m’ennuyais

et ensuite parce que j’avais envie de voyager.

Mais oui, c’est ça en fait, tout ce que tu as dit.

J’aime l’histoire, ça m’intéresse beaucoup.

Les légendes, les…

Les histoires des différents pays.

J’aime bien les gens, j’aime bien parler.

J’aime bien aussi savoir…

Savoir ce que ça fait d’être bulgare. Qu’est ce que c’est d’être bulgare ?

Qu’est ce que c’est leur vie de tous les jours ?

Alors on est tous un peu pareils, les êtres humains, mais aussi on est tous différents dans beaucoup de manières.

Donc c’est tout ça qui m’intéresse.

Et puis leur musique aussi

Sans être directement influencé par la musique du pays que je voyage à chaque fois

parce que souvent c’est mes compositions. Donc s’il y a un truc qui me vient en tête

Tiens là, j’écrirais bien un truc mais en modehard rock

Parce que ça serait bien le genre.

C’est pas la tradition bulgare, mais il y a quand même des éléments qui..

Du coup, parce que j’écoute beaucoup de musiques locales, quand je suis là bas

Je me pose beaucoup de questions et je vais à des concerts aussi si je peux.

Il y a des éléments qui arrivent petit à petit dans la musique par exemple…

il y a un côté bulgare, c’est l’irrégularité rythmique.

J’ai passé trois mois et je pense que c’est ressorti dans une chanson que j’ai écrit en Roumanie

avec des éléments de musique roumaine ou au lieu d’avoir un, deux, trois, quatre

un, deux, trois, quatre ou un, deux, trois, un, deux, trois.

Comme souvent dans notre musique occidentale.

La musique de mon voyage

a influencé celle que je l’ai écrite, par exemple avec un rythme régulier en set

un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, un, deux, trois quatre, cinq, six, sept.

Ça, c’est de… c’est Guy * là.

“What’s these faces I see”

“They really follow the streets”

“The sun I cry for and I smile”

“Let’s, let’s just turn all the world”

Il faut que je revise les paroles vraiment, vraiment il faut que j’ouvre mon petit carnet de paroles

que j’avais avec moi ou que j’ai toujours avec moi.

C’était très beau, merci. Et au contraire, est ce que tu t’intéresses aussi à la musique française ?

Oui, énormément. Alors, surtout, je l’enseigne

Parce que je fais beaucoup de tutoriels pour des chansons en français

parce que j’ai commencé avec une chaîne de tutoriels en anglais.

Et ensuite j’en ai fait une en français

et du coup, j’en profite pour faire les chansons que j’aime bien en français.

Donc, c’est les chansons que j’aime, c’est souvent un peu ancien

Des années 50 60, mais je fais aussi beaucoup de chansons plus récentes

Parce qu’elles plaisent aux gens aussi.

Donc je veux que les gens apprennent l’instrument avec des chansons qu’ils aiment aussi.

Mais la chanson française, oui, j’adore ça.

Il y a…

J’ai écrit quelques chansons en français pendant mes voyages, une en Gaspésie,

au Canada, enfin Canada, entre guillemets, parce que c’est le Québec.

Et une en français en Bulgarie, qui parle d’une très belle tradition.

C’est maintenant d’ailleurs une très belle tradition qui s’appelle Martenitsa.

Et je me suis planté dans la déclinaison au pluriel.

Le pluriel ce n’est pas une déclinaison. Je me suis juste planté en…

– Ce n’est pas grave ça arrive. – Toi tu dois le savoir explique nous François les pluriels!

Je ne sais pas vraiment, les pluriels..

Non, mais ce n’es pas grave. Les erreurs sont pas vraiment importantes

et du coup, je crois qu’à ce moment là, j’écoutais beaucoup de Serge Gainsbourg

et je me suis retrouvé avec un truc qui faisait…

“Martenitsa”

“Martenitsi”

“J’en vois par là”

“J’en vois ici”

Donc il y avait un petit côté de Gainsbourg des débuts…

Parce que… oui, Martini, c’est en fait une tradition.

C’est un bracelet rouge et blanc qu’on met autour du poignet ou bien parfois même autour des sacs.

Et lorsqu’on voit les premières cigognes,

alors à ce moment là, on enlève ces jolies bracelets blancs et rouges

et on va les accrocher dans les arbres qui commencent à fleurir.

Et s’il n’y a pas de cigogne, la variante moderne, c’est…

Pas grave.

C’est une fois qu’on voit les bourgeons apparaître et les arbres fleurir un peu.

Paf! On accroche nos Martenis.

Parce que dans la chanson je me plante, c’est Martenitsi mon pluriel à moi.

Mais en fait, le vrai, c’est Martenis.

J’ai appris ça récemment, ça m’a cassé, parce que c’est toute ma chanson.

Elle est un peu détruite par ça.

Mais… et du coup on a ces arbres, de beaux arbres florissants en Bulgarie

qui sont remplis de petits bracelets blancs et rouges.

C’est sympa.

C’est ma tradition préférée, je pense, de toutes celles que j’ai eu le plaisir de découvrir.

– On pourra… – Il faudrait qu’on l’importe.

Oui, on pourrait! On pourrait encore parler pendant des heures, des voyages, de la musique

parce que je vois vraiment que c’est quelque chose qui te passionne et ça me passionne aussi.

Mais malheureusement, on arrive bientôt à la fin de ce podcast.

Alors j’aimerai te poser cette question qu’est ce que le ukulélé et les voyages t’ont apporté d’une manière générale.

– Oula! C’est une vaste question. – C’est une question difficile.

Et aussi, tu as raison, c’est vrai que je pourrais en parler longtemps de ces voyage

mais c’est parce que personne ne me pose des questions.

Donc en fait…

À part toi, je suis super content. Enfin quelqu’un qui me pose des questions sur mes voyages.

Mais oui, pas de problème.

Qu’est ce que l’ukulélé m’a apporté ?

L’ukulélé en fait pour moi, longtemps, c’était un moyen d’exprimer.

C’était un moyen de pouvoir composer en voyageant.

C’est un moyen d’être plus proche des gens.

Donc je ne le vois pas seulement comme un instrument dont le but ultime, c’est juste de faire résonner les cordes

et de faire bouger l’air qui va ensuite aller frapper des tympans.

C’est pas ça, c’est un moyen pour plein de choses.

Et il se trouve que c’est aussi le moyen avec lequel je…

Je vis ma vie maintenant parce que c’est, c’est mon travail, c’est mon métier.

Si on veut.

Et donc c’est un moyen de plein de choses, oui!

Mais je pense que même pour les gens qui n’en font pas leur métier, ça peut être un moyen pour plein d’autres choses.

Au delà de la musique, même si la musique, c’est super et c’est autosuffisants.

C’est à dire que si on fait de la belle musique

ça peut être largement assez, mais ça peut aussi être un lien social.

Ça peut être aussi une manière très facile d’aborder les gens et de commencer des conversations.

Ça, c’était tout le temps le cas pendant mon voyage

J’avais l’impression de voyager avec un petit chiot tout mignon dans les bras.

Bref, et du coup, je me promène en jouant

et les gens viennent me voir me demandait de jouer Somewhere over the rainbow justement.

Le tube et…

On a une…

On a un raccourci vers les gens avec ce petit instrument très mignon.

Eh bien sur ces belles paroles, j’aimerais conclure le podcast.

Est ce que tu peux nous dire quels sont tes projets et ou de suivre ?

Oui, mes projets que je suis en train de partager en ce moment.

C’est un road trip autour de la mer Baltique.

Le secret, c’est que je l’ai fait cet été

et j’ai toujours pas partagé le contenu.

Mais si vous voulez, vous pouvez croire que c’est en direct.

Pas de problème.

Ça, c’est sur ukeleleroadtrips.com et il y a une chaîne YouTube aussi.

Et sinon, mes cours en anglais, c’est Ukelele Vlog Trips

C’est une longue histoire pour le nom de la chaîne, Ben’s Uke Tutorials c’est la même.

Et en français, c’est tout simple.

Ouf, c’est Ben Ukelele.

Super.

Eh bien merci pour cette conversation, c’était super passionnant et surtout merci pour ta positivité.

Ça fait du bien d’avoir cette positivité dans ces heures sombres comme aujourd’hui.

Et…

Oui, on prie pour eux après..

Eh bien, merci encore.

– Salut. – Ciao, ciao!

#5: Comment apprendre et enseigner des langues

Study this video as a lesson on LingQ

Bonjour c’est François.

Et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast de LingQ en français.

Aujourd’hui, je suis avec Tom de la chaîne YouTube: “apprendreunelangue”.

Tom est complètement passionné par les langues étrangères.

Il aime apprendre de nouvelles langues, enseigne le français

et aussi enseigne comment mieux enseigner les langues étrangères.

Dans cet épisode, vous allez découvrir des choses passionnantes

comme par exemple, quel est le problème majeur avec

les méthodes d’apprentissage de langues traditionnelles et comment l’éviter ?

L’histoire étonnante de Tom avec les langues étrangères.

Pourquoi Tom a décidé d’enseigner le français ?

Les meilleurs conseils de Tom pour avoir des résultats avec les langues

et plein d’autres choses passionnantes.

Vous pouvez retrouver ce podcast avec sa transcription directement sur LingQ.

LingQ est une plateforme qui permet d’apprendre les langues naturellement

un peu quand vous avez appris votre langue natale.

Vous pouvez écouter et lire des contenus passionnants de tous les niveaux

et rejoindre des milliers de personnes comme vous qui apprennent une langue étrangère.

N’hésitez pas à partager cet épisode,

à le liker et à le commenter sur YouTube, SoundCloud, Spotify, Apple Podcasts.

Votre plateforme de podcast favorite!

Vous êtes prêts ? Alors c’est parti !

Salut Tom et merci d’avoir accepté mon invitation

pour ce nouveau podcast en français de LingQ.

Alors je sais que tu es passionné par les langues étrangères

parce que tu enseignes les langues étrangères, tu apprends des langues étrangères

et aussi tu enseignes à enseigner des langues étrangères.

Donc vraiment, tu as vraiment une vision globale sur l’apprentissage des langues étrangères

parce que tu es vraiment de tous les côtés.

Et c’est pourquoi j’aimerais te poser cette première question

Est ce que tu penses que la méthode traditionnelle d’apprentissage des langues est la meilleure ?

Merci.

Merci François de m’avoir inviter sur ce podcast.

Alors je pense que sans surprise,

si par méthodes traditionnelles, on pense à la façon dont on enseigne les langues

typiquement dans le système scolaire

ou même malheureusement dans pas mal d’écoles de langues.

Est ce que c’est la meilleure ?

Eh bien probablement “non” sur beaucoup de critères

puisque la réalité, c’est que l’objectif de la plupart des gens qui apprennent une langue

c’est d’être capable de faire des choses dans la langue

Donc, c’est d’être capable majoritairement de parler, de comprendre..

d’écrire dans une certaine mesure et de lire…

Et malheureusement, en fait les systèmes traditionnels pour plein de raisons différentes.

Et aussi…

Il y a des raisons pour lesquelles les langues sont enseignées de cette façon à l’école.

C’est parce que si les méthodes efficaces

sont parfois un peu difficiles à mettre en place sur un système à cette échelle.

Donc non, ce n’est pas le plus efficace.

Mais je pense qu’on va parler de meilleures méthodes pour apprendre les langues.

Certainement, on va parler de ces méthodes parce que c’est vraiment quelque chose qui me passionne.

De mon côté, je sais que toi aussi tu es passionné par ces méthodes

Ce que j’appelle les méthodes d’apprentissage alternatives entre guillemets.

Mais avant de partir sur ces questions, est ce que tu pourrais nous dire…

Pourquoi tu es passionné par les langues étrangères ?

Comment tu es tombé dans les langues étrangères ?

Si je peux dire ça comme ça.

Oui, c’est une bonne question.

À l’école, je n’avais pas vraiment d’intérêt pour les langues étrangères.

J’étais plutôt nul

mais j’étais plutôt nul en tout, ce qui est une chance dans ma vie

Puisque en fait je ne suis pas une personne plutôt chiffres, plutôt lettres.

Je sais que ces constructions là ne sont pas très utiles quand on veut apprendre quelque chose.

J’ai… Oui, j’aimais bien voyager

Donc, l’anglais est venu rapidement comme quelque chose dont j’allais avoir besoin.

Mais mon parcours n’était pas du tout axé sur les langues au début.

Et puis j’ai rencontré une fille

qui parlait, je crois cinq, quatre ou cinq langues couramment.

Ça m’a juste vraiment impressionné et inspiré et je me suis juste dit

Eh bien en fait, je ne sais pas… Enfin, je ne savais pas trop quoi faire de ma vie.

Je me suis juste dit je vais faire ça, je vais apprendre des langues.

Et donc j’ai changé mon parcours à l’université et j’ai appris…

le russe à l’université, mais c’était à l’université.

Donc j’ai surtout appris le russe tout seul

parce que c’était comme on a dit avant, pas très efficace pour apprendre la langue.

Et puis là dessus en fait, je pense que c’est un peu comme pour toi.

J’avais du mal à apprendre beaucoup de choses et j’étais un peu… en fait…

Malheureusement, c’est presque un problème pour moi systématiquement à questionner toutes les façons d’enseigner

À me demander qu’est ce qu’on fait, pourquoi on fait ça ?

C’est quoi le raisonnement derrière?

Et à rejeter en fait, tout ce qui était établi sans que je le comprenne ?

Et donc j’avais un côté un petit peu vengeance personnelle avec les langues.

Je voulais absolument expérimenter, trouver des moyens d’apprendre plus rapidement

Et après aider les gens à apprendre des langues plus rapidement.

Et donc je me suis concentrée surtout sur…

En fait, je ne suis pas un grand polyglotte, je ne parle pas plein de langues.

Quand on me demande combien de langues je parle, je dis deux

parce que je préfère éviter les conversations sur…

“mais tu ne parle pas vraiment cette langue” et tout ça…

J’ai appris vraiment que ce qui m’intéresse, c’est la phase de rien, jusqu’aux premières conversations

où on se sent à l’aise parce qu’en fait, c’est le vrai problème qu’il y a dans les langues.

Pour la plupart des gens…

C’est ce démarrage, de passer de zéro à des conversations intéressantes.

Et parce que, à mon avis, c’est pas très difficile, c’est pas très complexe.

Donc voilà, un petit peu mon histoire avec les langues.

Et pourquoi tu as décidé d’enseigner des langues étrangères, notamment le français ?

Alors il y a eu plusieurs choses en même temps.

J’ai… Après ma licence de russe.

Du coup, j’avais appris le russe un peu

et je voulais faire des choses sur Internet.

Je voulais créer des projets, je voulais… et donc je me suis mis un petit peu…

J’ai acheté un site en fait, qui existait déjà,

qui s’appelle apprendre le russe.

Non! comment il s’appelle? Le russe facile! Qu’est ce que je raconte ?

Apprendre une langue c’est un autre truc…Le russe facile…

D’accord, si j’oublie le nom de mon site, ce n’est pas super.

Et puis j’ai commencé à faire un peu des articles dessus, ça m’a vite lassé.

Honnêtement, le Russe n’était pas la langue qui m’intéressait le plus…

À ce moment là, j’avais déjà acheté..

J’étais parti en Allemagne, je travaillais à distance

Et à côté, j’ai commencé à enseigner le français sur italki.

Donc il y a une plateforme pour apprendre les langues étrangères avec des tuteurs.

Et j’avais oublié comment on faisait

Donc, je me suis mis juste a essayé de voir ce que voulaient les gens et comment je pouvais leur apporter.

Et c’est surtout ça. Et après, sur ma chaîne YouTube

J’ai documenté des projets dans lesquels j’apprenais d’autres langues

pour montrer ma méthodologie et ce que je faisais, les résultats au final…

Super.

En fait, on a un peu tous le même parcours parce que là tu es le quatrième intervenant sur ce podcast

et à chaque fois, c’est un peu la même histoire quand on parle des langues

c’est que ça part tout le temps d’une déception ou d’un échec scolaire avec les langues étrangères.

Et on a ensuite une espèce de revanche.

On essaie, de vraiment de trouver une méthode plus efficace.

On essaye d’avoir plus de résultats, vraiment pour avoir une revanche sur ces échecs scolaires avec les langues étrangères.

Donc c’est intéressant parce que moi aussi c’est mon parcours.

Un peu comme toi, c’est que j’étais nul, j’étais un peu nul en tout,

un peu comme toi à l’école et surtout en langue étrangère.

J’ai eu 6 sur 20 en anglais je crois,

et 5 en espagnol au bac, donc j’étais particulièrement nul.

Et c’est en fait quand je suis partie…

Et c’est un peu comme toi. C’est comme ton parcours. Je suis parti à l’étranger et là j’étais en Ukraine.

Je suis parti faire un volontariat en Ukraine et là je suis tombé sur plein de personnes

de personnes de pays de l’Est qui parlaient deux, trois, quatre ou cinq langues.

Et moi, j’ai vraiment eu honte. Tu sais, je me suis dit

je suis, attends, moi, tu vois, je parle qu’une langue.

Ils parlent quatre, cinq langues

Et c’est à cause de ça que je me suis vraiment pris de passion pour les langues étrangères.

Alors quelle a été pour toi…

La plus grande difficulté que tu as eu avec les langues étrangères ?

Ouch !

C’est une bonne question.

C’est une bonne question.

Je pense que la plus grande difficulté, ça a été à l’école, en fait.

Où peut être après à l’université. Je pense qu’à l’école,

ce n’était pas tellement ça parce que je n’avais pas vraiment de motivation.

Je pense qu’à l’université, là, il y a eu une vraie déception puisque je voulais vraiment apprendre le russe.

Mais en fait, on apprenait de la grammaire.

Et comme tu le sais, la grammaire du russe, c’est juste interminable.

C’est juste un truc hyper compliqué.

Donc, si on veut maîtriser parfaitement la grammaire avant de parler, c’est la pire langue en fait..

C’est interminable. On ne peut pas faire une phrase

Il faut réfléchir à plein de choses.

Et je me souviens qu’il y avait des natifs dans notre classe, donc on était en deuxième année.

Il y avait des natifs avec nous. Donc déjà ça montre qu’il y a un problème de niveau dans les classes

Et que aux examens, aux contrôles les natifs n’avaient pas 20 sur 20 en fait…

Ils avaient entre 16 et 18. C’était des résultats comme ça.

Et en fait, ça montrait que le système était complètement bancal en fait…

et que la vérité, c’est que pour la plupart, je vais dire un truc, je vais peu être…

Mais pour la plupart des étudiants, pour avoir des notes correctes, on devait tricher en fait.

Et puis, enfin, Il y avait un truc qui n’avait aucun sens

mais qui était aussi un petit peu mélangé avec l’enseignement classique des langues

et aussi un petit peu de culture russe où bon…

je ne sais pas, peut être qu’il y avait des choses…

Et donc pour moi, c’était super décevant parce que je voyais bien que les profs

étaient là pour nous donner des exercices de grammaire, des examens de grammaire,

mais n’avaient aucune attente sur le fait qu’on puisse parler la langue.

Et en fait, moi, ce que j’ai fait, c’est que je séchais les cours

et je payais des étudiants de russe pour prendre des cours avec eux.

Oui, c’est très…

C’est.. Voilà, c’est le genre d’attitude que j’ai toujours gardé.

Je sèche le cours principal et je fais mon truc à côté.

Et à la fin de la licence, j’étais capable de parler le russe

et j’avais passé six mois en Russie aussi en échange.

Mais en fait, je voyais bien que les profs, même s’ils savaient

mais c’était mes profs responsables qui savaient que j’avais passé du temps en Russie.

En fait, ne pensaient pas que je parlais russe puisque ça n’était jamais arrivé

puisque les étudiants en échange en Russie, ils vont en Russie.

Mais ils prennent des cours en Russie qui sont les mêmes cours en fait…

C’est de la grammaire, donc on parle à tout péter 1 h par jour par semaine.

Donc moi, je suis évidemment dans mon échange.

Je séchais les cours et je passais mon temps avec des Russes

que j’avais rencontrés sur CouchSurfing ou des trucs comme ça pour parler.

Donc je pense que c’était ma plus grosse déception en fait…

Et les plus grosses difficultés, c’est que même en étant motivé en fait..

quand on est dans un mauvais système par rapport aux objectifs qu’on a

Si mon objectif, c’était d’avoir une bonne note à ma licence c’est un très bon système

Et bien on n’arrive pas à avoir les résultats qu’on veut.

Je suis d’accord avec toi, c’est bien souvent le cas à l’école

c’est qu’on apprend les balbutiements de la langue

on apprend la grammaire, la conjugaison, etc mais ce n’est pas forcément ce qui donne des résultats et surtout avec le russe.

Moi j’ai appris le russe aussi. Je tombe un peu dans la même école que toi.

C’est qu’au début je me focalisais sur la grammaire

et c’est impossible, par exemple, d’apprendre le russe,

ou une langue qui est compliquée comme ça uniquement par la grammaire,

parce que tu connais des règles de grammaire, mais tu ne sais pas comment les appliquer

et c’est pourquoi je pense que c’est important, je pense c’est une de tes philosophie aussi toi…

C’est de mettre la langue en pratique le plus rapidement possible.

Est ce que toi, c’est quelque chose ?

Tu penses qu’il faut mettre la langue en pratique le plus rapidement possible pour avoir des résultats ?

Oui, en fait.

En fait, simplement, j’ai l’impression qu’à lire de plus en plus sur la science cognitive ou l’apprentissage des langues.

En fait, il y a simplement un truc qu’on a complètement inventé.

C’est cette idée qu’être capable de comprendre la grammaire ou la partie théorique linguistique de la langue

et comment ça marche permet de parler.

En fait, c’est un problème de transfert de compétences évident.

C’est à dire que même quand on apprend des choses comme les maths dans les tables de multiplication

On ne recalcule pas à chaque fois. Il y en a qu’on apprend par coeur 6 fois 6.

On ne le calcule pas dans notre tête et en fait, avec les langues, c’est pareil.

Donc la grammaire, c’est un système de secours.

Quand on est vraiment à se poserla question ou ça devient… on est tellement lent pour faire sa phrase…

et on n’est pas sûr de la terminaison, de la conjugaison qu’on doit réfléchir à la grammaire.

Mais en fait, on n’a pas besoin de ça.

Moi, la façon dont j’apprends les langues et que j’enseigne, c’est simplement des exemples

Quand en français on dit “on y va”

on n’a pas… on n’est pas en train de réfléchir à une structure

à comment utiliser “y”, qui est ce qu’on dit “y” ou “on” est ce qu’on dit “on en va”

Attends, je dois réfléchir parce que la préposition c’est “à” ou alors c’est “de” mais alors c’est peut être…

Non, on ne réfléchit pas du tout à ça et la plupart du temps on ne réfléchit pas.

Et donc en fait, j’ai une approche très…

Pour moi, apprendre une langue, c’est comme aller à la gym.

Il n’y a pas beaucoup à réfléchir, peut être la position du corps à la gym et tout ça.

Mais ce qui est important, c’est de faire des répétitions comme un bourrin

et j’ai une façon d’apprendre les langues qui est très décevante.

Je trouve pour beaucoup de gens qui aiment intellectualiser les choses

moi y compris et d’ailleurs, c’est presque une frustration

pour moi dans les langues étrangères d’en arriver au constat que ce n’est pas..

Je ne trouve pas ça super excitant intellectuellement d’apprendre une langue

parce qu’en fait c’est très répétitif pour moi.

C’est “Ok, je fais une conversation.”

Quelles sont les phrases dont j’ai besoin pour m’exprimer ?

Quelles sont les phrases qui sont dites que je ne comprends pas ?

Je mémorise tout ça et je recommence. Et c’est tout. C’est tout ce que je fais avec mes étudiants.

Ça donne de super résultats parce qu’on travaille la fluidité, on travaille des expressions qui sont naturelles

et il n’y a pas de grammaire, de temps en temps, Il y a une question de grammaire qui vient

Par exemple sur les questions, est-ce qu’on utilise ? “Est-ce que” ou pas ?

Oui, tu t’en fous, tu fais les deux, c’est pas, c’est jamais le gros problème.

Généralement quand il y a une question de grammaire, ce n’est jamais le problème principal.

Donc voilà, mon approche…

Et je pense aussi que la grammaire… le fait de se concentrer sur la grammaire un peu..

C’est un peu une procrastination parce qu’on peut avoir peur de pratiquer la langue de commettre des erreurs.

Et c’est pourquoi on va se dire je vais mémoriser tant de règles de grammaire.

Quand je connaîtrai autant de règles de grammaire, je pourrais enfin mettre en pratique la langue.

Et je pense que c’est quelque chose qui peut être paralysant de se focaliser uniquement sur la grammaire.

Et surtout, je pense que ça donne très peu de résultats.

Oui, tout à fait, oui

J’ai… En fait je connais très peu la grammaire française en vrai parce que… et là plupart..

et ça arrive très souvent que j’ai des étudiants qui m’expliquent une règle de grammaire

parce qu’en fait ce n’est pas mon travail. Quand je dis à mes étudiants pour le français

La grammaire, regarder des séries sur Netflix en français

écouter des podcasts, tout ça, vous pouvez le faire sans moi.

Je suis sûr que vous le faites sans moi très bien.

Moi, je suis là pour faire la partie difficile

c’est juste parler et…

je veux dire, même moi, je fais très souvent des fautes de grammaire

parce que ça fait longtemps que je vis à l’étranger.

Et je parle surtout français avec des anglophones et donc je fais des fautes de grammaire.

Mais ça n’empêche pas que

je pense que j’apporte quand même quelque chose aux étudiants

c’est à dire les aider à parler parce que c’est ça qu’ils veulent

Et je pense que ce n’est pas forcément très grave de faire des erreurs grammaticales

parce que aussi ça, c’est peut être très français.

Mais on a un peu une culture du perfectionnisme.

On a l’impression qu’il ne faut pas commettre d’erreur en langues

et que si on commet des erreurs, on va être critiqué ou les gens vont nous juger

ou on ne pourra pas comprendre et être compris en retour.

Mais par mon expérience et je pense que c’est ton expérience aussi,

les erreurs quand tu apprends une langue, ce n’est pas très important tu vois…

L’important, c’est d’être compris et de comprendre la plupart des situations.

C’est un peu ma philosophie.

Est ce que tu es d’accord avec ça?

Oui, tout à fait.

Et puis, le problème, c’est que l’erreur numéro un est une personne qui parle une langue

C’est de ne rien dire en fait.

puisque les personnes qui veulent affiner leur grammaire “ok très bien peut être”

mais dans la situation ou le serveur va juste dire “Alors on part sur quoi?” ou ce genre de phrase de serveur en France

La personne est incapable juste de dire j’ai pas compris ou de réagir ou de dire quelque chose comme ça.

Elle va juste dire en anglais “Do you speak english?” ça c’est une erreur énorme.

C’est l’erreur numéro un en fait.

Et donc n’importe quel son en français même.

“Ah ok”, “bon ok”, ça c’est du français correct.

C’est une réaction en français qui n’est pas très difficile,

qui est grammaticalement correcte, mais c’est une bonne réaction.

Et en fait c’est ça le problème, c’est que la langue c’est pas de la grammaire, c’est que dire:

“Ah ok, bon ça va”

c’est du français de tous les jours, c’est une structure naturelle.

Donc en fait on se focalise sur ça pour être compris.

Mais l’important c’est d’avoir une communication.

Et donc si on réfléchit et il faut… oui…

Souvent je dis à mes étudiants

La conversation dans une langue étrangère, c’est un sport de combat.

Il y a juste des situations qui vont arriver.

Mais si tu dois réfléchir à ce qui est en train de se passer et à ta réaction, c’est trop tard.

Parce que quand je pratique avec mes étudiants, je leur rappelle que

s’ils réfléchissent dans nos conversations, ils ne pourront pas réfléchir dans la situation réelle

Parce qu’il y a un niveau de stress. Ils sont “Jetagé” parce qu’ils viennent d’arriver dans le pays.

Il y a quelqu’un qui leur parle trop vite en français.

Donc c’est une…

c’est un entraînement pour pouvoir réagir surtout

et pour pouvoir communiquer rapidement, peu importe la grammaire.

Et ces détails là, ça vient après.

D’accord.

Et j’ai vu aussi que maintenant, tu avais développé une nouvelle activité aussi.

Tu enseignais comment enseigner des langues.

Alors est ce que tu peux parler un peu de cette activité ?

Oui. En fait, je me suis rendu compte que ma façon d’enseigner le français marchait bien.

J’ai beaucoup d’étudiants… J’ai une liste d’attente. Je suis très fière.

et que surtout ma façon d’enseigner le français, je n’étais pas du tout, j’allais dire “pollué”

mais c’est un terme négatif, c’est pas nécessairement ça,

mais je n’étais pas du tout influencé par les techniques normales en fait…

J’ai appris à enseigner le français directement, toujours seulement sur Internet

avec des adultes qui veulent apprendre à parler.

Et en fait, la conversation, souvent, est perçue comme une activité un peu secondaire par beaucoup de profs

un truc qui n’a pas beaucoup de valeur, alors que moi, mon impression, c’est l’inverse

c’est à dire que c’est ça qui a une valeur énorme.

Aider un étudiant à parler, c’est le plus important.

Et je me suis rendu compte qu’en fait, il y a pas beaucoup de gens qui faisaient ça

et que si beaucoup de profs enseignaient de façon traditionnelle, classique

aussi parce qu’ils ont peur de sortir des sentiers battus.

Et donc j’essaie de montrer en fait, que ça, c’est possible.

Et puis aussi moi, je, comme toi, j’adore apprendre.

Ça fait quelques années que j’apprends la programmation.

Je commence à monter en compétences en tant que développeur

et je compte continuer ma carrière, peut être encore dans les langues,

mais dans autre chose.

Donc j’ai envie que… comment dire

c’est un peu prétentieux peut être mais, qu’il y est la relève avec des gens qui enseignent comme moi

ou de transmettre ce que j’ai appris dans ce domaine.

J’ai l’impression qu’on a un peu une passion commune

vraiment, notre passion, c’est pas finalement le but.

Apprendre des langues étrangères ou apprendre à apprendre,

c’est les méthodologies, optimiser des méthodologies pour avoir plus de résultats.

Est ce que toi, c’est ton cas aussi ?

Oui, tout à fait. Oui, tout à fait.

C’est explorer quelque chose.

Et en fait, je pense qu’il y a un message sur…

je crois que c’était sur ton site ou ta chaîne YouTube

que la compétence la plus importante c’est d’apprendre à apprendre, puisqu’en fait

tout le reste, si on apprend quelque chose, une compétence, trois ans plus tard, elle est périmée.

Maintenant, c’est pareil pour moi avec les langues en fait…

La compétence que je veux garder,

ce n’est pas d’être capable d’avoir un niveau B2 en allemand ou des choses comme ça,

C’est de pouvoir réapprendre une langue rapidement.

Par exemple, je travaille avec un ami, il dit…

Comme développeur freelance et il me dit qu’il y a beaucoup de clients allemands.

Et je lui ai dit si je dois réapprendre l’allemand juste pour travailler,

juste pour faire des réunions en allemand, je n’ai pas peur en fait

Je sais que ça va me prendre quelques mois

et que je peux le faire et que si après, si je déménage dans un autre pays

et que je dois apprendre une autre langue, je pourrais le faire aussi.

Donc, oui, le… ce qui est important..

Donc oui, apprendre à apprendre et la méthodologie pour pouvoir avoir quelque chose

qui puisse être réutilisé pour n’importe quel domaine.

Alors on arrive bientôt à la fin de ce podcast et j’aimerais te poser cette question, c’est:

Qu’est ce que l’apprentissage et l’enseignement des langues t’as apporté ?

Je pense que c’est surtout beaucoup de confiance en moi

parce que maintenant j’ai l’impression que, oui, je peux apprendre tout.

Beaucoup de confiance en moi aussi.

Parce je n’ai pas peur des langues, je n’ai pas peur des langues étrangères.

Je n’ai pas peur d’être dans un nouveau pays et de devoir communiquer.

Oui, je pense que c’est surtout ça que ça m’a appris, comme beaucoup de gens.

– Une confiance en soi. – D’accord. Super.

Eh bien, merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.

Et est ce que tu peux nous parler un peu de tes projets et ou te suivre ?

Alors, mes projets, j’en ai toujours 40 000 en même temps, donc c’est toujours un problème

Pour les projets qui restent dans le temps.

Si votre niveau de français vous a permis de comprendre ce podcast

Vous pouvez aller voir ma chaîne YouTube “apprendreunelangue”

Tout attaché “apprendreunelangue”

Sur laquelle je documente comment j’apprends les langues et… et voilà!

Et si vous voulez prendre des cours de français avec moi

J’allais dire, vous ne pouvez pas parce que… Eh bien, vous allez essayer de me trouver.

Ce sera votre challenge

parce que mon profil n’est pas visible sur italki

Et je ne prends pas de nouveaux étudiants.

Donc en fait juste suivez moi sur “apprendreunelangue.com”.

D’accord, super! Eh bien, Merci encore.

C’est super intéressant cette conversation avec toi et à bientôt j’espère!

Merci à toi. A bientôt!

Ciao!

#4: Traverser l’Europe à vélo

Study this video as a lesson on LingQ

Bonjour c’est François et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast de LingQ en français.

Aujourd’hui, je me trouve dans la magnifique ville d’Antalya

qui se trouve dans le sud de la Turquie et je ne suis pas seul!

Je suis avec Laya! Laya qui vient de traverser l’Europe à vélo.

Oui, vous avez bien entendu!

Laya a traversé l’Europe depuis la France jusqu’à la Turquie en vélo.

C’est pourquoi j’ai décidé de l’interviewer.

Dans cet épisode vous allez découvrir des choses passionnantes, comme par exemple:

Pourquoi le vélo est un des meilleurs moyens de locomotion quand on voyage.

Laya va nous faire découvrir son incroyable aventure

Les pays qu’elle a traversé.

Son pire souvenir, mais aussi son plus beau souvenir.

Enfin, Laya va vous partager ses meilleurs conseils

quand on souhaite voyager seul et quand on est une fille.

N’hésitez pas à liker, commenter et partager cet épisode

sur Soundcloud, YouTube, Apple Podcast ou votre plateforme de podcast favorite.

Vous êtes prêts ? Alors c’est parti!

Eh bien, merci d’avoir accepté mon invitation pour ce podcast de LingQ en français.

Alors, on a un point commun et ce point commun, c’est qu’on se trouve tous les deux

en ce moment en voyage au sud de la Turquie, à Antalya

mais il y a une grande différence, c’est que toi tu as effectué ce voyage à vélo.

Alors pourquoi tu as choisi le vélo?

Alors, à la base, je n’étais pas censé partir en vélo.

Je devais partir en Amérique du Sud

et sauf qu’avec le COVID c’était compliqué.

Les billets d’avion étaient très chers et si on prenait un billet d’avion

Il fallait prendre un billet d’avion remboursable.

Trop compliqué.

Du coup avec mes amis, avec qui je suis partie, on s’est dit:

On va prendre un projet qui nous motive encore plus que d’aller en Amérique du Sud.

Donc, il faut quelque chose qui soit un challenge

qui, en même temps, on voulait pas aller trop vite parce qu’on voulait voir le pays

Enfin, on voulait être tranquilles.

Du coup, on s’est dit le vélo! Le vélo c’est… Je n’avais jamais essayé.

Je n’avais pas fait du vélo depuis très très longtemps.

Eh bien, c’était une bonne idée pour moi et pour elle et du coup voilà!

Et pourquoi spécifiquement le vélo plutôt que, par exemple, le bus, l’avion ou la marche à pied ?

Qu’est ce qui t’attire vraiment dans le vélo?

– D’habitude, on voyage en auto stop. – D’accord.

et c’est super cool parce qu’on rencontre plein de locaux.

On peut avancer assez vite, mais en même temps, on peut s’arrêter.

Ça nous plaisait vraiment.

Le bus, c’est cool, mais ça va trop vite.

L’avion, je ne suis pas fan dans tous les cas

Parce que déjà j’ai peur de l’hauteur et puis même, ça va trop vite.

La marche à pied, je l’ai déjà fait une fois et c’était sympa.

Mais c’est très long et ça fait mal au dos.

Et le vélo, du coup, c’est vraiment l’entre deux.

En même temps, tu as le temps de regarder les paysages.

C’est super joli et je pense que le côté écologique aussi ça nous a bien inspiré.

On s’est dit on ne va pas polluer.

On va pouvoir en même temps être indépendantes.

C’était super important pour nous, ça, de pouvoir s’arrêter quand on voulait.

On voulait camper aussi.

Du coup, oui! Et je pense l’économie aussi, ce n’est pas très cher.

Enfin, on a déjà acheté du matériel, donc ça, ça a coûté un peu.

Mais à part le matériel, pour finir, on campait donc ça allait… et quelques auberges.

Donc, là, je pense que le mélange de tout ça

a fait qu’on s’est dit oui, le vélo, ça peut nous plaire.

Est ce que c’est un moyen de locomotion

que tu conseillerais à des gens qui souhaitent partir en voyage?

Oui, carrément, carrément! Allez y, allez y!

Non, franchement, c’est un super moyen de voyager vraiment…

Tous les gens que j’ai rencontrés à vélo sont tous fans en fait..

C’est… Oui, comme je disais..

Il y a tellement de manières de rencontrer des gens en vélo parce que tu t’arrêtes dans les petits villages

Tu vas dans des endroits qui ne sont pas touristiques.

Et ça, c’est complètement différent que quand tu vas d’un point A à un point B avec le bus

Tu dois déjà faire le checking avant de regarder…

“Humm qu’est ce que je vais visiter?” “Qu’est ce que je vais aller voir ?”

“Donc, eh bien, très bien. Il faut que je réserve le bus”

En vélo, tu pars et tu te retrouves dans un endroit complètement paumé.

Tu te dis “C’est joli ici!” et tu serais jamais venu ici si tu n’avais pas de vélo.

Et je pense que le fait que les gens soient intrigués aussi, c’est super cool.

Tu as pleins de gens qui nous posaient des questions, qui nous arrêtaient et tout!

Et ça c’est sympa.

Du coup, on rencontre des gens plus facilement aussi je pense.

C’est pas vraiment une manière habituelle de voyager à vélo.

Enfin, on voyage… on fait des randonnées à vélo de 2-3 jours

mais faire un grand voyage à vélo, c’est vraiment inhabituel.

Oui clairement.. Après, il y en a de plus en plus, j’ai l’impression quand même

Eh bien, ma pote du coup, suivait pas mal de personnes à vélo.

Son copain était parti faire l’Amérique du Sud à vélo.

D’accord.

Donc déjà, il y avait quand même un peu d’idées par là

et on avait rencontré un mec en Croatie quand on voyageait en stop

qui lui était parti de Tokyo pour retourner en France.

– Ça faisait deux ans qu’il était sur la route – D’accord.

Et il avait l’air tellement bien, tellement calme.

C’est vrai que c’est inspirant.

J’avais gardé quand même l’idée un peu en tête et du coup quand on m’a proposé ça…

– Tu as sauté sur l’occasion. – Oui, carrément!

Et du coup, est ce que c’est quelque chose qui faisait peur au début, de partir à vélo ?

Pas peur.

Enfin, pas peur dans le sens “Oh, je ne veux pas y aller”.

Plus… peut être j’avais…

Oui, je me disais que j’allais peut être m’ennuyer d’être tout le temps assise.

En plus, j’ai vraiment pas l’habitude de faire du vélo.

Je pense à la dernière fois que j’en avais fait

C’était quand j’avais 12 ans à part peu être deux fois l’année dernière.

Donc, oui, j’avais peur de m’ennuyer, que ça soit long, toujours assise

D’être trop statique en fait.

Et après le reste, pour finir.. Non, ça va.

Parce que, bon, j’avais l’habitude de voyager, donc, c’était juste une nouvelle manière de le faire

et d’avoir les copines avec moi. C’est juste…

On était juste parti dans le délire une fois qu’on a commencé à imaginer le voyage “allez c’est bon!”

Et ça a mis longtemps entre la préparation et le début du voyage?

Très bonne question. Je ne sais plus exactement.

Pas trop longtemps, mais on n’est pas très organisées.

Moi, je ne suis pas du tout organisée.

Lila, une des filles avec qui je suis partie, je dirais moyennement.

Et Marion est celle qui va être un peu plus structurée, peut être qui va nous dire

“Bon, peut être il faudrait regarder un itinéraire, peut être il faudra choisir où on va?”

Donc, merci Marion grâce à elle on a pu un peu s’organiser un peu en avance.

Mais, ouf! Par exemple, j’ai reçu mon vélo, parce que je l’ai acheté exprès pour le voyage

Et j’ai reçu mon vélo deux jours avant de partir chez ma pote.

Du coup, je suis arrivé chez elle, on a dormi et on est partis le lendemain.

Du coup, je n’ai même pas essayé le vélo.

Il était… Enfin, je n’ai pas pu le régler à ma hauteur..

Enfin, j’ai dû vraiment improviser tout le long..

Par exemple, un mois après être parti

J’ai réalisé que… Enfin, mes freins faisaient un bruit bizarre.

Ça faisait “tit, tit, tit” tout le temps.

Du coup, je suis allé voir un réparateur et en fait, il m’a expliqué que le frein

était trop réglé, enfin, trop serré et du coup ça appuyait sur le frein depuis un mois.

Et je freinais pendant que j’avançais!

Tu t’ai ajouté une charge pendant des mois et des mois, d’accord.

Exactement, j’ai passé un mois à rouler en reculant la voiture… Enfin, pour finir…

C’était cool parce qu’une fois qu’ils m’ont enlevé ça, j’ai tracé.

D’accord, tu avais vraiment pris l’habitude d’avoir cette charge et du coup…

C’est comme quand un gros sac à dos et tu l’enlève, après, tu te sentais libre.

Exactement, donc, on n’a pas tellement préparé…

Un peu forcément, on avait réfléchi à plusieurs itinéraires

Et bon, on a choisi du coup au dernier moment, enfin, pas au dernier moment…

Mais bon, on s’est fixé sur un au bout d’un moment, peut être un mois ou deux mois avant quoi!

– D’accord. – Un truc comme ça.

Et du coup, quel avait été ton projet de base et l’itinéraire de base?

– Alors du coup, nous, on voulait aller à Copenhague. – D’accord.

On s’était dit direction Copenhague!

Et il y a un EuroVelo qui longe la mer du Nord.

Et c’est quoi un EuroVelo pour les gens qui ne connaissent pas?

Oui, l’EuroVelo c’est des routes spécialisées pour les cyclistes.

Donc il y en a, je crois, 13, mais je dis peut être une bêtise.

Je ne suis pas sûr, c’est à vérifier. Il y en a13 ou un truc comme ça en Europe.

Et s’est spécialisé vraiment pour traverser les pays européens en général.

Et c’est vraiment plus sécurisé.

C’est balisé et le plus souvent, c’est censé quand même être un peu joli

C’est des endroits assez sympa.

Donc là, par exemple, ça longeait la mer du Nord.

D’accord.

Après, il y avait l’itinéraire de base

et l’itinéraire qu’on a fait, qui est forcément différent.

Parce qu’une fois sur l’EuroVelo on a réalisé que déjà, c’était long et on avait…

On avait une deadline pour ma pote qui devait rentrer en France depuis Copenhague.

Du coup, on a dû couper quelques parties.

Et puis, il y a eu un moment où en fait, on en avait marre de la mer.

– D’accord. – C’est joli, mais…

– C’était monotone? – Oui et puis tu as..

Nous, on avait prévu dans notre tête.

En tout cas, c’était qu’on allait longer la mer, les cheveux au vent et tout.

Et en fait, des fois, il y avait des énormes digues qui empêchaient de voir la mer.

Donc, c’était un peu monotone.

Et tu as peut être le vent aussi.

Oui, oui, on a eu beaucoup de vent et il va toujours de face.

Parce que c’est une règle j’ai l’impression au vélo.

J’ai eu les vents de dos un fois sur les 6 derniers mois.

Donc, c’est vraiment une règle de l’avoir toujours de face.

Et quand tu es en pleine mer, il n’y avait rien pour s’abriter.

Oui, là, c’était un peu violent.

On a eu des moments où c’était un peu dur quand même à cause de ça.

Où pour le coup, avec le poids du vélo et la fatigue.

En fait, c’est fatigant, enfin, ça te fait mal à la tête. Le vent, oui…

Et du coup, pourquoi aujourd’hui tu es à Istanbul, alors que tu avais prévu d’aller à Copenhague?

Alors, du coup, je suis allée à Copenhague.

Ah tu es allée à Copenhague, d’accord.

Je suis allée à Copenhague parce qu’on a fini par y arriver.

Une de mes potes, donc Lila, est repartie en France.

– Avec Marion, on a pris un bus jusqu’à Berlin. – D’accord.

et de Berlin, on a pédalé jusqu’à Prague, où elle, elle est partie de Prague.

D’accord.

Et moi, de là, je me suis retrouvée toute seule.

D’accord.

Je n’avais pas spécialement envie de rentrer, mais je ne savais pas trop quoi faire.

Du coup, je me suis dit, alors pareil, je ne sais pas pourquoi.

– Je me suis dit Bratislava! – D’accord.

Bratislava, ça a l’air sympa.

Enfin, j’y étais déjà allé, mais je n’avais pas du tout visité la Slovaquie.

Du coup, je me suis dis:

Bah, je vais aller voir en Slovaquie ce qui s’y passe.

Mais j’ai descendu…

Je suis descendu du coup jusqu’à Brno en République tchèque.

Et puis j’ai rejoint Bratislava avec quelques mésaventures

qui m’ont fait passer très rapidement en Autriche pendant un ou deux jours.

D’accord.

Et une fois à Bratislava, même constat.

Je ne sais pas quoi faire, je sais pas où aller.

Bon, qu’est ce que je vais faire ?

Et je sais plus pourquoi j’ai décidé d’aller direction la mer du Nord.

– Euh, non, pas du tout, la mer noire. – D’accord.

parce qu’il y avait des EuroVelo aussi qui y passaient. Je crois que c’était le 6 ou le 13.

– Je pense que c’est le 6 qui passe… – Tu le sais mieux que moi…

ça m’intéressais, je voulais le faire, c’est pour ça.

Eh bien, du coup, j’ai suivi un peu le 6 et j’ai commencé à descendre…

Oui, à la base, je voulais atteindre la mer noire… à chaque fois je veux dire la mer du Nord, la mer Noire!

Et du coup, je l’ai suivi jusqu’à Belgrade.

Et une fois à Belgrade, j’ai rencontré un gars qui travaillait dans une auberge,

D’accord.

qui m’a présenté un pote à lui et qui allait à Istanbul en van.

Et là, moi dans ma tête. C’est vrai que Istanbul,

j’aurais bien aimé y aller, mais il commence à faire froid.

Je voulais passer par la Roumanie parce que j’étais jamais allé en Roumanie et ça avait l’air trop beau.

Et du coup, c’était l’opportunité parfaite. Je lui ai dis “eh bien oui! je vais venir avec toi.”

Du coup, je l’ai rencontré une soirée et puis dès le lendemain…

On est partis ensemble jusqu’à Istanbul.

Du coup, je me suis retrouvé à Istanbul.

Lui, il est rentré… Enfin, il est reparti de son côté

et après à Istanbul, j’ai rencontré deux gars qui voyageaient aussi à vélo

Qui m’ont dit qu’ils allaient au sud de la Turquie.

Du coup, pareil. Je me suis vraiment laissé porter

Et tu as fait Istanbul – le sud de la Turquie à vélo.

Oui, oui.

Oui, j’ai fait avec les deux et après, eux ils sont partis aussi.

Et là, du coup, je suis partie de…

On est arrivé à mon Marmaris et j’ai dû prendre un bus pour Fethiye

parce qu’il y avait une zone militaire, mais de Fethiye jusqu’ici, du coup, je suis venu à vélo toute seule.

D’accord, c’est pourquoi que tu es là aujourd’hui avec nous.

Et du coup, je pense que tu as vécu énormément de choses durant ce voyage.

C’était très très dense.

Quels sont les plus grandes difficultés que tu as rencontrées lors de ce voyage à vélo?

Alors déjà, le vent.

C’est vrai que j’avais un peu oublié le vent, mais c’est vrai que c’était vraiment dur des fois.

La météo en général, la météo des fois.

Enfin, c’est juste fatiguant quand tu n’as pas… c’est moins motivant.

En fait, c’est vrai qu’à la base, l’image de la balade à vélo au soleil, c’est génial, ça te fais plaisir

Quand il pleut pendant trois jours, quand tu as du vent de face, tes habits ne sèchent pas.

C’est vrai que ce n’est pas des énormes difficultés, mais c’est fatiguant et c’est..

Il y a un moment où tu as juste envie de te poser et d’être au chaud dans une auberge.

Donc ça, déjà, c’était quand même des fois un peu dur. Mais bon, ça allait.

Et je dirais, à partir de la Serbie, il a commencé à avoir des chiens sauvages

D’accord.

Et ça, c’était au début une difficulté

Mais maintenant, ça va, mais les premières rencontres avec eux, c’était un peu…

Eh bien, je ne connais pas moi…

Je ne connais que des chiens tout gentils qui viennent… Enfin..

J’adore les chiens. J’ai l’habitude d’être avec eux, mais là, c’était complètement différent.

Ils sont sauvages.

Là bas, apparemment, ils ont quelques soucis avec ça.

où ils peuvent facilement suivre les vélos et voire être agressifs.

Du coup, j’avais un peu peur de ça.

Et après…

Pour finir, les soucis techniques, j’en ai pas eu tant que ça.

Je ne savais pas changer de roue.

Enfin, changer un pneu quand je crevais.

Et forcément, quand j’ai crevé, c’était sous la pluie.

D’accord, forcément, ça arrive tout le temps, au pire moment.

C’est ça! Sinon, c’est pas drôle après une journée atroce

où j’avais froid. J’avais super froid toute la journée.

Et bon, une fois qu’il me restait 5 km pour arriver à mon auberge

J’ai crevé dans les cinq kilomètres avec des voitures qui allait super vite.

Et du coup, eh bien, là j’ai dû improviser, puis mettre un tuto YouTube pour apprendre.

D’accord.

J’ai vraiment improvisé totalement.

Et et du coup, ça, c’est une autre difficulté. Les voitures…

– Qui te frôlent, les camions ont peut être aussi? – C’est ça.

Mais franchement, tout ça, c’est vraiment minime.

D’accord.

C’est vraiment pour trouver quelque chose parce que pour finir, je n’ai pas eu de grosses difficultés.

La plupart du temps, ça s’est très bien passé et même en cas de problème

les gens sont tellement sympa qui venaient toujours m’aider.

J’avais toujours quelqu’un qui me proposait de l’aide.

Non, franchement, ça allait quoi!

Et du coup, j’ai envie de te pose cette question. Quel est ton pire souvenir durant ce voyage ?

Oui, eh bien, du coup, mon pire souvenir…

Pour le coup, je pense que je n’ai pas vraiment de gros mauvais souvenirs

parce que la plupart… Enfin, vraiment majoritairement c’était trop bien.

C’est toujours trop bien.

Je pense que du coup, la première rencontre avec les chiens sauvages

C’était vraiment stressant pour moi.

Je me suis retrouvé coincé avec un chien qui était au milieu de la route et qui m’aboyait dessus et qui commençait à arriver.

Et j’étais perdu au milieu, un peu de nulle part, avec juste un chantier et pleins d’hommes qui travaillaient sur le chantier.

Choses qui, du coup, moi, en tant que fille toute seule, ça me faisait un peu peur.

Donc, j’avais un peu les hommes qui me faisaient peur et le chien qui me faisait peur.

Et j’étais coincé entre les deux.

Donc là, j’avoue, j’ai vraiment eu ce moment de réalisation.

” Mais qu’est ce que tu fais?” “Qu’est ce que tu fou là?”

Et pour finir, j’ai trouvé une solution, enfin, le chien…

Pour finir, le chien avait plus peur de moi que moi de lui.

Donc, j’ai réussi à passer en poussant un peu le vélo et tout ça.

Mais je pense que ça, pour le coup, c’était le moment de réussir à m’adapter

en fait à quelque chose que je connaissais pas comme ça.

C’était vraiment le souvenir…

Ce n’est pas le pire parce que avec avec le recul, je suis plutôt contente.

Parce que du coup, après, j’ai appris à côtoyer les chiens sauvages et je peux rouler à côté d’eux.

Il n’y avait plus de soucis, mais sur le moment, j’ai eu vraiment peur.

Du coup, oui…

Oui, c’est compréhensible, je pense que quand tu ne connais pas le pays et en plus les chiens…

et parfois ils ont tendance à suivre les vélos.

Je ne sais pas si c’était ton cas aussi à mordre les mollets.

Oui, oui, oui, oh que oui!

Des fois je me suis retrouvé avec 5 chiens qui couraient derrière.

Mais une fois que j’avais compris que pour finir, c’est toujours pareil, ils ont plus peur

Si je m’arrêtais et que je leur criait dessus ils partaient.

Du coup, à partir de là, j’étais plus, au contraire à rigoler en les voyant.

Et de me dire: “Allez les copains venez!”

Donc, oui, pour finir, enfin, la pire expérience pour finir, m’a appris…

Vraiment m’a servi pour tout le reste de moments à vélo, puisqu’en Turquie aussi.

Du coup, il y a beaucoup de chiens sauvages.

et du coup, là, maintenant, tu voyage toute seule. Donc, j’aimerai te poser cette question.

Est ce que c’est difficile de voyager seul à vélo quand on est une femme, quand on est une fille ?

Eh bien, du coup, difficile, je pense que non.

C’est…

C’est peut être plus stressant pour le coup, c’est vraiment…

J’en parle souvent avec les filles que je rencontre qui voyagent seules.

Je n’ai pas rencontré beaucoup qui voyagent à vélo.

Je n’en ai rencontré qu’une et bon ça c’est…

C’est vrai que je pense que ça y joue aussi parce qu’on a cet à priori qu’une fille toute seule

C’est beaucoup plus difficile, c’est plus dangereux.

Alors je ne sais pas si c’est le cas.

Après, en tout cas, c’est plus stressant parce que je suppose…

qu’il faut être vigilante en permanence sur des aspects que je pense…

Les hommes vont peut être pas penser tout le temps.

Après, il y a des dangers pour les deux genres, c’est sûr, mais…

Mais en tout cas, mon expérience a été que, enfin, ça s’est très bien passé

et qu’au contraire, faut y aller.

C’est… Justement, j’ai été motivé par des filles que je voyais

qui voyageaient toutes seules et qui osaient en fait.

Et ça m’a aussi aidé, moi, à me dire “Ok, tu peux le faire.”

J’avais… Quand je voulais faire l’EuroVelo qui aller jusqu’à la mer Noire.

J’avais lu le témoignage d’une fille qui l’avait fait elle à pieds.

Et des fois quand j’avais peur toute seule dans les villages

ou enfin, quand j’avais… Ce n’est pas de la peur, c’est un petit stress quoi!

Je repense à elle et je me disais qu’elle racontait que ça s’était super bien passé.

Les gens qu’elle rencontrait étaient adorables, puis je me dis bon, eh bien…

Si pour elle, ça c’est bien passé

Il n’y a pas de raison pour toi, que ça ne se passe pas bien.

Et pour finir, en ayant cette optique là, j’étais beaucoup plus avenante vers les gens

et eux même étaient plus avenants.

Et pour finir…

ça s’est… tout se passe bien pour l’instant en tout cas!

Est ce que tu as un conseil pour les filles qui souhaitent voyager seule à vélo ?

Je suppose de le faire déjà! De le faire et d’essayer de se faire sa propre idée en fait.

De voir et de ne pas rester sur l’idée que ça peut être dangereux.

Après, bien sûr, il faut toujours être prudente en fait

Je suppose de s’écouter beaucoup et de se faire confiance

et peut être aussi d’essayer de trouver un peu des personnes de confiance dans les endroits,

même si ce n’est pas une question de dépendre d’eux, ça je ne le conseillerais pas à n’importe qui en fait

C’est juste, oui, s’écouter, pour moi ça…

je pense que c’est primordial à n’importe quel moment, même chez toi, en général…

– Donc, oui, d’oser.. – D’oser..

Est ce que désormais, tu te sens en sécurité quand tu voyage à vélo ?

Oui, oui, je pense.

Après, à chaque passage de pays

J’ai toujours une petite pression quand même, je me dis “humm”

Mais bon, c’est aussi parce que je sais que je ne connais pas la culture.

Je ne sais pas ce qui va.. ce qui m’attend derrière.

Donc, je me sens en sécurité, ça, c’est sûr.

Après, je suis prudente quand même.

Je reste sur, je reste toujours un peu sur le qui-vive.

Donc forcément, quand j’arrivais en auberge après avoir pédalé

Je suis fatigué parce que j’ai été observé à faire attention.

Mais en général je me sens quand même en sécurité et au contraire

Je suis toujours émerveillé par la gentillesse.

Et comment les gens sont toujours hyper bienveillants

Pour finir, forcément qu’il y a des gens qui ne le sont pas.

Mais une fois que tu t’écoutes un peu, tu…

Je pense que ce n’est pas la majorité. Je pense que la majorité des personnes sont assez bienveillantes.

Oui, c’est ça! C’est ça! Et puis c’est aussi comment on les aborde.

Je suppose qu’il y a des situations qui peuvent être un peu.. pas dangereuses, mais malfaisante ou pas très agréable.

Mais si… Se braquer trop aussi, ça pousse l’autre à se braquer, du coup, d’essayer d’arrondir les angles.

“Tout va bien, ça va aller” et de partir dans ce moment là, ça aide pas mal..

Et je pense que du coup, tu as vécu énormément de choses, donc on a un peu parlé des difficultés et du pire.

Mais quel est ton plus beau souvenir lors de ce voyage ?

Alors, mon plus beau souvenir c’est…

Je pense que je n’ai pas “un” plus beau souvenir parce que vraiment…

Il y a tellement de moments super.

C’est magique,

Mais les rencontres avec les gens, pour le coup, étaient… C’est quelque chose que je n’ai pas l’habitude de vivre

En France en tout cas… Dans ma vie quotidienne.

Donc, quand il y a des gens qui nous arrêtaient

quand j’ai traversé la Turquie, enfin descendu d’Istanbul à Marmaris

avec les deux autres cyclistes, il y a vraiment beaucoup de gens qui nous arrêtaient.

Des fois, on était obligé de dire non, vraiment, on ne veut pas s’arrêter boire le thé avec vous

parce qu’on n’a pas le temps et on vient d’en voire trois!

Avec trois personnes différentes, là il faut qu’on avance

Des fois, on ne faisait pas de kilomètres tellement les gens sont tellement ouverts et bienveillants

Et je pense que ça, c’est dans mes meilleurs souvenirs.

Je suis resté trois ou quatre jours avec une famille turque avant d’arriver ici

Et dès le premier soir, il me disaient tu fais partie de la famille.

Et c’est vrai que d’avoir cet accueil là

chez des personnes qui n’ont aucune obligation de m’accueillir comme ça. C’est… oui..

Du coup, ils parlaient anglais, ils parlaient?

– Non. – Langage de signes.

– Merci Google Traduction. – Goodgle Traduction?

– Oui. – D’accord.

Parce que le langage des signes. Alors..

Un peu, forcément, mais c’est compliqué sur quelques points…

– Oui au bout d’un moment – C’est pas si bon.

Du coup, heureusement, il y avait Google Traduction avec des vieux..

Enfin, tu en avais une, par exemple, qui ne comprenaient pas qu’est ce que c’était Google Traduction ?

Du coup, je m’étais et elle me regardait “Qu’est ce que tu fais avec ton portable?”

Et puis, au fur et à mesure elle s’habituait et puis en fait à la fin

On arrivait à se comprendre, même sans trop l’utiliser, en devinant un peu

– Avec les gestes etc.. – Ouais, c’est ça.

Et je pense que du coup, ce voyage a été une grande leçon pour toi.

Est ce que c’est le cas ? Qu’est ce que ce voyage t’as apporté ?

Je pense de la confiance en moi pour certains aspects en tout cas,

de me dire que quand j’ai un problème, je peux trouver des solutions.

Mais je n’ai pas forcément besoin non plus de me reposer sur quelqu’un

ça ne veut pas dire que je n’ai pas besoin des autres,

parce que je pense qu’on a toujours besoin aussi d’être ensemble, de s’aider et tout.

Mais en tout cas, quand j’ai eu des problèmes et que je me disais “tu ne t’en sortira jamais.”

Pour finir, “j’en suis sortie”

Donc ça, ça m’a quand même bien apporté en confiance et …

Et de… Oui, encore une fois..

Je pense que mon rapport aux autres… d’être peut être plus ouverte

Puis aux opportunités et enfin de dire un peu plus “oui” aux choses qu’on me propose.

De faire des choses que je n’ai pas l’habitude de faire, sortir de la zone de confort.

Ça, ça m’a apporté, même si j’essaye de le faire en général

Je pense que plus on le fait, plus on a envie de faire.

Ça nous pousse du coup…

Oui, je pense que tout ça, enfin, combiné.

Je dirais que ça m’a apporté pas mal oui!

– Super. – C’était cool.

Donc, là aujourd’hui, on est à Antalya et donc tu pars Lundi.

Et quelle est la prochaine destination?

– Alors, là, je vais en Géorgie. – Tu vas en Géorgie, d’accord.

Oui, normalement!

Normalement! Je précise parce que je serais bien resté un peu plus longtemps.

mais ça fait déjà 3 mois que je suis ici. Il faut que je parte parce que…

– Le visa dure 90 jours ? – Voilà c’est ça!

Donc, il va falloir que je parte à un moment ou un autre.

– Et c’est à dire avant le 27! – D’accord.

Donc, il fallait que je trouve un pays où aller.

Et Georgie, pourquoi pas ?

Ça reste un peu loin, là, depuis Antalya, donc il va falloir que je prenne un bus

parce qu’à vélo, j’aurais ni le temps ni l’équipement pour survivre au froid.

Parce que là, il fait quand même…

– Et la Turquie, c’est froid l’hiver. – Oui, oui.

Et là, pour monter, il y a de la neige, enfin…

– Mon duvet il est zéro degré. – D’accord.

ça reste tranquille si tu es au soleil, si tu commences à aller dans des météos un peu plus durs! Non!

J’ai pas envie non plus de risquer des choses ou quoi que ce soit.

Donc je vais partir en bus et je pense passer un peu de temps là bas.

Et est ce que tu penses faire du vélo en Géorgie ou?

Je ne sais pas. Ça dépend de la météo.

Si la météo est bonne, oui, j’aimerais bien, j’aimerais beaucoup!

– C’est gelée la Géorgie! – Oui à ce qui parait.

Ah, j’aimerai trop mais même la Turquie, j’aurais bien aimé continuer à vélo.

Mais là, les dernières nuits où j’ai campé, j’avais froid quand même.

Donc, à partir du moment où la météo est Ok, je serai Okavec mon vélo aussi.

D’accord et donc, Géorgie et ensuite France où tu vas continuer encore?

– Grande question! – Mystère!

Oui, c’est le mystère. Je ne sais pas du tout.

Je prévois vraiment comme… Je n’ai pas prévenu de venir ici.

Je n’avais pas prévu d’aller en Géorgie non plus.

Donc j’improviserai au fur et à mesure.

– Et tu n’a pas de date de rentrée en France ? – Non. Pas du tout!

Super!

Oui, à la base je devais rentrer en Août avec… un peu après ma pote.

– Et puis je ne l’ai pas fait. – D’accord.

– Du coup, j’étends! – D’accord.

Et du coup, je pense que cette histoire a intéressé beaucoup nos auditeurs.

Est ce qu’il y a un endroit où on peut suivre ton parcours ou on peut suivre tes projets, etc?

Oui, j’ai un Instagram qui, à la base, n’est pas du tout pour mon voyage, donc j’ai pas…

Encore une fois, C’est juste un voyage comme ça pour mon propre plaisir.

Mais du coup, vous pouvez me suivre sur mon Instagram.

On pourra aussi mettre, par exemple si plus tard tu crées quelque chose d’autre, etc.

Un lien pour te suivre dans ton voyage, etc.

Carrément! Avec plaisir, et puis je peux répondre à des questions, s’il y a des personnes qui veulent des rencontres

Enfin, moi, ça me fait toujours plaisir de rencontrer des personnes à vélo aussi ou pas à vélo, donc avec plaisir.

On mettra de toute façon tout les contacts dans la description de cette vidéo.

– Donc, si vous voulez contacter Laya! – Hello!

Le contact sera dans la description.

Eh bien merci beaucoup d’avoir pris le temps de nous partager ton expérience et ton aventure.

C’est une très belle aventure et ça se trouve que ce n’est que le début

– ça se trouve que l’aventure va durer longtemps encore. – J’espère.

Merci à toi et bon courage et à bientôt, j’espère.

Merci.

#3: Courir le marathon et apprendre des langues

Study this video as a lesson on LingQ

Bonjour c’est François et bienvenue dans ce nouvel épisode de LingQ en français.

Aujourd’hui, je discute avec Lauriane du marathon des langues.

Lauriane est passionnée par les langues étrangères, mais aussi par le sport et le marathon.

Depuis quelques années, elle aide les personnes à mieux apprendre des langues étrangères

et enfin, à avoir des résultats avec les langues.

Dans cet épisode, vous allez découvrir des choses passionnantes, comme par exemple:

Quel est le lien entre le marathon et les langues étrangères?

Quelle est la plus grande difficulté quand on souhaite apprendre une langue étrangère?

Ensuite, Lauriane va vous donner quelques conseils

pour enfin avoir des résultats avec les langues étrangères.

Vous pouvez retrouver ce podcast avec sa transcription directement sur LingQ.

LingQ est une plateforme qui permet d’apprendre une langue naturellement.

Vous pouvez écouter et lire des contenus passionnants de tous les niveaux

et rejoindre des milliers de personnes comme vous, qui apprennent une langue étrangère.

N’hésitez pas à liker cet épisode, à le commenter et à le partager sur YouTube,

Soundcloud ou votre application de podcast favorite.

Vous êtes prêts? Alors, c’est parti!

Salut Lauriane et merci d’avoir accepté mon invitation pour ce podcast en français de LingQ.

et je voudrais commencer par une question

qui peut paraître un peu bizarre mais, qu’est ce qui est le plus difficile?

Courir le marathon ou apprendre une langue étrangère?

Salut François, merci pour ton invitation.

C’est marrant parce que je ne me suis pas du tout préparée aux questions.

Alors du coup, ça va être totalement spontané.

Qu’est ce qui est plus difficile…

Eh bien, ça dépend.

Voilà la réponse facile.

Ça dépend totalement, en fait.

D’où tu pars? C’est quoi ton point d’origine?

Est-ce que tu pars totalement de zéro et quelles sont les croyances limitantes que tu as?

Parce que c’est ça aussi notre spécialité au sein du Marathon des langues

C’est qu’on travaille beaucoup sur tous les blocages qui empêchent d’oser.

Et moi, de mon point de vue, par rapport aux personnes que j’accompagne.

Je dirais que le plus difficile, ce serait peu être l’apprentissage des langues.

D’accord, d’accord.

Et toi, personnellement, tu as commencé par le sport ou par les langues?

Ou tu as commencé les deux en même temps?

Ah! C’est vrai que je ne m’étais jamais posé la question

mais effectivement, ça s’est débloqué en même temps

Parce qu’en fait, j’étais parti.. Pour te donner un petit peu de contexte..

L’anecdote, c’est que comme j’étais bloqué avec l’anglais à l’école, les 6/20 aux examens et tout ça

par les trucs qui font bien plaisir, comme beaucoup d’entre nous en France.

Je me suis dit que j’allais partir à l’étranger et que la langue allait se télécharger dans mon cerveau

et je me souviens que c’est une phrase que tu m’avais dit et je l’utilise tout le temps maintenant

Je me suis dit: “Je vais partir à l’étranger, je pars en Angleterre et ça va être facile.”

Sauf que ça se passe pas comme ça. Ce n’est pas aussi simple.

Et donc, c’est justement quand j’étais en Angleterre que j’étais en galère.

Je ne comprenais rien.

Je n’arrivais pas à parler, que je me suis mise à aller à la salle de sport pour…

Justement, j’étais tellement frustrée.

J’étais tellement mal que j’allais évacuer à la salle

Et oui je me rends compte que le parallèle s’est fait en même temps, tiens!

Merci pour cette question.

Je n’avais jamais pris conscience de ça.

Oui, je t’ai posé cette question parce que je pense qu’il y a vraiment un parallèle

entre le sport et les activités physiques et les langues étrangères

parce que ça demande beaucoup de mental et aussi de surpasser les blocages mentaux.

Je pense que c’est un des problèmes majeurs…

quand on apprend des langues étrangères, c’est les blocages mentaux

qu’on peut avoir peur de pratiquer, peur de faire des erreurs.

Et je pense que c’est la même chose pour le sport.

Il y’a vraiment une grosse partie de mental pour avoir du succès.

T’en penses quoi?

Je suis totalement d’accord ici.

Oui, je suis totalement d’accord. C’est exactement notre pédagogie.

où on va travailler justement sur les blocages en priorité.

Et je pense qu’en plus, quand tu fais du sport, ça va te forger une certaine discipline.

Un certain mental qui va non pas seulement t’aider avec le sport, mais qui va aussi t’ouvrir d’autres portes.

Qui va… En fait, si tu veux…

Dans le cerveau, on a des canaux neuronaux qui vont s’ouvrir pour différentes activités.

Donc, si tu te sens fort dans le sport,

parce que ça, c’est pareil, c’est, je ne sais pas, c’est biochimique?

Je ne sais pas si c’est le bon terme mais…

quand tu vas courir tu as la dopamine qui se crée, tu as le plaisir, tu as de la confiance en toi qui remonte.

et du coup, tu te sens invincible, ça te remet de l’énergie.

Et quand tu crée ça, ça te permet aussi de créer de la confiance pour d’autres choses.

Donc moi, je trouve que c’est carrément étroitement lié.

Et quand j’ai des projets, un peu challengeant, je me remets à fond dans le sport

Et je sais que par effet domino, en fait, ça va impacter dessus.

Super!

Et d’où te vient cette passion pour les langues étrangères?

Cette passion! Je pense que c’était… Alors, franchement, honnêtement, je ne sais pas pourquoi

mais j’avais une force à l’intérieur de moi qui me disait

“Il faut que tu parle plusieurs langues, il faut que tu ailles à l’étranger.”

Mais le truc, c’est que j’étais totalement nul à l’école.

Je n’y arrivais pas, je ne rentrais pas dans les cases, j’avais cette impression comme beaucoup d’entre nous.

et malgré tout, j’étais obstiné, en fait, j’avais vraiment envie de parler plusieurs langues et je me croyais nul.

Mais comme je déteste rester bloquée dans…

En fait, je n’aime pas qu’on me dise “non”; je n’aime pas qu’on me dise ce n’est pas possible

Donc, je vais tout faire pour détruire ça.

Et je pense que c’est ça qui m’a donné cette force d’aller chercher les solutions en fait

et de comment on fait pour lever ces blocages.

– Et puis, oui, voilà! – D’accord.

Et quels sont les plus grandes difficultés que tu as rencontré

toi, personnellement, dans l’apprentissage des langues étrangères?

Moi, les plus grosses difficultés, c’était…

Je pense que c’était de comprendre..

qu’une langue, ce n’était pas seulement du vocabulaire, de la grammaire et tout ça..

parce que tout ça, tout le monde vous le donne, tous les livres…

Ça, on peut les trouver facilement.

Sauf qu’il y a un autre pont qui, pour moi, n’est pas assez développé dont on n’en parle pas.

Et c’est pour ça qu’avec le marathon des langues, on met ça en avant tout le temps.

C’est toutes les croyances limitantes et les blocages qu’on peut avoir avec les langues.

C’est à dire qu’en fait, il y a une barrière à lever.

Et le faire seul, c’est extrêmement difficile parce qu’on n’en a pas forcément conscience.

Et l’idée, c’est d’aller lever le “Je ne sais pas que je ne sais pas.”

Et justement, par du coaching, on peut aller lever ça.

Donc, ça, j’ai mis beaucoup de temps à le comprendre

mais justement, en creusant les informations, en allant les chercher,

en discutant avec des personnes polyglottes. Ça, c’est un conseil!

Allez parler avec les gens qui ont déjà fait le boulot avant vous.

Ça va vous permettre justement d’aller lever tout ça et de lever ces croyances limitantes au final

parce que je pense qu’on est capable de tellement de choses

mais qu’en même temps, on est notre propre ennemie.

En se mettant des barrières, en se disant simplement avec des phrases répétitives

des ancrages qu’on a depuis l’école ou même d’avant

à se dire “Je suis nul”, “Ce n’est pas fait pour moi”, “j’arriverai jamais.”

“Les langues c’est pour les gens talentueux” ,”c’est un talent inné”, etc.

Et ça, c’est totalement faux!

C’est totalement faux et je me tue à le répéter

parce que si on n’arrête pas de se dire ça, on se ferme la porte tout seul.

Donc oui, pour moi, ça a été le plus difficile, en fait, de comprendre ça.

Mais une fois que je l’ai compris et que je l’ai levé

ça a ouvert la porte à l’apprentissage d’autres langues.

Ça t’a permis aussi d’avoir une certaine révélation.

Et c’est pourquoi, peut être aujourd’hui,

tu enseigne comment mieux apprendre des langues étrangères?

C’est exactement ça. C’était la révélation.

C’était la petite ampoule juste au dessus de la tête

ou tu te dis, mais c’est ça le truc “magique”, entre guillemets!

C’est juste en fait le truc magique.. Enfin, je n’aime appeler ça…

Parce que pour moi, il n’y a pas de solution magique.

Mais le truc qu’on ne nous dit pas, c’est simplement de revenir aux fondamentaux

C’est à dire de s’écouter en tant qu’être humain.

C’est quoi notre fonctionnement naturel?

Comment notre cerveau fonctionne? comment notre mémoire fonctionne?

et enfin, quels sont les blocages? quelles sont les croyances? etc.

Et tout simplement, tu vois, c’est cette image, tu es sur la rivière.

Soit tu pagaies dans le sens du courant, soit tu pagaies dans l’autre sens.

Et moi, j’ai l’impression qu’on a fait ça toute notre vie.

En fait, depuis l’école, c’est qu’on fait tout à l’inverse du fonctionnement naturel du cerveau humain.

Je suis assez d’accord avec toi. C’est pourquoi, je pense…

Les français sont assez mauvais avec les langues étrangères, notamment à cause du mental,

parce qu’on a un peu une culture en France du perfectionnisme.

On attend bien souvent d’être parfaits avant de pratiquer une langue.

Et c’est ce qui bloque beaucoup de personnes, enfin en France du moins, à pratiquer une langue étrangère.

Et je pense que c’est une des grandes erreurs à ne pas commettre.

Quand on essaie d’apprendre une langue étrangère. Est-ce que tu es d’accord avec ça?

Totalement. Mais oui, on essaie…

En fait, le truc en France particulièrement, comme tu l’as dit,

c’est qu’on n’a pas le droit de faire des erreurs.

Et déjà, à l’école, on nous a enseigné ça.

C’est que dès qu’on faisait une faute

C’était: “Non, ce n’est pas bien”, on soulignait en rouge du coup encore une fois..

Tu as un ancrage négatif qui se crée dans le cerveau.

Et en fait, l’objectif à chaque fois, c’était quoi?

C’était de ne pas faire d’erreur.

Et dès qu’on voyait des fautes, je me disais “oh lala je me suis encore planté.”

“J’arrive pas” etc.

Alors qu’en fait, c’était le jeu inverse qu’il fallait faire.

C’est de se dire. “Ben oui, j’ai fait cette erreur.”

“J’apprends de cette erreur.”

Et l’idée, c’est que je vais éviter de la faire par la suite.

C’est vraiment un jeu d’apprentissage.

Mais le problème, c’est qu’on a ancré ça.

Et aujourd’hui, dans nos vies, dans la société et même au travail ou dans les autres contextes

On essaie d’être parfaits.

Sauf que si tu essayes d’être parfait avant de passer par cette phase d’apprentissage qui est incompressible.

Tu ne peux pas! Tu ne peux pas réussir.

Donc on nous fait apprendre tous les fondamentaux par coeur. La grammaire, la conjugaison, etc.

En se disant je vais être parfait, j’apprends tout ça…

Comme ça quand je vais passer à l’oral, j’aurai déjà tout.

J’aurais plus qu’à tout ressortir. Sauf que non, ça ne marche pas comme ça malheureusement.

ça marche dans l’autre sens.

où c’est parce que tu vas pratiquer de manière imparfaite

que tu vas te rendre compte de ce qui va te manquer.

C’est le conseil que je donne à chaque fois qu’on me dit:

“Non, mais attends, j’apprends toute la grammaire en premier.”

Non, en fait, c’est parce que tu vas pratiquer.

Tu vas te rendre compte que tu sais parler qu’au présent

que tu vas manifester un intérêt pour aller chercher.

“OK, comment je parle au passé?” donc tu vas aller chercher l’information.

Et cette fois ci, tu vas l’assimiler.

Tu vas bien la comprendre et tu ne seras plus dans le schéma d’illusion d’apprentissage

comme on pouvait l’être avant, en disant “non mais ça je l’ai compris.”

Sauf que quand tu passes à l’oral, tu n’arrives pas à le mettre en place.

Et je reprends une phrase de mon prof de guitare

qui m’a dit un jour “Quand l’élève pose la question, c’est qu’il est prêt à recevoir la réponse.”

Et c’est là où il y a tout le jeu de la compréhension qui se met en place et donc de mémorisation.

Et d’assimilation des règles grammaticales. Quand on parle de la grammaire.

Et ça, c’est vraiment intéressant ce que tu dis

parce que c’est vraiment quelque chose qui est flagrant quand on parle du sport.

On sait que si tu veux te mettre au sport, il faut commencer.

Tu ne vas pas attendre sur ton canapé d’être en pleine forme avant de courir le marathon.

Tu va t’entraîner tous les jours un petit peu

Et tous les jours, tu vas aller un peu plus loin, jusqu’à atteindre ta destination, ton objectif.

Et on fait beaucoup cette erreur en langue étrangère.

C’est où, justement, on attend tout simplement d’être parfait.

On attend toujours et du coup, on peut attendre toute notre vie parce qu’on ne sera jamais parfait.

parce que c’est impossible de maîtriser une langue à la perfection.

Même notre langue natale, on ne la maîtrise bien souvent pas à la perfection.

Donc, c’est une des grandes erreurs qui bloque beaucoup de personnes.

Et c’est intéressant parce que toi…

Tu fais vraiment le parallèle entre le sport et les langues étrangères.

Je pense que c’est vraiment quelque chose d’intéressant parce que ça se rejoint beaucoup.

Et pourquoi tu as décidé vraiment de faire ce parallèle entre les langues étrangères et le sport ?

Eh bien, tu as tout dis en fait, c’est exactement ça.

C’est à dire que le sport, c’est tangible, c’est visuel, on le voit très bien.

Si tu prépare un marathon et que tu ne vas pas courir

que tu regardes les autres courir, tu n’aura pas les résultats.

Et dans les langues, c’est quelque chose qui est intangible, on ne se rend pas forcément compte.

Mais c’est exactement la même pédagogie.

Et effectivement… et moi…

Ce que j’ai trouvé le plus efficace, c’est de reprendre toute la stratégie…

justement, de la préparation d’un marathon pour l’apprentissage d’une langue.

Donc, par exemple, tu vas voir le coach qui est là pour te botter les fesses.

Donc, ça, c’est mon rôle avec mon équipe.

Donc, dès qu’on a une baisse de motivation

on est là pour remettre un coup de pied aux fesses.

T’as toute la team, toute l’équipe qui est là et qui prépare le marathon avec toi.

Quand tu as besoin de te taper trois heures de course

pour préparer ton marathon sous la pluie

je peux te dire que c’est plus facile de le faire avec ta team que de le faire tout seul.

Et nous, c’est pareil. C’est ce qu’on a fait aussi.

On a créé une communauté bienveillante où chacun s’entraide et relève les défis ensemble.

Et enfin, tu as le plan de l’entraînement, c’est à dire que tu as une vision.

Tu sais exactement par quelles étapes tu vas passer.

Tu sais que la première semaine, tu vas faire tel entraînement

la deuxième semaine tel entraînement, etc.

Et dans le marathon d’Anglais, c’est ce qu’on fait aussi.

C’est qu’on sait où on va.

On a un chemin et tu as des jours où tu n’auras pas envie d’aller courir.

Il y a des jours où tu vas dire “Oh lala, j’en peux plus, je n’ai jamais couru de ma vie”

Et c’est la même chose dans les langues.

Tu auras l’impression qu’il y a un jour où tu te sens fluide

et le lendemain tu te dis, “Mince, ça bloque là, ça ne sort plus. Pourquoi?”

Mais quand tu as le plan d’entrainement tu sais que c’est OK.

“Je sais que je suis dans une phase de down.”

“Je n’ai plus qu’à appliquer la suite.”

“On avance et je sais qu’il y aura des résultats.”

Il y a ça et tu as aussi la date échéante qui est hyper importante.

Tu sais quand le marathon aura lieu.

Donc tu sais que t’as pas le choix, tu vas aller t’entrainer toutes les semaines

et avec les langues, c’est la meme chose

si tu n’as pas de projet au bout, si tu n’as pas une date.

Mais les jours où tu n’as pas envie, tu ne vas pas le faire.

C’est là où la fameuse procrastination

prend place et t’empêche du coup de passer à l’action.

Oui, je pense que la courbe d’apprentissage est semblable dans le sport et dans les langues .

parce que c’est un peu la même, au début tu es motivé après tu as la phase de plateau.

Beaucoup de gens abandonnent.

Et après si tu arrives à passer cette phase de plateau

Tu peux continuer jusqu’à atteindre ton objectif.

Et ce qui est intéressant, le parallèle, encore une fois entre les sport et surtout le marathon et les langues.

C’est que c’est un peu pareil; c’est qu’au début, ce n’est pas quelque chose…

On va pas éprouver du plaisir, par exemple, à courir 30 km au début.

Et c’est pareil quand on commence à apprendre une langue.

Au début, c’est difficile, on ne comprend pas.

On est dans un univers totalement extraterrestre

et c’est pourquoi ça peut être assez… voilà…

Je pense que c’est un monde parallèle, les langues et le sport parce que les difficultés sont différentes.

Mais la courbe, est assez pareille. Est-ce que tu es d’accord avec ça?

Totalement, totalement! C’est que…

Au début, moi, l’image que je donne aussi, j’aime beaucoup parler en images.

C’est, du coup, je ne sais pas si ça va bien parler en audio, mais c’est l’image de l’océan.

Quand tu arrives dans l’océan, au début, tu mets tes orteils, c’est bon..

J’y vais, je n’y vais pas, je ne sais pas trop, tu rentre dedans.

Et là, tu as une phase de vagues blanches qui n’est pas très large.

Et là, c’est un moment où tu dois être sur tes deux jambes très solides pour ne pas tomber.

parce que c’est un endroit où ça pousse d’avant en arrière

et c’est la phase pas forcément très, très agréable.

Et dans les langues, c’est la même chose.

Tu sais, c’est la phase A1-A2 où tu apprends les fondamentaux.

Et quand tu vas passer à l’oral, tu vas parler à la Tarzan parce que tu vas associer des mots

mais tu vas te planter sur la conjugaison, etc.

Donc, ce n’est pas forcément le plus agréable

mais une fois que tu serres les dents, que tu t’accroches pendant cette période.

Tu sais que derrière, tu sais que cette période est vraiment très courte.

Tu passes derrière et tu arrives sur l’océan qui est plat.

Tu as un océan de possibilités, justement.

Et là, c’est comme quand tu arrives sur le niveau bien.

Donc c’est là où tu commences à t’amuser parce que tu peux communiquer.

Même si ce n’est pas parfait.

Tu peux parler un peu de tout. Tu peux échanger et comprendre.

Tu peux avoir une connexion en fait avec les gens.

Et voilà, c’est une image que j’aime bien donner où oui, la phase d’apprentissage…

Tu as un début ou tu es généralement hyper enthousiaste.

Tu sais tu achètes toutes les ressources et tu es hyper content.

Mais au final, après, tu commences à voir qu’il y a des obstacles

et qu’il y a de petites croyances limitantes qui reviennent.

Du coup, tu te dis est-ce que je vais y arriver? et là, tu as quelqu’un qui te rebotte les fesses.

“On y retourne!” et ce n’est que ça, en fait, c’est des hauts et des bas.

Et effectivement, la courbe est “up and down”.

“Up and down yeah!”

Mais après? Personnellement? Qu’est ce que les langues t’apportent personnellement?

Pourquoi tu mets autant à apprendre les langues? Niveau enrichissement personnel…

Alors ça c’est… ça c’est…

J’adore cette question parce que c’est justement… ça évolue tout le temps.

C’est que, justement, j’ai eu une grosse prise de conscience dernièrement.

C’est que déjà, pour moi…

Apprendre une langue, c’est un chemin de développement personnel.

C’est pour ça que dans nos programmes, c’est encore une fois une de nos spécialités.

On s’appuie sur les leviers du développement personnel pour enlever les blocages.

Et moi, ce que j’en tire et ce que j’ai compris dernièrement…

C’est que, moi, ce que j’aime, c’est vraiment la connexion à l’être humain

Là, je suis, pas mal parti en voyage dernièrement.

Et à chaque fois que je pouvais parler avec les locaux

que ce soit dans le taxi, tu sais, souvent, c’est les situations classiques

dans le taxi ou dans les petits restaurants, dans les petits bars, etc.

Eh bien tu apprends à te connecter à la personne et à sa culture

à comprendre comment ça se passe dans son cerveau.

Et je trouve que ça te donne une claque d’humilité incroyable.

Et c’est juste. Ça me fait pétiller, quoi! Ça me met en joie.

J’adore ça!

Oui, ça, c’est la finalité.

Et pendant longtemps, ça s’est pareil, je l’ai compris il y a peu de temps.

Le démarrage des langues, comme je disais, ça a été difficile pour moi.

Et moi, c’était pour me prouver à moi même que j’étais assez intelligent.

Ça, c’est une croyance limitante que j’avais aussi à me dire:

“Mais non tu n’es pas assez intelligent, il faut que tu fasses plus”, tu vois? “Tu es plus dans le combat.”

J’ai démarré par par cette manière de faire, d’être dans le combat

et là, depuis que j’ai lâché ça… à dire:

“Mais en fait, je n’ai rien à prouver.”

“Je n’ai rien à me prouver à moi ni aux autres”

et je me suis plus reconnectée au plaisir d’apprendre.

Ça m’a allégé.

Donc, c’est vraiment très personnel

selon chaque personne et je pense que ça te pousse à une introspection

à laquelle tu ne t’attends pas forcément quand tu apprends des langues

Oui, et tu n’as même pas besoin de parler forcément couramment la langue pour avoir cette introspection

Des fois, juste les fondamentaux, ça te permet de te connecter; par exemple je suis en Turquie.

Alors je ne parle pas turc, j’ai appris quelques phrases de base, etc.

Mais juste ça.

Ça te permet d’avoir une certaine connexion avec les gens.

Et les gens apprécient quand tu fais l’effort d’apprendre leur langue, ça permet d’avoir…

Moi ce que je dis souvent, c’est que quand tu apprends une langue, c’est un voyage total en fait.

C’est que vraiment tu rentres en immersion dans l’univers des gens.

Ça te permet de voir le monde avec de nouveaux concepts, en fait.

Et c’est pourquoi moi, personnellement aussi j’aime apprendre les langues étrangères.

Et comme là je parle justement avec un Turc, on en parlait justement des langues étrangères

Il me disait qu’en Turc on dit ça en rigolant souvent, enfin, ce n’est même pas Turc tu vois?

Je ne sais pas si ça vient de Turquie mais on dit souvent que:

Quand tu apprends une langue, tu es une personne, quand tu connais deux langues, tu es deux personnes

Quand tu connais trois langues tu es trois personnes.

Est-ce que tu es d’accord avec ça?

Mais oui, justement, j’en parlais il y a pas très longtemps.

C’est que je ne sais pas si tu ressens ça aussi.

C’est qu’à chaque fois que je passe d’une langue à l’autre

J’ai l’impression d’être une personne différente.

Par exemple, en français

Quand je parle français, moi, je suis quelqu’un plutôt introverti.

Ce n’est pas moi qui va aller vers les gens et qui va déclencher une conversation.

J’attends qu’on vienne à moi.

Quand je parle espagnol, je suis totalement extraverti.

J’adore cette langue, j’ai une connexion particulière.

Donc, j’y vais en… En portugais, c’est pareil.

Et en anglais, je suis un peu plus comme le français, un peu plus introverti.

Donc, c’est vraiment…

Oui, c’est très marrant comme…

Oui, c’est vrai. Moi aussi c’est pareil, maintenant j’ai l’impression, tu vois…

Je parle aussi plusieurs langues et par exemple quand je parle russe, je suis totalement différent.

que quand je parle anglais, tu vois? Moi aussi, j’ai un peu de ton profile.

Je suis quelqu’un à la base de très introverti.

Et vraiment en fait, moi, j’aime beaucoup parler russe.

Tu sais, quand je parle russe j’ai l’impression d’être plus puissant en fait et je sais pas pourquoi.

Pour te donner une petite anecdote, une fois je en boîte de nuit

Et il y a quelqu’un qui avait un peu bu de l’alcool qui essayait un peu de embrouillé comme ça.

Et j’ai commencé à lui parler en russe, et le simple fait de lui parler russe ça l’a effrayé

et du coup, il est parti et a arrêté de m’embêter

parce que des fois, il y a des langues qui véhiculent certaines idées et certains clichés.

Ça te permet d’avoir avec une autre personne dans chaque langue… C’est vraiment intéressant.

C’est pourquoi, encore une fois, je pense qu’apprendre les langues, c’est un voyage total!

– Tout à fait! – Et alors est-ce que tu as…

Excuse moi, je te coupe.

Est-ce que tu es encore entrain d’apprendre des langues étrangères en ce moment?

Alors justement, c’est quelque chose que j’allais annoncer, c’est que cette année

Je ne vais pas remettre le couvert sur une nouvelle langue parce que, justement

C’est lié à ce que je disais tout à l’heure

au fait d’arrêter de courir, de faire plus, de prouver plus

C’est que là je vais plutôt prendre cette année comme une année d’entretien

et de maintenance si je peux dire ça

pour faire remonter certaines langues, comme par exemple l’italien

que j’ai… c’est la dernière langue que j’ai apprise.

Je vais la remonter.

J’ai mon portuguais aussi que j’aimerais bien remonter

et voilà, vraiment prendre le plaisir, plutôt de les parler, de les entretenir.

Mais là, je ne vais pas apprendre des nouvelles pour le moment.

Et est-ce que tu as une stratégie spécifique pour maintenir les langues?

Parce que des fois aussi, on n’en parle pas beaucoup.

Mais il faut les maintenir les langues

parce que malheureusement, tu le sais et on le sait tous

c’est que si tu ne pratiques pas une langue eh bien, tu l’oublies assez rapidement.

Est-ce que toi tu as une stratégie particulière pour maintenir les langues que tu connais déjà?

Oui, totalement. En fait, c’est exactement la même stratégie que j’utilise pour apprendre une langue

mais je vais l’utiliser un peu plus… de manière un peu plus souple

et moins… oui, beaucoup plus souple, c’est à dire que moi, j’ai trois leviers qui sont:

Donc, déjà la pratique orale, donc débloquer cette mâchoire.

Bon, elle est déjà débloquée quand je parle la langue pour l’entretien, mais l’utiliser…

l’utiliser ou parler avec des natifs à chaque occasion possible.

La régularité. Donc, la régularité, ça veut dire quoi?

Ça veut dire tous les jours, donc ça veut dire… ça veut dire… ça veut dire…

Enfin, c’est lié au troisième point, en fait, qui est l’immersion

Donc être tout le temps immergé dans la langue

soit via des podcasts, soit via la télévision, des séries Netflix.

Voilà, des choses qui font plaisir, surtout en phase d’entretien.

Que ça devienne naturel, en fait, tu vois?

Tous mes livres sont en anglais ou en espagnol ou en portugais

ou voilà, les langues que je veux entretenir. Oui, c’est ça! Le faire le plus souvent possible.

Pratiquer, s’immerger.

Et voilà, très simplement!

Et ce serait le conseil que tu donnerais à nos auditeurs pour apprendre une langue étrangère?

Ben oui, c’est toute la pédagogie qu’on utilise avec nos élèves: pratique, régularité, immersion.

Et quand tu appliques ça, il n’y a aucun moyen d’échouer.

C’est infaillible, je en sais pas ce que tu en penses.

mais si tu fais ça, en fait, c’est vrai pour tout.

Ce n’est pas que les langues finalement

Là, je me suis mise à la musique.

Il n’y a pas si longtemps, c’est la même chose et c’est la même pédagogie.

Et même si on me disait que j’étais nul, que la musique n’était pas faite pour moi

je me suis dis “Je sais que j’y arriverai avec cette méthode.”

Et c’est le cas maintenant.

Je fais des chansons en entier sur ma guitare, donc, Hallelujah!

Super!

Il y a vraiment une corrélation aussi encore entre la musique et les langues aussi.

Donc, ça, c’est vraiment… Tout est lié, et ce qui est bien c’est que

quand on apprend beaucoup de choses, on se rend compte qu’en fait

les méthodes d’apprentissage peuvent s’adapter à d’autres activités qui sont complétement différentes.

Et ça, c’est super intéressant.

Eh bien! Lauriane, merci pour cette interview.

C’était super intéressant.

Et quels sont tes projets? et où est ce qu’on peut te suivre?

Alors nos projets, alors!

Notre gros projet de cette année, en fait, on vient de le révéler.

C’est que le marathon des langues, c’est un tremplin pour pouvoir, en fait, impacter…

J’ai du mal à le dire parce que c’est un gros challenge aussi pour nous.

C’est qu’en fait, notre objectif, c’est de soutenir des ONG

qui ont pour but de permettre l’éducation aux femmes

qui n’ont pas accès à l’éducation, soit par pauvreté, soit par le patriarcat.

L’idée c’est de financer et à terme, de créer notre propre ONG

Donc ça, ça se sera dans une autre dimension.

Donc, ça, c’est notre gros projet.

Et où est ce qu’on peut me suivre?

Eh bien, un peu partout!

Il y a le site, le blog: Marathon des langues.

Il y a la chaîne YouTube: Marathon des langues.

Notre compte Instagram: Marathon des langues.

La page Facebook: Marathon des langues.

– Voilà! – OK. super!

Eh bien, merci pour ces quelques conseils

pour avoir partager ta passion des langues étrangères et du sport et maintenant de la musique.

Et à une prochaine alors!

Eh bien, merci beaucoup, François.

C’était un bonheur de partager tout ça avec tes auditeurs.

– À bientôt! – Salut!

#2: Comment apprendre le français

Study this video as a lesson on LingQ

Bonjour c’est François et bienvenue dans ce nouvel épisode du Podcast de LingQ en Français.

Aujourd’hui, je suis avec Charlène qui nous appelle directement depuis Barcelone.

Charlène est passionnée par l’apprentissage et l’enseignement des langues étrangères.

Depuis quelques années, elle a créé son école sur internet.

Où elle aide les étrangers à apprendre le Français.

Mais aussi où elle aide les français à apprendre d’autres langues.

Comme par exemple l’espagnol et l’anglais.

Dans cet épisode vous allez découvrir s’il est plus difficile d’apprendre une langue

Ou au contraire d’enseigner une langue.

Quelle est l’erreur qu’il ne faut pas commettre quand on veut avoir des résultats avec le Français.

Comment apprendre une langue peut enrichir sa vie?

Et Charlène va vous donner quelques conseils pour avoir des résultats avec le Français.

Vous pouvez retrouver ce Podcast avec sa transcription directement sur LingQ.

LingQ est une plateforme qui permet d’apprendre une langue naturellement.

Vous pouvez écouter et lire des contenus passionnants de tous les niveaux

Et rejoindre des milliers de personnes, comme vous, qui apprennent une langue étrangère.

N’hésitez pas à partager, liker, commenter cet épisode

Sur Youtube, Apple Podcasts, SoundCloud, ou sur votre application de Podcasts favorite.

Vous êtes prêt? Alors c’est parti!

Salut Charlène et merci d’avoir accepté mon invitation.

Alors, je sais que tu aimes les langues étrangères et aussi que tu aimes enseigner des langues étrangères

Et selon, toi qu’est-ce qui est le plus difficile? Apprendre une langue ou enseigner une langue?

Ok. Tout d’abord, salut à tous, merci de m’avoir invité.

Qu’est-ce qui est le plus difficile? C’est une très bonne question.

Et je pense que les deux sont très difficiles.

Parce que apprendre une langue ça requiert beaucoup de motivation et beaucoup de détermination.

Et aussi du temps qu’on consacre à cette langue.

Mais enseigner une langue c’est aussi quelque chose d’assez compliqué.

Parce que ce n’est pas la même chose que d’enseigner une langue que notre langue maternelle à nous.

Donc ça requiert aussi pas mal d’études et pas mal d’apprentissage.

Donc, je dirais que les deux sont un peu difficiles.

Mais quand on a de la motivation on arrive à tout.

Donc, tout peut arriver et tout peut bien se passer.

D’accord et donc tu as décidé d’enseigner des langues…

Enfin, plutôt le Français, aux personnes qui apprennent le Français, mais pas que…

Je crois aussi que tu enseignes l’espagnol et l’anglais si j’ai bien cru comprendre, c’est ça?

Alors, moi à la base, je suis professeur de FLE, donc, Français Langue Étrangère

Pour les personnes dont la langue maternelle n’est pas le Français

Donc, j’ai décidé de monter une école en ligne il y a trois ans de cela à peu près

Dans laquelle on enseigne le français, l’espagnol et maintenant de l’anglais.

– Donc en fait, on est une équipe de professeurs. – D’accord.

Moi, je me consacre à l’enseignement du français et de l’espagnol, je n’enseigne pas l’anglais.

Mais, du coup, on est plusieurs professeurs, oui; et on enseigne les langues étrangères en ligne.

Et pourquoi as-tu décidé d’enseigner les langues étrangères?

Alors, ça fait très longtemps que j’habite à l’étranger, ça fait 15 ans bientôt.

D’accord.

Et j’ai toujours voulu être en relation avec des personnes

Qui ont une culture et une langue différente de la mienne

Et quand je suis arrivé à Barcelone, quand j’avais 18 ans

J’ai commencé l’université et j’avais très envie d’apprendre la traduction.

Et j’ai rencontré, par hasard, quelqu’un qui était professeur de français langue étrangère, de FLE

Et ça m’a tout de suite passionné

Donc, c’est pour ça que j’ai commencé des études pour devenir prof de FLE, de Français Langue Étrangère.

Et qu’est-ce qui t’a poussé à partir à l’étranger, à voyager et à apprendre des langues étrangères?

Je dirais la curiosité, j’ai toujours été une personne très curieuse.

Avec beaucoup de… J’ai toujours eu soif d’apprendre

J’aime beaucoup beaucoup… Enfin, j’ai appris pas mal de langues étrangère depuis que je suis petite .

Et du coup, pour moi, ça a été quelque chose d’évident, tu vois?

Je ne m’imaginais pas…Quand j’ai eu mon BAC, je ne m’imaginais pas rester en France

Je voulais vraiment croquer le monde, comme on dit, voyager, aller par là, par là..

Et c’est pour ça que j’ai atterri ici, après, je suis allé dans d’autres endroits.

Mais j’ai d’abord atterri à Barcelone.

Et tu as appris quelles langues étrangères?

Alors j’ai fait au lycée, non, au collège.

– J’ai fait anglais et russe. – D’accord.

Ce n’est pas une langue très commune généralement.

J’ai continué le russe jusqu’à l’université.

Et ensuite j’ai fait, ici à Barcelone, j’ai étudié le chinois pendant trois ans.

Super!

Et après j’ai eu la chance de partir au Japon pour y vivre, donc, j’ai appris le japonais là bas aussi.

Et évidemment je parle espagnol et français.

Super, moi aussi je parle russe, donc, on a une longue en commun.

Oh! Super!

J’habite… Enfin, j’ai passé presque toute ma vie en Europe de l’Est principalement.

Enfin, ma vie d’adulte, un peu comme toi, tu vois, ça fait dix ans que je suis parti à l’étranger.

– Et plus en Europe de l’Est. – Oh! Génial!

Voilà; et j’aimerais revenir un petit peu sur le français.

Et on dit souvent quand on est en France au moins…

Quand j’étais petit j’ai toujours entendu dire que le français, c’est la langue la plus difficile au monde.

Est-ce que tu penses que c’est vrai?

Je ne pense pas.

Mais, encore une fois, ça dépend du point de vue de la personne qui apprend la langue.

Parce que, tu vois, moi j’ai des apprenants russes, j’ai des apprenants japonais qui apprennent le français.

Et bien évidemment ce sera plus difficile pour eux d’apprendre le français que pour des hispanophones.

Donc, ça dépend du point de vue du de la personne

Maintenant, je pense qu’il y a des choses difficiles en français comparé à d’autres langues

Mais il ya des choses aussi plus facile, donc, je ne dirais pas que c’est la langue la plus difficile .

Je pense que la prononciation est difficile mais je ne pense pas que ce soit insurmontable.

Donc, toi, tu penses que la chose la plus difficile pour les apprenants de français c’est la prononciation

Je pense que pour le français c’est une des choses les plus compliqués, la prononciation, effectivement.

Et du coup la chose la plus facile?

La chose la plus facile? Bonne question.

Ça dépend bien sûr de la personne et de la langue.

Oui, c’est ça, oui, exactement, parce que par exemple pour un espagnol, tu vois, ce sera facile

Enfin, les articles, le genre, les noms ça sera facile de s’en souvenir parce que c’est similaire à l’espagnol

Mais pour un japonais qui n’a pas de genre, tu vois? où il n’y a pas d’article…

Là ce sera un peu plus compliqué, donc, la plus facile…

Peut-être le futur, le futur c’est hyper facile à apprendre, oui.

Oui, c’est vrai par rapport à moi aussi, à mon expérience d’apprendre des langues étrangères

Je trouve, bien souvent, que la chose la plus difficile quand on apprend une nouvelle langue

C’est de comprendre des concepts qui ne sont pas présents dans ta langue natale

Comme par exemple les déclinaisons en russe; quand tu apprends le russe et que tu es français

Exact.

Je pense que ça peut être les temps pour les étrangers aussi parce qu’on a beaucoup de temps en français.

Exact. C’est vrai. les temps, les temps verbaux ne sont pas faciles en français.

Néanmoins, je dois dire que les temps verbaux sont un peu plus compliqués en espagnol

Parce qu’il y a plus, par exemple, dans le subjonctif

Il y a plus de subjonctif qu’en français; le français ça va être assez simple, enfin simple, c’est pas simple

Mais je pense que les temps verbaux sont un peu plus compliqués en espagnol qu’en français, oui.

Mais ça dépend encore une fois du point de vue de la personne et des facilités aussi

Il y a des personnes qui vont avoir une facilité énorme.

Et d’autres qui vont avoir un peu plus de difficultés, qui vont avoir besoin d’un peu plus de temps.

Donc ça dépend, bien évidemment.

Et selon toi, qu’est-ce qui pousse les gens à apprendre le français? Quelle est la raison première?

Oula! C’est une très bonne question!

Il y a beaucoup de personnes qui apprennent le français

Parce qu’ils sont passionnés par le cinéma français par exemple.

D’accord.

D’autres parce que… J’ai des élèves, par exemple, qui ont acheté une maison en France

Et donc, qui ont une résidence en France pour les vacances

Et qui veulent à tout prix comprendre les français quand ils parlent

Parce que ça aussi c’est une autre histoire.

Quand on apprend une langue c’est assez difficile et c’est un défi souvent

de pouvoir et de savoir comprendre les personnes et les interlocuteurs

Il y a beaucoup de personnes aussi qui peut être idéalise un petit peu le français, tu sais?

Qui veulent un peu comprendre, donc, ce qu’on dit.

Et qui veulent avoir peut-être un petit contact avec la langue

Beaucoup de personnes l’apprennent pour le voyage.

Je pense que ça dépend, je ne sais pas s’il y a vraiment une réponse, comme ça, unique.

D’accord, oui, ça dépend de la personne.

Justement, avec le premier interview que j’ai réalisé, en fait, on parlait aussi de la culture française.

C’était quelqu’un qui vivait en Chine, justement, un français qui habitait en Chine.

Il me disait que la France, bien souvent, on l’apprenait par la culture

Enfin, on a envie de connaître la culture française

Plutôt qu’une langue comme l’anglais qui est plus une langue pour le business etc.

Oui.

Je ne sais pas si tu es d’accord ou pas?

Oui, c’est pas faux, c’est vrai; c’est intéressant ce que t’a dit cette personne.

Je pense que la culture française est assez présente un peu partout.

Et même quand j’étais au Japon, tu vois, il y avait beaucoup de…

C’est un peu bête à dire, mais il y avait beaucoup, par exemple, de boutiques

Qui avaient des noms en français qui ne voulaient absolument rien dire.

Mais il y avait toujours, en fait… Ce n’est pas vraiment la culture, c’est un peu différent

Mais il y avait toujours un petit côté à la française, tu vois, qui séduisait les japonais.

Et du coup, quand tu disais que tu étais français ou que tu étais japonais et que tu parlais français

C’était tout de suite un peu bien vu, tu vois?

Et c’est vrai que j’avais l’impression que être français ou connaître la langue française

C’était un peu égal à une personne culte tu vois? Une personne avec de la culture, cultivée…

Donc, je pense que ce n’est pas faux, c’est intéressant.

La nourriture aussi, oui, j’allais le dire! c’est ça.

Et du coup, est-ce que tu as quelques conseils à donner aux personnes qui apprennent le français?

– Des choses que tu… – Quelques conseils…

Je pense que c’est très important, dès le début de votre apprentissage

Même si vous ne comprenez pas à 100% la langue.

Je pense que c’est important de déjà se mettre en contact avec cette langue

Donc, pourquoi pas regarder des films, écouter des Podcasts.

Moi, je conseille beaucoup de Podcasts toujours à mes élèves.

Écouter des Podcasts, regarder des films, regarder des séries

Être constamment en contact avec la langue, ça permet déjà de débloquer peut-être des peurs qu’on a.

Et ça permet aussi d’enregistrer certaines phrases, certaines expressions qui reviennent constamment.

Et quand on les comprend après on se dit “Ah! Je l’avais entendu là, maintenant j’ai compris”

Et je pense que c’est une façon aussi de… Comment dirais-je en Français..

D’habituer la langue, d’habituer l’oreille, pardon, à la langue.

Et je pense que ça c’est très important. Même si vous comprenez pas beaucoup

Mettez des films, mettez des séries, mettez de la musique, lisez des paroles de chansons

C’est toujours chouette, c’est toujours un super bénéfice.

Je suis assez d’accord avec toi.

Parce que moi même j’aime apprendre des langues, justement, via le contexte naturel.

– J’utilise beaucoup de Podcasts etc… – Oui, voilà!

Et je pense que, selon moi, c’est l’une des meilleures méthodes pour apprendre une langue naturellement.

Et surtout prendre plaisir à apprendre une langue

Parce que je pense que c’est une des clés pour avoir du succès avec les langues

C’est le plaisir d’apprendre qui permet de se motiver etc.. Est-ce que tu es d’accord avec ça?

Oui, je suis complètement d’accord avec ça et ça se voit, tu sais, dans les apprenants.

Généralement, quand c’est des apprenants qui apprennent vraiment par pur plaisir

Et parce qu’ils sont hyper motivés, tu sens que la progression est incroyable

Quand c’est des personnes qui le font, par exemple, pour le travail ou, tu sais, pour d’autres contraintes

Tu sens que la personne a un peu plus de difficulté et est un peu moins motivée.

Donc, peut-être, fait moins de travail personnel, tu sais, avec le français.

Donc je pense que c’est clair que le plaisir c’est la motivation première

Et toujours apprendre la langue dans son contexte

Donc, comme on disait, séries, podcasts; on a de la chance de vivre dans une aire hyper connectée

Et même moi quand je promène mon chien j’écoute des Podcast en japonais, tu vois?

Parce que ça me permet d’être toujours connectée! C’est génial! C’est génial!

Donc, oui, c’est vraiment mon conseil numéro un.

Et selon toi, qu’est-ce qui bloque le plus les personnes à apprendre le français?

Ou à pratiquer le français ou à avoir des résultats avec le français?

Ce qui bloque le plus souvent c’est la frustration, en fait, qu’ils ont quand..

Je pense notamment aux dictées, tu vois?

C’est quelque chose qu’on n’aime pas.

Mais c’est quelque chose qui est hyper pratique et très bon pour les apprenants de français.

Quand on fait des dictées et que les apprenants se frustre

Parce que moi quand je dis quelque chose et que ça s’écrit complètement différent, tu vois, différemment..

Eh bien, ils ne sont pas contents. Donc, c’est un peu une frustration, tu vois, qu’il y a là.

Je pense que le fait de ne pas comprendre aussi ce que disent les français c’est aussi très frustrant

Et ça, tu vois, notamment, ça arrive avec le Japonais parce qu’on apprend une langue…

Souvent quand on apprend une langue c’est ça…

On apprend une langue de façon à parler avec des personnes de façon très polie.

Et finalement, ensuite, on a en face de nous des personnes qui vont nous parler comme dans la rue.

Comme des français, en français local et en fait on comprend rien.

Donc, c’est un peu ça la frustration qu’ont souvent les apprenants.

Ils me disent, mais moi tu m’as appris ça, mais on m’a dit ça, je ne comprends pas.

Et les accents aussi qui diffèrent en France, tu sais, ça va être un peu frustrant aussi, je pense.

Mais il ne faut pas abandonner.

De même, ça peut être aussi difficile, par exemple, le français québécois avec le français en France.

Et le français du sud et vous avez un autre français qu’on parle en Afrique du Nord ou en Afrique Centrale.

Donc, il y a plusieurs Français aussi, mais c’est ça qui fait la richesse aussi de cette langue.

Et c’est ça, exactement ça, oui. C’est ça qui est intéressant, mais il ne faut pas se frustrer.

Et je pense que quand on apprend une langue, on a toujours des moments où on se dit:

“Ah, j’y arrive pas, j’ai envie d’abandonner”

Et il ne faut pas baisser les bras, il ne faut pas jeter l’éponge comme on dit.

Et il faut aller de l’avant et si ça prend un peu plus de temps, ça prendra du temps, c’est pas grave.

Est-ce que tu penses qu’il faut connaître une langue parfaitement avant de la mettre en pratique?

Ou tu penses qu’il faut la mettre en pratique le plus rapidement possible?

Il faut la mettre en pratique dès le jour un, vraiment, c’est…

Dans mes cours, par exemple, je fais parler les apprenants dès le premier jour.

Ils n’ont aucune idée du français mais ils parlent dès le premier jour

Et c’est ça, en fait, la richesse de l’apprentissage et c’est ça qui va permettre d’apprendre rapidement.

et peut-être aussi, je pense de surmonter des peurs, tu vois?

Parce que si je fais un cours en parlant que la langue maternelle de la personne, ça n’a aucun sens.

Donc, l’immersion totale, et c’est clair qu’il faut parler dès le premier jour.

C’est pour ça aussi qu’il faut écouter des Podcasts dès le premier jour

– Ça permet vraiment de débloquer comme tu le disais justement. – Complétement.

Parce qu’un des problèmes… Je ne sais pas si les étudiants étrangers ont ce problème.

Mais nous, en France, on a la culture du perfectionnisme quand on apprend.

Et souvent quand on apprend une langue on a peur de faire des erreurs.

Alors on attend de maîtriser parfaitement la langue avant de pouvoir la parler.

Et du coup on ne la parle jamais, est-ce que c’est un problème qu’ont les apprenants étrangers aussi?

Je ne l’ai pas ressenti, tu vois, chez les apprenants étrangers

Après, ça dépend des cultures. J’ai des japonais qui, de par leur culture, ont du mal à faire des erreurs.

Et qui se sentent un petit peu mal chaque fois qu’ils font des erreurs. Donc, il faut les encourager, tu vois?

Mais, je le retrouve beaucoup chez les français qui apprennent l’espagnol, tu vois? Beaucoup!

Ils ont fait, par exemple, de l’espagnol au collège et au lycée. Ils ont un niveau qui n’est pas super.

Ils viennent en cours et ils ont peur de faire des erreurs

Et la clé, chez le professeur, c’est d’encourager à tout prix et encourager à 100% l’élève

Lui permettre de se débloquer, lui permettre d’être en confiance

Je pense qu’un élève qui est en confiance avec son professeur, tout est gagné, c’est bon il apprendra!

Donc, je pense que c’est assez français comme tempérament ce que tu viens de dire.

Je pense aussi, moi, c’est mon ressenti.

Et est-ce que tu penses que si une personne étrangère

Commence à parler en France avec un français un peu de débutant etc

Est-ce qu’elle va être critiqué ou est-ce qu’elle va être acceptée?

Critiquée ou acceptée? Je ne sais pas, ça dépendra de l’interlocuteur n’est-ce pas?

Mais je pense que certaines personnes peuvent perdre la patience peut-être, tu vois?

Et d’autres personnes… Si cette personne me croise dans la rue

Moi, je vais être la première à être “woohoo! super contente!” tu vois?

De parler avec quelqu’un qui apprend le Français.

Je pense que ça dépend de la personne qu’elle a en face.

Ça dépend de l’expérience. Moi j’ai eu cette expérience, ma femme est Ukrainienne justement.

Elle parle un petit peu français etc…

Et au début, quand elle venait en France, j’avais cette expérience au début

Où elle avait pas peur de faire des erreurs parce qu’ils sont pas cette culture un peu comme on est en France

Et elle était bien reçue à chaque fois; les gens essayaient parler lentement

Même si elle faisait des erreurs etc, ils essayaient pas de corriger mais de comprendre etc..

Donc, moi, par mon ressenti, je trouvais que c’est assez positif, c’était assez encourageant.

Parce qu’on peut avoir justement cette peur de pratiquer.

Et de se dire je vais faire des erreurs et faut pas que je plains

Mais, je pense que ça peut être accepté, ça dépend bien sûr de la personne ou tu te fout..

Oui, ça dépend de la personne, c’est vrai que je n’ai pas eu moi-même forcément cette expérience

Mais de ce que j’ai entendu dire, j’ai eu des expériences positives et négatives parmi mes étudiants, tu vois?

Donc, je pense que ça dépend de la personne qu’on croise.

Mais j’ai espoir que l’humain est foncièrement bon.

Donc, je pense que ça peut être assez positive quand même.

Et on est tous l’apprenant d’une langue de quelqu’un d’autre, d’une autre langue.

Exactement. Ça c’est vrai. Je suis totalement d’accord avec toi.

Est-ce que d’un point de vue plus personnel tu pourrais un peu, pour conclure ce Podcast

Me dire ce que cette expérience d’enseigner le Français et d’apprendre des langues étrangères t’a apporté?

Ouf! Elle m’a apporté beaucoup de choses.

Parce que ça fait dix ans à peu près que j’enseigne le Français.

Et elle m’a apporté beaucoup de cultures déjà!

Parce que, comme je suis en constant contact avec des étrangers, eh bien j’apprends de leurs cultures.

Elle m’a appris la patience, elle m’a appris aussi la tolérance

Parce que, c’est intéressant, mais au début, en fait, on ne sait pas vraiment

Que chaque humain, en fait oui, on sait que chaque humain est différent.

Mais l’apprentissage des langues est différent pour chaque humain, tu vois?

Moi je considère que j’ai des facilités pour les langues.

Mais peut-être que Laura en face de moi elle n’aura pas de facilités.

Donc, il faut aussi s’adapter, il faut aussi tolérer.

Et je pense que c’est important de ne pas critiquer, de ne pas, tu vois, de ne pas…

Oui, être tolérant. La tolérance et la patience c’est très important je pense.

Eh bien, merci Charlène pour cette interview et ces quelques conseils c’était très intéressant.

Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de tes projets?

Où est-ce qu’on peut te suivre, te retrouver, etc…

Très bien, alors, du coup, nous on a une école de langues en ligne qui s’appelle bonjourbcn.com.

Où on peut apprendre l’espagnol, le français et l’anglais, donc, sur ce site internet là.

Et ensuite je suis aussi sur Youtube avec le même nom de chaîne bonjourbcn et aussi sur Instagram.

Attention sur Instagram, je m’adresse plus à des professeurs de FLE.

Parce que maintenant j’ai monté une formation

Pour, du coup, aider les professeurs de FLE à enseigner à leurs comptes.

Donc, si vous voulez me retrouver ce sera plus sur Youtube ou sur mon site internet bonjourbcn.com

Eh bien, merci beaucoup d’avoir pris le temps de nous partager ton expérience et ta passion pour les langues étrangères.

Et puis à une prochaine!

Merci beaucoup François, à bientôt!

#1: Vivre en Chine et apprendre le chinois mandarin

Study this video as a lesson on LingQ

Bonjour c’est François et bienvenue dans ce nouvel épisode du Podcast de LingQ en Français.

Aujourd’hui, j’ai avec moi Alex qui nous appelle directement depuis la Chine.

Alex vit depuis plusieurs années en Chine, il parle couramment le Chinois Mandarin

Et depuis quelques années, il enseigne aux français et aux personnes qui parlent le Français

Comment apprendre le Chinois mandarin en autodidacte.

Dans cet épisode vous allez découvrir des choses très intéressantes.

Comme par exemple: Quelle est la grande différence entre les Français et les Chinois?

Pourquoi les chinois aiment autant la France?

Qu’est ce qui manque le plus aux Français quand ils vivent à l’étranger?

Ou encore, comment faire pour regarder un film quand on est un couple mix?

Alex va même vous donner quelques conseils pour bien apprendre une langue.

Vous pouvez retrouver ce podcast avec sa transcription directement sur LingQ.

LingQ est une plateforme qui permet d’apprendre une langue naturellement.

Un peu comme vous avez appris notre langue natale.

Vous pouvez écouter et lire des contenus passionnants de tous les niveaux.

Et rejoindre des milliers de personnes, comme vous, qui sont en train d’apprendre une langue étrangère.

N’hésitez pas à partager cet épisode, à le liker et à le commenter

sur Youtube, sur Apple, sur SoundCloud ou sur votre application de Podcasts favorite.

Vous êtes prêt? Alors c’est parti!

Salut Alex et merci d’avoir accepté mon invitation.

Alors, je sais que ça fait plusieurs années que tu vis en Chine et j’aimerais te poser cette question:

Quelle est la chose Française qui te manque le plus quand tu es en Chine?

Eh bien, la chose française qui me manque le plus c’est facile.

C’est le pain, le fromage, le saucisson

le vin rouge, enfin tout les bons produits français…

Qu’on ne trouve malheureusement pas en Chine.

Alors, pour plusieurs raisons, parce que soit c’est interdit

Soit parce que les Chinois, tout simplement, n’en consomment pas.

Donc, oui. Je dirais, le pain, c’est vraiment la chose que les français mangent le plus.

Tous les jours au petit déjeuner, au déjeuner, au dîner, enfin tout les repas.

Et ça c’est quelque chose qu’on ne trouve pas en Chine.

Donc, soit tu le fais toi même, ce qui n’est pas facile.

Soit tu arrives à trouver parfois des boulangeries Françaises par exemple à Shanghai.

Mais le pain c’est le truc qui manque le plus à tout les Français ici.

Oui, c’est souvent le cas même partout à l’étranger.

Souvent quand on vit l’étranger, en étant Français, c’est la nourriture.

C’est quelque chose qui nous manque beaucoup.

Le pain que tu trouves en général à l’étranger; il n’est pas du tout de la qualité Française.

Le pain, en tout cas en Chine, c’est une sorte de brioche très sucré pour les enfants.

Pas du tout la baguette, tu vois?

Donc, le truc qui manque le plus c’est le pain.

Ça se rapproche peut-être plus du pain de mie un peu.

Oui, du pain de mie, tu sais, les petites brioches que tu donne aux enfants à quatre heure.

Oui, d’accord.

Ce n’est pas du tout ce que tu peux avoir naturellement avec un repas quoi!

Après, avec un fromage, ça passe moins la brioche, la brioche-fromage pour un français c’est..

Avec le saucisson encore moins.

Pour le pain, je connais des français qui le font eux-mêmes.

Alors, il faut un bon four, il faut de bons ingrédients, il faut une bonne farine, pas n’importe laquelle.

Mais c’est très difficile, il faut faire ça tout le temps tous les jours, c’est compliqué.

D’accord, mais je pense que c’est une bonne opportunité de business en Chine.

La nourriture française et le pain français.

Pour le pain français, oui.

Il y a des boulangeries à Shanghai et je sais qu’elles ont assez la cote et c’est assez populaire.

Mais il n’y a pas beaucoup, malheureusement, il faut surtout habiter dans les grandes villes

Ce qui n’est pas mon cas, donc j’y arrive pas beaucoup.

D’accords. Et à l’inverse quand tu es en France…

Alors, je ne sais pas si tu vis des fois de temps en temps en France

Mais quelle est la chose qui vient de la culture chinoise ou la chose chinoise qui te manque le plus en France?

La même chose. C’est la bouffe, la nourriture pardon.

Donc la nourriture chinoise, pareil, en France c’est difficile d’en trouver à part à Paris.

Je sais qu’à Paris il y a quelques supermarchés chinois qui fonctionnent bien.

Mais sinon, la nourriture, je pense à n’importe quoi, les raviolis chinois par exemple.

Elles ne sont pas du tout de la même qualité quand tu es en France par rapport à la Chine.

Moi, dernièrement, je n’ai pas eu l’occasion de retourner en France depuis presque trois ans à cause du COVID.

Mais c’est vrai que quand je retournais en France avant, c’est ce qui manquait le plus.

Je dirais, par exemple, si tu veux manger de la fondue chinoise.

C’est un plat assez populaire en Chine.

Même que les chinois adorent aussi manger.

En France c’est compliqué parce qu’il faut trouver les ingrédients un par un.

Et ils n’ont pas forcément le même goût qu’en Chine.

Un autre truc qu’on ne trouve pas c’est la sauce.

Les chinois mangent toujours les plats avec de la sauce.

Donc, par exemple de la sauce soja, du vinaigre, de la sauce pimentée.

Tout ça tu ne le trouve pas en France.

Oui c’est vrai. C’est vrai que j’ai regardé.

Moi, j’ai ma femme qui aime beaucoup cuisiner et qui aime assez bien la nourriture asiatique.

Elle est Ukrainienne, ça n’a rien à voir, mais elle aime la nourriture asiatique.

C’est vrai que le rayon en France de nourriture asiatique il est vraiment tout petit.

Il fait 50 cm dans les supermarchés.

Et puis ce n’est pas de la qualité incroyable, c’est comme le rayon Français en Chine.

C’est un petit rayon, deux plateaux et puis voilà quoi!

C’est une toute petite niche.

Déjà en plus, ça coûte super cher.

C’est des produits importés et des fois la qualité est bof!

C’est un peu pareil en France quand tu veux acheter les produits chinois.

Bon, heureusement il y a des communautés chinoises un peu partout dans le monde notamment à Paris.

Tu as carrément des quartiers chinois.

Et heureusement que tu as aussi des supermarchés Chinois. Je pense à Tang Frères.

Où là vraiment tu trouve de tout. La qualité chinoise etc… Donc ça c’est cool

Malheureusement, il n’y a pas de quartier français en Chine à part peut-être à Shanghai.

Mais sinon, non, il faut se débrouiller quoi!

D’accord et alors du coup ça fait plusieurs années que tu vis en Chine.

Pourquoi tu as décidé d’aller vivre en Chine?

À la base ce n’était pas une décision que j’ai prise en disant je vais aller partir en Chine.

C’était plus un trip que je me suis fait en me disant:

Vas-y, je pars en chine quelques mois pour apprendre la langue

Et puis ça s’est très bien passé.

Je me suis bien plu dans le pays, je me suis fait plein de potes.

Et j’ai appris le chinois donc assez rapidement

Ce qui fait qu’après je me suis dit vas-y je reste un peu plus longtemps.

Je vais essayer de travailler ici pour voir.

Pareille, ça s’est bien passé, j’ai trouvé une entreprise qui m’a pris tout de suite.

Les collègues avec qui je travaillais, je m’entendais bien, l’équipe était sympa.

Donc, tu vois, de fil en aiguille comme ça..

Au début, je suis parti pour six mois, finalement, je suis resté après pour un an et demi

Et ensuite j’ai retrouvé un poste là-bas pour deux ans

Donc, au final tu vois…

Après, je me suis marié ici, maintenant j’ai une famille, j’ai un enfant et tout.

Donc, tu vois…

C’est super! Félicitations!

Je suis parti de pas en pas comme ça, d’étape en étape, je suis resté de plus en plus longtemps

Ça fait combien de temps que tu es en Chine?

Au total, maintenant ça va faire sept ans.

Sept ans, d’accords.

Sept années, oui, sept années tu vois..

Donc, j’étais parti pour six mois et finalement je suis resté sept ans.

D’accord, en 2014 à peu près tu es partis c’est ça?

On est parti un peu en même temps, enfin, pas dans la même direction.

Mais moi aussi j’ai commencé à voyager en 2014, un peu le même parcours.

Moi, c’était plus l’Europe de l’Est et en Ukraine etc.

Et pareil je me suis marié etc, par la suite

Un peu le même parcours mais dans un pays différent

On va partout.

Oui, c’est ça. Moi aussi.

Mais maintenant on a le projet de rentrer en France.

D’accord.

Enfin, c’est pas trop possible, mais plus tard peut-être en 2022-2023

Pour échanger justement… Pour changer un peu de culture.

D’accord.

Je pense que c’est intéressant aussi, tu vois, d’expérimenter les deux.

Je pense que ta femme est chinoise c’est ça?

Donc, ma femme est chinoise mais elle a vécu en France pendant dix ans.

Donc, elle connaît bien la culture française.

Et du coup, à la maison, vous parlez chinois ou français?

C’est le problème, c’est qu’on mixte, on parle les deux langues, tu vois?

Donc, elle, elle parle Français très bien et moi je parle Chinois, au moins, aussi bien qu’elle en Français.

Et du coup on alterne, c’est à dire que… la méthode qui marche le mieux tu vois…

C’est pas celle que, forcément, je recommande aux gens qui apprennent les langues

Mais c’est plus dans un couple, ce qui est important c’est la communication plus que l’apprentissage.

Donc la méthode qu’on utilise marcherait bien d’un point de vue de couple,

Mais pas d’un point de vue d’apprentissage des langues.

Et c’est qu’elle me parle en chinois et moi je réponds en français.

Ça permet d’utiliser ta langue maternelle et de ne pas avoir de malentendus.

Tu exprime exactement ce que tu penses.

Alors que si je parlais en chinois, tu vois?

Je ferai des erreurs ou il y a des nuances que je ne saurait pas exprimer.

Donc on fait comme ça.

Mais c’est pas super d’un point de vue “apprentissage des langues” parce que du coup..

Elle, elle ne parle jamais français et moi je parle jamais chinois à la maison.

D’accord.

Mais d’un point de vue couple, ça marche bien, c’est ce qu’on peut privilégier.

Après, si tu veux apprendre une langue c’est ton problème.

C’est toi qui gère le truc, c’est toi qui prend en main ton apprentissage.

Et tu trouves d’autres personnes avec qui pratiquer.

Je pense à des profs ou à des tandems linguistique par exemple.

Mais à la maison, tu vois, on privilégie la communication.

Et à la maison, quand tu regarde un film, du coup, le film est en quelle langue?

Ah oui, ça c’est toujours le problème…

Le gros problème c’est que, je te donne un exemple, on a regardé la série Squid Game récemment.

D’accord? C’est la série qui a fait le buzz donc on devait forcément..

Le problème c’est que c’est en coréen et aucun de nous ne comprend le coréen.

Du coup, il faut choisir des sous-titres et comment tu fais pour choisir les sous-titres?

Tu choisis français ou chinois?

Du coup, on a choisi anglais, heureusement que c’était disponible.

Mais, tu vois, moi j’aurais préféré le français et elle aurait préféré le chinois.

On a fait un compromis, tu vois?

Oui.

Donc, c’est toujours la difficulté et si on regarde un film en chinois, c’est facile, on met les sous titres en français.

Et si on le regarde en français, inversement…

C’est toujours un peu compliqué de vivre avec plusieurs langues en même temps.

D’un côté c’est une super expérience et de l’autre parfois ça peut poser des problèmes.

Ça pose des problème, oui.

Bon, heureusement maintenant avec Netflix tu peux choisir les sous-titres

Avant, c’était pas forcément facile, maintenant ça va tu peux..

L’idéal c’est les double sous-titres.

Oui, c’est bien ça.

Et tu peux faire ça via des applications qui permettent justement de débloquer les sous-titres Netflix.

Ah oui? Tu peux? Je ne le savais pas.

Ah oui, en fait, ça dépend dans quel pays tu te trouves.

Mais suivant le pays où tu te trouves, tu aura différents sous-titres

Donc du coup, par exemple, si tu es en Inde.

et du coup, tu vas te retrouver avec des sous-titres en tamoul etc.. Donc c’est…

Il faut mettre double sous-titres, genre des sous titres en français et en anglais.

Tu peux, oui, il y a des extension chrome qui permettent de faire ça, tu les cherches et tu va les trouver

Et tu aura les deux en fait, donc c’est super du coup.

Ça c’est l’idéal.

J’aimerais revenir vers ton apprentissage du chinois.

Est-ce que ça a été quelque chose de très difficile pour toi?

Parce que le chinois pour les français c’est un peu une langue qui paraît vraiment insurmontable.

Et quel est ton retour par rapport à ça?

Moi, mon retour c’est comme tout le monde, je pensais que ça allait être très très difficile.

Parce que c’était la langue réputée la plus difficile dans le monde, en tout cas pour les français.

Après, ça dépend de ta langue maternelle bien sûr.

Mais pour les français on va dire que le chinois c’est quand même bien éloigné dans l’arbre des langues.

Au début j’avais l’appréhension de me dire que ça allait être très difficile.

Et c’est pour ça que j’ai commencé d’une façon très douce.

C’est à dire qu’au début je commençais juste par écouter un podcast, et un podcast très facile.

Je ne sais pas si les gens connaissent ça s’appelait Michel Thomas.

Je ne sais pas s’il y a un dans notre langue ou pas.

En tout cas ils ont un podcast pour apprendre le chinois qui est très très orienté débutant.

Avec un rythme très lent et c’est sous forme d’audio de 20 minutes à peu près.

Et tu ne peux pas vraiment échouer, en fait, c’est ça qui m’a donné confiance.

Après, de petit en petit, d’étape en étape, j’ai augmenté la difficulté.

J’ai cherché des ressources qui étaient plus difficiles.

Et j’ai pris confiance, tu vois, et j’ai pris goût à l’apprentissage.

Mais au début, vraiment, je me souviens très bien que j’avais toujours peur d’abandonner.

En me disant que c’était trop dur.

Et donc l’astuce que je donnerais aux gens c’est de commencer de façon très simple et calme quoi!

De ne pas y aller à fond, ne pas y aller à quatre heures par jour ou quoi!

Juste un podcast, voilà! Et prendre goût à la langue et surtout essayer de pratiquer au maximum.

Moi, le truc qui m’a beaucoup aidé au début, c’est d’avoir des amis chinois avec qui parler.

Donc, ça te motive, tu vois, tous les jours ou toutes les semaines quand tu les vois.

Tu as des trucs en plus que tu sais dire.

Ça c’est important pour la motivation.

Ça t’a pris combien de temps pour passer d’un niveau…

Enfin, du coup, tu étais vraiment débutant en chinois quand tu es arrivé en Chine.

Ah, non, quand je suis arrivé en Chine, j’avais commencé le chinois en France.

Pendant à peu près un an.

Mais j’ai commencé très très cool, c’est à dire juste 20 minutes par jour, c’était pas ouf!

Juste très cool et c’est après en Chine, une fois que je suis arrivé en Chine

Je me suis mis à plein temps sur la langue ou là par contre, oui, j’ai bourriné hardcore quoi!

Mais j’ai fait que ça pendant un an et demi, mais vénère, genre, à fond, 8 heures par jour!

Mais au début c’était ultra cool pour vraiment prendre goût

Déjà, voir si ça me plaît, voir à peu près les objectifs que je pourrai atteindre ou pas.

Donc, c’était vraiment très très doux comme rythme.

D’accord et maintenant du coup tu es vraiment courant en chinois mandarin?

C’est au moins une langue qui est naturel pour toi?

Non, non, non, pas du tout!

Il y a plein de situations ou je ne comprend pas, surtout qu’en Chine, il y a plein de dialectes en plus.

D’accord.

Il y a plutôt des accents on va dire, parce qu’ils parlent tous mandarin mais ils ont tous un accent différent.

C’est un peu comme en France entre les gens du Sud et du Nord.

Mais en Chine c’est un peu plus prononcé parce que c’est plus grand.

Donc, ils ont tous des accents mais je suis pas… On va dire que j’arrive toujours à comprendre

Si tu me mets dans une conversation avec des gens que je connais pas

Et que j’ai pas de préparation particulière

Il me faut vraiment une concentration à 100% pour tout comprendre.

Je peux le faire, mais je ne peux pas faire ça toute la journée, tu vois?

D’accord.

C’est pour ça qu’il y a encore plein de trucs que je ne comprends pas, notamment à l’écrit.

Je ne vais pas aller lire, par exemple, des journaux économiques tous les jours.

Mais, voilà, si tu me donnes, on va dire, 100% de concentration je vais y arriver quand même.

En devinant les mots qui manquent avec le contexte et tout, je peux y arriver.

Voilà! C’est mon niveau actuel.

D’accord, super! Et est-ce que, du coup, ta femme a appris le français avec toi?

Ou elle connaissait déjà le français un peu avant?

Elle connaissait déjà avant.

Moi, j’ai été catégorique avec elle; je ne suis pas son prof.

Si tu veux apprendre le français [Inaudible]

Et de même, tu n’es pas ma prof de chinois.

Genre, je n’attends pas de toi que tu me m’apprenne le chinois.

Bien sûr, on s’apprend des mots de temps en temps mais c’est plus par le contexte, tu vois?

Donc, elle connaissait déjà avant, elle l’avait appris en France pour ses études

Et moi je connaissais le chinois avant aussi par mes études aussi et par moi-même en l’occurrence.

Est-ce que pour les chinois le français est une langue très difficile?

Je dirais, oui, effectivement, c’est aussi difficile

Au moins autant que pour nous quand on apprend le chinois

Mais eux ils ont un gros avantage c’est qu’ils apprennent tous l’anglais à l’école

Et forcément tu as une passerelle entre l’anglais et le français

qui est plus simple à faire que nous directement du français vers le chinois.

Donc, ils ont tous cet avantage là en général que nous on a pas malheureusement.

Et est-ce qu’il y a beaucoup de gens qui apprennent le français en Chine?

Oui, je dirais de plus en plus.

C’est une langues qui a la cote quand même.

Surtout depuis que l’anglais a un peu baissé en popularité en Chine.

Tu sais qu’il y a de la tension entre les États-Unis et la Chine.

D’accord.

Et le Gouvernement chinois veut mettre moins l’accent sur l’anglais.

Ce qui est bon pour nous en France puisque du coup le français monte.

et oui, donc, je dirais que le français est, on va dire…

La troisième langue que les chinois apprennent le plus après l’anglais et le japonais.

Ils ont quand même les deux..

l’anglais et le japonais ça reste, quand même, les deux langues qu’ils apprennent le plus

L’anglais pour la raison évidente que c’est la langue internationale

Japonais parce qu’ils ont des facilités à apprendre le japonais, notamment à l’écrit

Et ensuite s’ils veulent apprendre une autre langue; souvent c’est le français.

D’accord. J’ai l’impression qu’il y a toujours une fascination des chinois pour la France.

Ils ont toujours été attiré par la culture française etc.. Est-ce que c’est vrai ou c’est un cliché?

Non, non, c’est vrai et tant mieux pour nous j’ai envie de dire.

Mais, oui, c’est vrai c’est un peu comme les japonais tu sais…

Il y a le syndrome de Paris, je ne sais pas si tu as déjà entendu parlé…

Oui, je connais un petit peu.

Est-ce que tu peux expliquer ce syndrome pour les auditeurs étrangers?

Le syndrome de Paris, c’est que tu te projette une image de la France qui n’est pas réaliste.

Et quand tu vas en France pour la première fois de ta vie.

Tu te rends compte que paris c’est pas comme sur les cartes postales.

que ça sent pas bon, que les rues sont sales, que les gens ne sont pas polis.

Donc, tu es un peu déçu, donc, ça te met en état un peu dépressif.

Mais, oui, effectivement, ils ont cette fascination pour la France.

Notamment pour les produits français; on va dire le savoir vivre à la française; c’est surtout ça.

D’accord.

Le savoir vivre à la française, c’est à dire qu’en France, on met l’accent sur la qualité de vie.

Les vacances c’est important; après le travail, c’est important de se reposer

ou de profiter des after-work à la française par exemple.

Tout ça, c’est un truc à la cote; et bien sûr les produits français, je pense au luxe en particulier.

Et tout les produits de beauté qui font que…

Oui, les chinois nous aide à faire pas mal tourner l’économie française finalement.

D’accord. Donc, la France a de l’avenir en Chine.

Voilà! De plus en plus. En tout cas c’est un pays qui a une bonne réputation.

Donc, on va dire que ça abonne à un avenir radieux en tout cas.

Ça c’est sûr!

D’accord. Je le vois, parce que moi je suis de Bourgogne

Donc, la Bourgogne pour les auditeurs qui ne la connaissent pas.

C’est une région qui est très connue pour le vin, “le vin de Bourgogne”.

Et il y a beaucoup de chinois justement qui investissent dans les vignes de Bourgogne pour le vin etc.

Oui, le vin français a la cote partout dans le monde je crois.

Alors, je ne sais pas dans monde entier mais en tout cas en Chine ça a plutôt la cote c’est sûr, effectivement.

Et en plus il y a de plus en plus de chinois qui achètent des châteaux en France

Des châteaux? D’accord.

Des château, oui.

Tu as des milliardaires chinois qui sont venus acheter le château de je ne sais pas où à Bordeaux.

Il y en a de plus en plus.

En maison secondaire.

Une maison pour les vacances quoi!

Je pense que c’est pour ça, c’est pour un peu acheter, ce que tu dis, cette qualité de vie à la française.

Cette image de la France à l’étranger etc.

Le savoir-vivre à la française est quelque chose qui est réputé.. Les études aussi ont la cote.

C’est pas que la France, il faut quand même se remettre dans le bon contexte.

C’est l’Europe en général.

D’accord.

Mais, oui, la France est parmi les destinations possibles, tu vois?

Je dirais que la première c’est le Royaume-Uni parce qu’ils parlent anglais forcément.

Et ensuite c’est la France avec tous les pays nordiques.

Donc, Danemark, Finlande, Suède et aussi pas mal l’Allemagne.

Il y a beaucoup de chinois qui vont là bas pour faire leurs études.

Donc, ce n’est pas que le savoir vivre, tu vois?

C’est aussi toute cette qualité d’éducation, qualité de vie qui valorise beaucoup en Chine.

D’accord.

Et selon toi, quel est la plus grande différence de mentalité

Entre la France ou les français et la Chine et les chinois?

La chose qui te choque le plus, vraiment, la plus grande différence pour toi?

Pour moi, là on parle beaucoup plus dans le politique du coup.

D’accord.

Moi, en tout cas d’un point de vue français ce qui me choque le plus c’est ça, c’est la politique.

C’est qu’en fait la Chine d’un point de vue français on pourrait la voir comme un pays d’extrême droite.

Alors qu’en France, même si il y a des changements de Gouvernement tous les 5 ans.

C’est plutôt un pays gauche, tu vois?

Donc là, c’est le un peu le grand écart, tu vois?

Donc, moi, c’est ça en fait qui me choque le plus dans la mentalité chinoise.

C’est que c’est un pays extrêmement centré sur lui-même.

Alors qu’en France on valorise plus la qualité de vie d’un individu, tu vois?

L’égalité entre les gens en société c’est important pour nous.

Alors qu’en Chine pas du tout. Ce qui est important c’est l’économie à fond!

Fais ce que tu veux, on s’en fout si tu te comportes mal avec les autres, on en à rien à foutre

Tant que tu génères de la richesse et que tu permet au pays de s’enrichir c’est bon.

Tu est valorisé par la société.

Donc, c’est ça en fait ce qui me choque le plus en tant que français.

Ayant grandi en France avec cette omniprésence politique partout.

On parle tout le temps de politique en France.

Que ce soit sur la télé, à la radio, dans les médias, où que ce soit…

Donc tu arrives toujours a avoir une opinion sur quelque chose alors qu’en Chine on s’en fout.

D’accord.

C’est vrai que, enfin, moi je m’en suis rendu compte parce que j’ai vécu longtemps aussi à l’étranger.

Et je me suis rendu compte;

Quand on sort de la France, on se rend compte, on a plus de recul sur la France etc…

J’ai vu que, oui, on était très très critique.

Alors, des fois c’est bien mais des fois ça peut être aussi un côté négatif.

Ça veut dire qu’on est jamais vraiment content j’ai l’impression en France.

On va tout le temps critiquer n’importe quoi, le positif, le négatif etc.

On aime bien râler oui.

On aime bien râler, les français! Je pense que ça fait partie de…

On a toujours une opinion sur tout, il faut toujours qu’on se la raconte, qu’on se la ramene..

Alors que des fois il n’y a pas [Inaudible].

Même si on ne connait pas bien le sujet.

Surtout quand on ne connaît pas bien le sujet d’ailleurs.

D’accord. J’aimerais finir par conclure ce podcast.

Et du coup, qu’est-ce que cette expérience t’a apporté?

Comment elle t’a enrichie tu penses?

De la même manière que tu viens de dire; c’est à dire avoir plus de recul sur les choses.

C’est à dire que moi avant je pensais que la France était le pays parfait tu vois?

Et que tout devait être comme ça.

Mais en fait, en allant à l’étranger, tu te rends compte que les choses peuvent fonctionner mais différemment.

Que pas forcément ton système est le meilleur.

Ou que c’est pas forcément ta façon de penser qui est la meilleure.

Il y a d’autres manières de faire, certaines marchent plus ou moins bien.

Mais tu vois, en France ce n’est pas le pays parfait tu vois?

Et tu vois en fait beaucoup mieux les problèmes de ton propre pays

Quand tu es à l’étranger, que quand tu vis à l’intérieur.

Donc, ça c’est un truc qui m’a beaucoup apporté, tu vois?

De pouvoir voir les problèmes ou de pouvoir voir une situation mais avec différents filtres.

Donc, en fonction du nombre de pays que tu as visité, tu as d’autant plus de filtres possibles.

Pour voir la même chose finalement.

Donc c’est cool, c’est ce que je dirais le plus sympa quand tu vis longtemps à l’étranger.

Je suis assez d’accord avec toi.

Et du coup tu as lancé un projet justement, enfin, un site internet.

Où justement tu aides les français à apprendre le chinois mandarin depuis quelques années maintenant.

Et est-ce que tu pourrais donner aux auditeurs quels sont tes projets, où est-ce qu’on peut te suivre etc?

Le mieux c’est d’aller sur mon site internet qui s’appelle chinoistips.com.

D’accord.

Voilà, tu y trouves des conseils pour les français qui veulent apprendre le mandarin.

Principalement en autodidacte, parce que c’est comme ça que moi je l’ai appris.

Donc, c’est pas des méthodes qu’on voit à l’école. C’est plus des méthodes de débrouillardise on va dire.

Pour des gens qui apprennent seuls ou qui veulent apprendre en autonomie.

c’est à dire sans aller à l’école, sans forcément avoir un professeur.

Voilà, c’est un site qui regroupe pleins de méthodes et d’astuces pour ça.

Donc, s’il y a des français ou des francophones plutôt qui nous écoutent et qui veulent apprendre le mandarin.

Ils peuvent aller faire un tour, il y a pas mal de contenu sympa.

D’accord, super! Eh bien, merci Alex pour cet interview! C’était super intéressant.

Et merci de nous avoir partagé ta vision de la France et aussi de la Chine et aussi de la France à l’étranger.

C’était super intéressant d’avoir un autre point de vue sur la France.

Et ça peut être intéressant pour les personnes qui apprennent le français justement.

Qui aimeraient connaître la vraie culture française etc… Au delà des clichés.

Donc, c’était super intéressant d’avoir ton point de vue là dessus.

Merci beaucoup Alex.

Merci à toi et puis bon courage à tout le monde dans l’apprentissage du français.

Allez, à plus! Salut!

Salut!

Marianne & Serge – Dolphin Slaughter, Part 2

Study the transcript of this episode as a lesson on LingQ, saving the words and phrases you don’t know to your database. Here it is!

Marianne and Serge talk about the dolphin slaughter in Japan.(Marianne et Serge parlent du massacre des dauphins au Japon.)

Marianne : mais dans la baie du Japon, ben là ils ont pas montré.

Je pense que c’est disponible mais là le reportage que j’ai vu à la télé, et d’ailleurs c’était Luc Besson qui parlait ; ils ont montré, ils rabattent les dauphins avec un barrage sonore.

Quand tu penses que les dauphins sont très proches des… dans les mammifères marins, je pense que c’est un des animaux… oui je pense que c’est celui qui se rapproche le plus de l’homme.

Et puis il suit toujours l’homme !

Quand on se rapproche d’eux… ils sont…

Serge : ils ne sont pas spécialement sauvages.

Marianne : non, ils sont proches de nous quand même.

Serge : oui, c’est un animal qui est assez proche de l’homme et puis en plus avec…

Marianne : très affectueux !

Serge : Flipper !

Marianne : oui, Flipper le dauphin !

Serge : çà a joué en faveur des dauphins puisque…

Marianne : en faveur et en défaveur parce que apparemment là, ils se servent de çà pour… enfin, ils se servent de çà, c’est-à-dire que au tout départ oui, çà fait une publicité pour le dauphin alors maintenant il faut des dauphins dans les dolphinariums donc… C’est pas une manière de faire !

Non parce que les dauphins peuvent se trouver autrement en masse.

Apparemment à la suite de ce film là qui a été diffusé quand même pas mal, çà se sait un peu plus, ce qui se passe et… apparemment il y aurait une petite interruption, mais pour recommencer de plus belle alors… çà sert à rien.

Et dans le reportage que j’ai vu là avec Luc besson, je sais plus dans quel meeting c’était, mais donc il y avait des responsables Japonais qui étaient là pour dire que… ben que le massacre était arrêté, que les animaux étaient beaucoup mieux traités, enfin, etc… de la publicité !

Et il y avait d’autres responsables de différents pays, y avait des journalistes, enfin c’était assez divers, et il y a une personne qui est venue dans ce meeting ; il s’était mis un écran, sur le corps là, et il marchait dans la salle pour montrer et vraiment là c’était le reportage montrant le massacre en lui-même, pour montrer aux gens des autres pays, ce qui se passait encore maintenant.

Et il a été éjecté de la salle !

Donc les japonais font çà mais d’autres sont complices également.

On veut pas voir, on veut rien faire, c’est vraiment… Donc je sais pas, donc des responsables Japonais ont acheté le film, et c’est à voir maintenant si c’était pour le cacher ou pour le diffuser.

Je sais pas si il y a des Japonais qui nous écoutent, si çà a été diffusé au Japon, si il y a beaucoup de Japonais qui sont au courant de çà, parce qu’apparemment ils disent que beaucoup de Japonais ne le sont pas.

Enfin çà c’est un cas parmi d’autres.

Y a énormément de choses qui se passent comme çà que çà… Voilà c’est un sujet que je voulais parler, moi çà me révolte.

Voilà.

Serge : c’est vrai que c’est assez révoltant.

Finalement on finit sur un sujet…

Marianne : oui mais…

Serge : un peu tristounet !

Marianne : oui mais comme tu as dit la semaine dernière, les actualités ne sont pas belles !

Serge : non, pas vraiment non.

Marianne : as-tu un meilleur sujet à part le temps qui est mieux que… on a un beau mois de septembre !

Serge : oui, il y a que çà qui marche en ce moment, le temps.

Marianne : bon, je dirais… dans deux mois et demi, presque trois mois, y a Noël !

Serge : heu ouais !

Marianne : mais ce sont des sujets qui… faut parler, ce sont des sujets d’actualité.

Il faut en parler parce que sinon s’il n’y avait pas d’actualité, on serait au courant de rien, on vivrait dans sa petite bulle… maison, travail, maison, travail, çà s’arrête là.

On peut pas savoir ce qui se passe dans son propre pays et dans le monde.

Serge : enfin, faut pas trop d’information !

Marianne : pourquoi ?

Serge : on disait, trop d’information tue l’information.

Oui, j’ai vu un truc à la télé, hier ou avant-hier, ils parlaient des fausses infos qui circulent sur internet.

Et en fait y a énormément, énormément, énormément de fausses informations comme çà qui circulent et çà devient de la désinformation.

Marianne : oui !

Serge : c’est bien qu’on ait accès à l’information mais encore faut-il que l’information soit juste et…

Marianne : vérifiée !

Serge : vérifiée et puis voilà, et en fait tu peux faire croire n’importe quoi et puis…

Marianne : bien sûr !

Il y a… ben je crois qu’on en avait parlé, il y a un bout de temps, dans un des podcasts, concernant l’information, c’est vrai que l’information c’est très bien mais il faut la vérifier, il faut la couper avec d’autres informations et c’est vrai qu’on peut faire dire n’importe quoi.

Serge : oui et puis on peut tellement, c’est tellement facile de truquer des photos maintenant avec les moyens informatiques que il faut être hyper prudent avec ce genre de choses.

Marianne : oh ben déjà les photos se truquaient y a très longtemps puisque même au temps de Staline, au tout début, les photos, quand lui…

Serge : oui mais c’était plus grossier.

Marianne : c’était plus grossier mais çà commençait petit à petit !

Serge : oui, bien sûr, bien sûr.

Marianne : bon maintenant c’est vrai que c’est plus efficace, çà se voit moins !

Serge : maintenant c’est impressionnant.

Ok, ben écoute… pour une dernière discussion…

Marianne : voilà…

Serge : avant, ben je ne sais pas quand on reprendra.

On va faire un petit break.

Et puis de toute façon, on se tient au courant, hein ?

Marianne : oui, bien sûr !

Donc j’espère qu’on reprendra avec une bonne nouvelle !

Serge : oui… ce sera peut-être dur mais il faut le souhaiter.

Marianne : oui !

Serge : on va croiser les doigts pour que çà arrive.

Marianne : et tout cas, j’espère que vous avez aimé nos podcasts ?

Serge : j’espère oui !

Marianne : et puis, à très bientôt !

Serge : ok, à très bientôt à tous et puis bonne soirée à toi Marianne !

Marianne : merci.

Serge : et à bientôt aussi !

Marianne : oui !

Bien sûr, à bientôt !

Ben avant… à très bientôt même !

Serge : voilà, à très bientôt !

Allez, bonne soirée bye, bye !

Marianne : bonne soirée, au revoir Serge !

Marianne & Serge – Dolphin Slaughter, Part 1

Study this episode and any others from the LingQ French Podcast on LingQ! Check it out.

Marianne and Serge talk about the dolphin slaughter in Japan.(Marianne et Serge parlent du massacre des dauphins au Japon.)

Marianne : bonjour Serge

Serge : bonjour Marianne

Marianne : comment vas-tu aujourd’hui ?

Serge : eh bien, çà va bien !

Et toi ?

Marianne : très bien !

Alors, notre météo d’aujourd’hui !

Serge : çà n’arrête pas d’être beau.

Cà en devient lassant presque…

Marianne : lassant ?

Serge : tellement il fait beau et chaud.

Non mais on a un mois de septembre extraordinaire !

Déjà le mois d’août était extraordinaire…

Marianne : c’est très bien !

Serge : quand je dis c’est lassant, je plaisante parce que c’est vraiment, vraiment très agréable.

Marianne : tu as intérêt !

Serge : oui, surtout qu’il ne fait pas trop lourd maintenant.

En septembre, il fait meilleur… octobre pardon puisqu’on est en octobre…

Marianne : oui, oui c’est vrai.

Serge : je ne me souviens même plus quand il a plu la dernière fois, tellement c’est vieux.

Non, vraiment très agréable, super, super temps !

Marianne : çà c’est agréable, moi je trouve que c’est la meilleure saison.

Parce qu’il fait pas trop froid, pas chaud, pas trop chaud !

Donc, c’est impeccable.

Donc à peu près, on a le même temps, entre le nord et le Sud.

Serge : oui je crois que la France là, elle est bien protégée en ce moment par l’anti-cyclone…

Marianne : bon, après cette petite page météo…

Serge : oui…

Marianne : alors il y a quelques jours, je t’ai envoyé un diaporama sur les fleurs d’Australie…

Serge : oui.

Marianne : et le message que tu m’as répondu, m’a fait penser à un reportage que j’avais vu quelques temps avant… bon çà n’a rien à voir, mais ta réponse était que quelque chose comme : nous vivons dans un endroit très beau…

Serge : oui, fantastique…

Marianne : fantastique et que malheureusement les gens ne le respectent pas assez, ou ne voient pas… je ne sais plus exactement les paroles que tu avais écrit, mais cela m’a fait penser à un… c’est un débat qu’il y a eu à la télévision.

C’est sur le massacre de dauphins qui a lieu à Téji au Japon ; c’est une baie qui est située au Japon.

Il y a eu un film documentaire qui est sorti cet été, donc c’est The Cove, et ce documentaire a été fait pour montrer au monde ce massacre dans cette baie.

Tout est caché, le site est interdit au public.

Et tous les ans en cette période, y a des milliers de dauphins qui sont massacrés.

Donc ils disent à peu près dans les vingt, entre vingt et vingt-cinq mille dauphins.

Alors la raison en serait liée au film Flipper.

Donc ils rechercheraient deux ou trois dauphins, je ne sais pas sur quelles caractéristiques, mais ils rechercheraient à peu près deux ou trois dauphins pour les envoyer dans des dolphinariums.

Et puis malheureusement, tous les autres dauphins qu’ils rabattent dans cette baie, au lieu de les relâcher parce qu’ils n’ont aucune utilité, ils les massacrent !

Serge : ah bon ?

Marianne : oui !

Serge : pour le plaisir ?

Marianne : je ne voie pas vraiment la raison.

Ils vendent quand même la viande.

Mais çà rapporte peu !

Parce que si un dauphin, quand ils vendent un dauphin dans un dolphinarim, çà leur rapporte à peu près cent mille dollars chacun, alors que la viande c’est cinq cent dollars chacun.

Ils en recherchent deux, trois, çà va dans un dolphinarium, ok !

Mais on relâche les autres !

Y en a des milliers !

Quand ils disent vingt-trois mille dans, chaque année qui sont… Enfin entre vingt et vingt-cinq, çà doit pas être bien défini quand même mais, massacrer comme çà !

Et dans ce reportage donc, les personnes qui ont fait ce documentaire, ont essayé de le tourner légalement, mais vu que c’est interdit, donc çà été fait de nuit, et ils ont été… c’est des personnes qui faisaient de l’apnée.

Donc ils allaient dans cette baie, et ils ont réussi à mettre des caméras cachées.

Donc y a eu tout un système pour filmer et prouver aux gens que çà existait parce que apparemment, même les Japonais ne seraient pas au courant.

Donc il y a le gouvernement Japonais, enfin y a des responsables Japonais qui ont acheté ce film, mais les associations, des ligues, tous ceux qui sont concernés par ce film, maintenant vont surveiller que ce film a été acheté pour le diffuser aux Japonais, et non pas pour le cacher.

Et la viande, aussi j’ai lu que la… parce que y a le documentaire aussi on en parle pas mal sur Internet, la viande serait vendue dans les écoles !

Et les petits écoliers évidemment ne savent pas qu’ils mangent de la viande de dauphin.

Et les massacres comme çà, moi je trouve que c’est un scandale, moi çà me révolte !

Parce que on peut dire, certaines personnes peuvent dire que l’homme a été crée carnivore, là-dessus je suis d’accord.

On mange de la viande, moi-même je ne suis pas végétarienne !

Mais il y a une certaine façon de tuer les animaux, enfin les animaux que l’on mange.

Et quand on voit la façon que certains hommes traitent ces animaux, comment ces animaux sont tués, moi je trouve çà écoeurant et je trouve même que des fois on devrait faire pareil à ces hommes-là !

Le but n’est pas de se nourrir, le premier but est de trouver quelques dauphins à envoyer dans des dolphinariums !

Le reste, ils n’ont qu’à les relâcher !

J’ai vu dans ce documentaire comment… bon ils n’ont pas montré le massacre, mais ils ont montré comment ils les rabattent, comment… enfin moi çà me révolte quelque chose comme çà !

Serge : oui, ils étaient déjà réputés pour la chasse à la baleine !

Marianne : oui.

Serge : parce que je crois que c’est… ils ne sont pas les seuls, mais bon, les Japonais refusent absolument de limiter leur chasse.

Ils vont outre les interdictions parce que pendant un certain temps, il me semble que çà avait été interdit mais je crois que c’est pas les seuls mais enfin !

Et dans le même ordre d’idées, mais il existe aussi un massacre avec les requins, mais là c’est même encore plus cruel, c’est qu’ils sont chassés uniquement pour leurs ailerons, qui sont après utilisés pour, la soupe d’ailerons de requins apparemment est réputée, pour ses vertus soit disant aphrodisiaques, enfin des bêtises !

Bref… ils leur coupent l’aileron sur l’animal vivant !

Ils lui coupent l’aileron et la queue et ils le rejettent vivant dans la mer.

Et le requin agonise bien sûr !

Et puis comme un requin, il faut toujours qu’il nage sinon il meurt, donc en fait il s’étouffe et… et puis sans compter qu’après il est la proie des autres parce qu’avec le…

Marianne : bien sûr !

Serge : le sang et tout çà et… enfin c’est horrible !

C’est à peu près dans le même ordre d’idées, c’est-à-dire c’est des massacres presque gratuits.

Marianne : comme les éléphants !

Les éléphants qui sont tués juste pour leurs défenses !

Serge : oui, pour l’ivoire !

Marianne : c’est comme pour les baleines que tu as parlé tout à l’heure !

Que les Japonais ou d’autres personnes mangent des baleines, bon d’accord, mais ce qu’il y a… que ce soit n’importe quel poisson ou animal, çà doit être quand même régulé.

Parce que si la chasse, la pêche se fait dans des proportions trop grandes, il ne peut pas y avoir de renouvellement !

Donc si ils tuent toutes les baleines, il n’y en aura plus !

Serge : oui parce qu’ils trichent beaucoup sur les quantités parce que c’est très lucratif donc… l’homme scie la branche sur laquelle il est assis et… c’est stupide.

Le plus gros prédateur, hein c’est bien connu, hein c’est l’homme.

En général, les animaux tuent pour se nourrir ou pour se défendre.

Ils ne tuent pas pour tuer, et on a l’impression que l’homme effectivement tue pour manger aussi, mais dans ce genre de situation là, comme tu dis les dauphins, c’est évident, c’est pas pour se nourrir, c’est pour récupérer trois ou quatre dauphins, et après c’est… je suis sûr qu’il y a un gaspillage énorme, ils en tuent, et puis ils laissent pourrir !

Marianne : oui puisqu’il y en a tellement en plus que la viande elle est pas chère !

Mais il y a aussi cette, je sais pas, çà doit être cette mentalité de penser : ce sont des animaux, alors… faut pas les traiter… ben ce sont des êtres vivants !

C’est pas des êtres humains, mais ce sont des êtres vivants !

Donc il y a une certaine façon de les traiter, même si ce sont des animaux, qui, à la fin, doivent servir à nous nourrir !

Serge : oui, ils sont voués à çà bien sûr !

Marianne : d’ailleurs il est, il a été dit, oh je sais plus, mais il y a plusieurs années, j’ai entendu çà : que la viande d’un animal qui a été mal traité, avant…

Serge : est immangeable !

Marianne : de se faire tuer.

C’est pas que la viande est immangeable, mais c’est que la viande est plus…

Serge : plus dure !

Marianne : voilà, elle est coriace !

Plus dure !

Serge : oui, oui elle est très coriace.

Oui, bien sûr, ben le stress, surtout sur, au niveau des abattoirs !

Ils avaient soulevé le problème au moment du transfert des animaux !

Ils sont entassés dans des camions et ils sont déchargés, ils les poussent à la pique pour les faire descendre plus vite, toujours pour une histoire de gagner du temps donc de l’argent donc…

Marianne : ou alors ils prennent une espèce de grue là… bon c’est horrible.

Ou alors les… comment… les poulets !

Quand ils sont entassés là, dans… Moi je dis que les poulets élevés comme çà, ce sont des poulets de camp de concentration !

Y a pas d’autre mot de toute façon parce que c’est çà.

Et quand tu achètes un poulet qui est élevé en batterie, de cette manière… de toute façon, tu prends une cuisse, t’as qu’à la secouer et la viande, elle tombe toute seule hein !

Et je sais pas si tu as entendu çà, mais c’est pas si vieux, il y a deux personnes, je crois que c’est un couple qui a été arrêté parce qu’ils ont mis le feu à un chien, je sais plus si c’est leur chien.

Serge : ah bon ?

Marianne : oui !

Et puis le petit chien, il a été recueilli par une autre personne et ils ont montré des photos de ce chien.

Mais c’est horrible !

Comment on peut faire çà ?

Alors je sais pas exactement quelles sanctions ces deux personne ont eues ?

Serge : maltraitance à animal, bon çà doit pas aller chercher bien loin puis que quand tu maltraites ton enfant, je trouve que les peines ne sont déjà pas très lourdes, alors j’imagine pour un animal, c’est certainement une grosse amende à la rigueur, et puis après bon, je ne pense pas que ce soit une peine très importante, je sais pas.

Les animaux je te dis, à part pour manger et se défendre, que ce soit par peur ou… je ne pense pas qu’il y ait un exemple d’un animal qui tue pour le plaisir !

A part l’homme, oui, je ne vois pas trop qui est capable de faire çà alors bon… Non, c’est vrai, c’est assez écoeurant.

Et puis y a des exemples partout, partout.

Y a une coutume en Italie pour la chasse au thon, je ne sais pas si tu as vu.

Marianne : au thon ?

Serge : oui le thon bleu.

Donc c’est des animaux quand même très, très important C’est aussi gros, voire plus gros qu’un dauphin.

Et en fait ils sont, de la même manière ils sont rabattus par des filets, ils sont ramenés dans une… on va dire une piscine naturelle faite avec des bâches.

Donc il y a l’eau de mer qui est entrée dedans, les thons sont prisonniers, et après, ils relèvent un petit peu la bâche, et tout autour, il y a des gens avec des gros pics !

Ils plantent en fait le pic, et c’est celui qui va sortir le plus grand nombre de thons !

Tu as des thons qui font plus de cent kilos, parce que c’est des animaux énormes !

A la fin c’est plus de l’eau de mer, c’est du sang quoi, c’est une piscine de sang.

C’est une coutume en Italie, et tu ne peux pas aller contre.

Marianne : oui, comme en Espagne la corrida.

Serge : la tauromachie oui.

Serge & Marianne – American Health Insurance

Want to study this episode as a lesson on LingQ? Give it a try!

Serge and Marianne wonder about the American health insurance.(Serge et Marianne s’interrogent sur les assurances maladies américaines.)

Marianne : Il y a une chose aussi, comme tu parlais d’assurance, on est venu un peu sur l’armée et tout ça, j’ai vu un reportage…bon malheureusement, il y a eu le 11 septembre, la commémoration du 11 septembre, et j’ai vu un reportage.

C’était une personne, c’était un ancien pompier de New-York et c’était sur les assurances-maladies.

Alors je ne sais pas exactement comment c’est le système aux Etats-Unis, mais cette personne disait que vu qu’il y a énormément de maladies.

Il y a énormément de cancers qui se sont développés.

Avec la poussière qu’il y a eu, tous les débris des deux tours, il y a eu beaucoup de pompiers qui ont eu des cancers et différents types de maladies.

Ils ont perdus leur emploi donc ils n’ont plus d’assurance-maladies, ils ne sont plus couverts.

Ca, je ne sais pas si c’est vrai mais je ne trouve pas vraiment ça normal parce que c’est peut-être le système qui est comme ça mais vu ce qui c’est passé et puis c’est commémoré à chaque fois, les pompiers de New-York, ce sont des héros et on les laisse se débrouiller quand ils ont des problèmes de santé dû à ce qui s’est passé.

Ca, je ne comprends pas.

Serge : C’est pour ça qu’Obama veut changer le système.

Justement, il veut que chaque Américain ait accès aux soins et pas seulement quand tu es salarié, enfin que tu as un travail parce que actuellement quand tu perds ton emploi, tu perds ta couverture sociale apparemment et bon, ça fait débat chez eux.

Ils ont beaucoup de mal à faire passer parce que bon, c’est passer d’un système à un autre tout à fait différent, c’est-à-dire une couverture pour tout le monde, ce qui se rapprocherait du nôtre avec des cotisations des salariés et des patrons, et voilà je pense qu’ils ne sont pas prêts d’admettre encore que notre système est mieux, je ne dis pas qu’il est mieux hein, et de venir à notre système parce qu’ils pensent qu’il n’est pas bon.

Et donc moi, je les comprends.

Ils hésitent parce qu’ils ne raisonnent pas comme ça pour l’instant.

Marianne : Bah, ce qu’il y a c’est qu’ils voient les défauts que notre système a.

Serge : Oui, c’est sûr qu’il en a. C’est clair.

Il coûte très cher.

Marianne : Oui.

Serge : Apparemment, il coûterait moins cher.

Marianne : moins cher qu’eux.

Serge : Que le leur actuellement.

Marianne : Mais le problème, c’est que ça permet de l’assistanat.

Serge : Oui, c’est de ça qu’ils ont peur.

Marianne : Voilà.

C’est surtout le défaut de notre système à nous parce qu’on a quand même des avantages.

Serge : Nous…voilà.

L’avantage, c’et que tout le monde est couvert et l’inconvénient, c’est qu’il y a des gens qui sont couverts et alors qui sont…ne cotisent absolument pas et ils sont couverts à 100% alors, que toi salarié ou moi salarié, bon c’est l’armée mais salarié.

On est considéré comme salarié, on n’est pas remboursés de toute façon à 100%.

Soit on a un certain pourcentage…si on veut être remboursé un peu plus, il faut adhérer à une mutuelle, donc payer une mutuelle privée.

Marianne : De toute façon, maintenant, sans mutuelle…

Serge : Voilà.

Sans mutuelle, vu les remboursements, tu perds énormément.

Le système en France, je trouve, qui n’est pas trop juste c’est qu’effectivement tu as des gens qui sont couverts à 100% et qui à ce moment-là, non seulement ils usent du système mais ils en abusent.

Et je ne sais plus à qui j’en parlais, je trouve que chacun devrait au moins cotiser, ne serait-ce que par rapport à ses moyens, mais même si c’est symbolique, mais même ne serait-ce qu’ 1 ou 2 euros mais pour faire voir que ce n’est pas gratuit, que ça coute très cher, que ça doit se financer et que c’est un effort de tout le monde.

Je ne vois pas pourquoi on paierait les soins totalement à ces personnes.

Nous, c’est vraiment l’assistanat.

Marianne : Surtout qu’on paye de plus en plus parce que …

Serge : Et on est remboursé de moins en moins.

Marianne : Voilà parce que c’est quand même retenu sur notre salaire.

Serge : Oui.

Marianne : On doit payer une mutuelle.

Il y a énormément de médicaments qui ne sont pas remboursés.

Il y en a de plus en plus qui ne sont plus remboursés.

Serge : Ou qui sont remboursés beaucoup moins ou pas du tout.

Marianne : Beaucoup moins ou pas du tout donc on paye beaucoup plus et on est remboursé de moins en moins et il y en a…il y a plein de gens qui sont remboursés à 100%, qui profitent du système, comme tu dis, et puis eux ne travaillent pas, ils ne payent rien.

Serge : Et c’est de ça que les Américains ont peur et là, je les comprends.

Ils ont raison d’avoir peur parce que c’est ce qui se passe en France et eux, je crois qu’ils ont peur justement que…il y a eu une grosse polémique aux Etats-Unis à ce sujet-là, au sujet des sans-papiers.

Donc les Républicains, je crois, disaient que ‘ouais, vous allez même autoriser, enfin donné les soins gratuit pour les illégaux’ et bon, les Démocrates ont bien sûr dit ‘non, non, non.

Il en est pas question.’

Ils ont très peur de ça, les Américains et à juste titre parce que nous, c’est ce qui se passe,hein.

Pour l’instant, les sans-papiers, ils peuvent se faire soigner gratuitement.

Je ne dis pas qu’ils ont les mêmes soins que nous ou les mêmes prestations…

Marianne : Mais il y a des personnes qui viennent ici, qui se font soigner dans les hôpitaux, qui repartent…

Serge : Chez eux.

Marianne : Dans leur pays et qui ne payent pas.

Serge : Oui.

Marianne : Et les…il n’y a pas d’adresses, il n’y a rien du tout donc heu, comment les hôpitaux peuvent se faire rembourser?

Ca, c’est un autre problème.

Serge : Voilà parce que nous, on soigne les gens et on les fait payer après.

Aux Etats-Unis, les gens payent d’abord et s’ils payent, on les soigne.

Mais bon, c’est un petit peu résumé mais en gros, c’est ça.

Ce qui fait que c’est différent.

C’est pour ça que bon, notre système est mieux mais c’est certainement pas…

Marianne : Il a de bons côtés, oui c’est sûr.

Serge : Mais ce n’est pas la panacée.

Il y a probablement des…il y a des abus de toute façon et il y aurait des choses à modifier mais bon.

Marianne : Mais quand j’ai entendu ça au sujet des pompiers de New-York, là…

Serge : En plus, là c’était en service.

Je veux, c’était en service de la population.

Marianne : Voilà.

Serge : Alors c’était quand même une cause…

Marianne : Bah, je ne sais pas mais en tout cas, ici, s’il t’arrive quelque chose et que tu es en service là, tu es couvert donc là-bas….je ne sais pas si c’est vrai enfin, je ne pense pas…je ne vois pas pourquoi il aurait menti donc s’il y a des New-Yorkais qui nous écoutent ou des Américains, comment ça se passe là-bas?

Serge : Oui, c’est vrai.

Marianne : Mais j’avoue que là, si c’est le cas, j’ai été déçu.

Ca me déçoit parce que quand même, vu ce qui s’est passé et dans d’autres cas avec des personnes qui sont en service comme ça, doivent être couverts.

On doit les aider.

Alors, on dit que ce sont des héros et après on les laisse tomber ?

Là, j’avoue que ça m’a déçu.

Je ne sais pas exactement leur système donc euh, mais… On ne peut pas tout savoir des…de ce qui se passe ailleurs donc c’est bien d’être informé et si on pouvait avoir des retours sur ce qu’on dit, ce serait pas mal.

Et voilà pour ce soir.

Serge : Donc finalement, en partant de rien, on est arrivé finalement à faire un sujet j’espère intéressant.

On a parlé de différentes choses.

Marianne : Oui.

N’hésitez pas, donnez nous des sujets.

Serge : Qu’on ait quelque chose à critiquer.

On a encore beaucoup critiqué ce soir mais, en fait, moi, je pense qu’on critique pour être constructif.

C’est le but du jeu.

On critique…moi, je ne critique pas personnellement pour casser quelque chose.

Je…c’est plus pour être constructif, pour essayer d’améliorer les choses.

C’est pour ça que quelque fois, même dans mes critiques, je pense qu’il y a des choses qui ressortent, où je reconnais qui sont pas mal mais pour l‘instant, je trouve qu’il y a plus à critiquer mais dans une situation générale.

Ca, c’est parce que les temps deviennent difficile, l’économie et tout ça.

Et donc, on n’a la critique plus aisée, c’est vrai.

Marianne : Et puis, parce qu’on veut le changement aussi.

On veut… Ca, c’est le but de chaque personne, pour soi-même et aussi pour le pays…

Serge : On aspire à plus de bien-être, bien sûr.

Marianne : Voilà donc …

Serge : Ce qui est logique.

Marianne : Moi, j’avoue qu’il y a beaucoup de choses que je critique mais c’est que je souhaiterais vraiment que le pays soit autre chose, enfin s’améliore quoi.

Mais ça, c’est normal, c’est je pense le but de chacun, que chacun doit avoir, aspirer à plus pour soi-même, pour son propre pays, pour tous le monde.

Donc sur ces paroles, Serge.

Serge : Oui?

On va se dire au revoir.

Marianne : Je te souhaite une très bonne soirée.

Serge : Merci, toi aussi, bonne soirée.

Marianne : Merci.

Sergé : Et garde ta petite laine parce qu’il fait froid.

Marianne : Ah bah, je l’ai enlevé.

Serge : Ah, tu l’as enlevé?

Marianne : Parler, ça me donne chaud.

Serge : Oui, c’est vrai.

En plus moi, je suis dans mon fauteuil.

Je suis un petit peu vautré dans mon fauteuil donc il est tout chaud.

Là, c’est vrai qu’on a tendance à…là, je suis bien là maintenant.

Quand je rentre, il fait un peu frais dans la maison mais là, voilà.

On est mieux.

Marianne : Voilà.

Parlez, ça va vous tenir chaud.

Serge : Ca réchauffe.

Pourtant, on ne s’est pas agité.

Ca a été une discussion calme quand même donc heu.

Marianne : Oui.

Bah, on n’est jamais arrivé à se bagarrer là quand même.

Serge : Et heureusement quand même.

Il vaut mieux arrêter dans ce cas-là.

Marianne : Oui.

Donc bonne soirée, Serge.

Serge : Ok, allez bonne soirée.

A bientôt, Marianne.

Marianne : A bientôt.

Serge : A jeudi prochain probablement.

Marianne : A jeudi prochain, oui.

Serge : Bye.

Serge & Marianne – Insurance

Study the transcript of this episode as a lesson on LingQ, saving the words and phrases you don’t know to your database. Here it is!

Serge and Marianne talk about insurance and about the army. (Serge et Marianne abordent les sujets des assurances et de l’armée.)

Marianne: Oui, alors je ne sais pas si c’est enregistré.

Serge: Eh bien, au cas où ce n’était pas enregistré, eh bien bonjour.

Bonjour tout le monde.

Marianne: Bonjour Serge, bonjour à tous.

Serge: Oui donc, je suis désolé.

J’ai eu ton petit mot et…mais, je n’ai pas vraiment de sujets.

La taxe carbone, ça pourrait être intéressant mais je sens qu’on va encore critiquer.

Oui.

Marianne: Je pense.

Serge: Oui puisque c’est très controversé donc alors, obligés de critiquer alors bon, je ne sais pas.

Marianne : C’est dommage que ce n’est pas en direct.

Vous voulez un sujet où on critique ou un sujet plus léger ?

Serge : Ah oui.

On pourrait entendre des applaudissements ou alors des huées.

Comme ça, on saurait où aller.

Marianne : Ah ça, ce serait un truc à faire dans les podcasts.

Tu sais, comme dans les feuilletons, où on entend les applaudissements,…

Serge : Des applaudissements…

Marianne : Tout ça, en arrière…

Serge : Pour faire croire qu’on a du succès.

Pour faire…oui, pour expliquer aux gens à quel moment il faut rire comme s’ils ne savaient pas eux-mêmes.

Marianne : Bien sûr.

Serge : Ben sinon, on peut…on va peut-être parler du temps comme on fait à chaque fois pour débuter.

Juste notre petite page météo.

Eh bien écoute, aujourd’hui, il a fait très beau, on va dire.

Très beau, mais alors le matin maintenant, il fait vraiment très frais.

Maintenant, je commence à remettre le pull le matin, que j’enlève dans la journée parce qu’il fait vraiment bon.

Marianne : Oui.

Serge : Et puis ben le soir, c’est pareil.

On a tendance à remettre une petite laine, un petit pull parce que ça devient frais mais ce n’est pas assez frais pour allumer le chauffage.

Marianne : Non, pas encore.

Serge : Voilà, mais c’est trop frais pour rester en chemisette ou…

Marianne : Sûr et certain.

Comme là moi, j’ai un gilet sur moi.

Oui, mais c’est normal.

Quand on approche de l’hiver, petit à petit bon, ça commence par le matin et puis petit à petit, ça grignote sur l’après-midi et puis, ça va être toute la journée.

Mais c’est vrai que dans l’après-midi, il fait bon.

Serge : Voilà.

C’était notre page météo et bien au revoir.

Non mais bon, c’est vrai que ça serait…ça peut être intéressant.

Si on essaie de s’inspirer du journal télévisé, que j’ai regardé il y a quelques minutes, eh bien on va tous finir par pleurer, par se lamenter parce qu’il n’y avait que des mauvaises nouvelles, mais alors ce qu’on appelle des mauvaises nouvelles.

C’est vraiment triste, le monde est triste.

C’est fou.

Marianne : Ca me rappelle une chanson.

Serge : Non, peut-être pas…c’est le monde est fou, non ?

C’est le monde est triste ?

Marianne : Non, non.

Oui, c’est le monde est fou, mais…

Serge : Ah oui.

Marianne : C’est après quand tu as dit…C’est ça qui est étonnant.

Bon, il y a toujours des problèmes, ça c’est sûr et certain mais il y a beaucoup de gens qui…on croirait qu’ils portent la misère du monde sur leurs dos, tout le temps.

Bon, ça peut arriver qu’on ait des petits coups de cafard ou que…vraiment, tout n’est pas rose donc, ça peut se comprendre.

Je ne suis pas toujours gaie tous les jours mais…

Serge : Ah bon ?

Marianne : J’essaie.

Donc, il faut quand même voir le positif et ce qui est étonnant c’est que même des jeunes, il y a des…il y a énormément de jeunes qui sont tristes.

Moi, je vois là au lycée.

Oh là !

Eh, il faut rigoler !

Eh, ils n’ont même pas 20 ans.

Serge : Ben écoute, tu as raison et, en même temps, ils n’ont peut-être pas tort non plus.

Tu as raison dans le sens où c’est vrai, c’est le meilleur âge, je pense.

D’ailleurs une fois qu’on vieilli, on regrette tous nos 20 ans, hein ?

Généralement.

C’est quand même un bel âge la jeunesse, quand on est adolescent et, en même temps moi, je ne leur donne pas tout à fait tort parce que quand tu vois effectivement ce qu’il se passe un petit peu autour de nous.

Je pense qu’ils ont de quoi être inquiets.

Marianne : C’est pas encourageant pour eux, pour leur futur, oui.

Serge : C’est pas encourageant, voilà.

Maintenant c’est vrai, peut-être qu’ils ont peut-être perdu le goût de se battre et là, c’est un petit peu moins bien parce qu’il faut…de toute façon, on n’a jamais rien sans rien donc dans la vie, il faut toujours se battre.

Marianne : Voilà.

Serge : Et ça, ils ont peut-être perdu cette notion de devoir se battre pour y arriver, pour réussir, pour faire mieux que les autres.

Marianne : Perdu…Il y en a qui en ont pas du tout parce que c’est vrai que quand tu es enfant, puis adolescent, on est quand même insouciant, on n’a pas les problèmes que les adultes ont.

Plus tu…enfin, quand tu arrives à 18-20 ans, là tu réfléchis un peu plus quand même… Il faut réfléchir sérieusement à ton futur.

Serge : Oui.

Marianne : Et puis après, plus tu avances dans l’âge…bon bah, il y en a qui découvrent que le monde n’est pas si rose, qu’il y a des problèmes, qu’il faut se battre donc ça leur donne un…ça leur met un coup quand même.

Serge : Oui, c’est le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas rose, hein ?

Je ne vais pas t’énumérer les titres du journal…

Marianne : Non, ce n’est pas la peine.

Serge : Dans la mesure où ils les annonçaient mais c’était…on avait tendance à s’enfoncer, tu sais, dans son fauteuil et puis…c’est vraiment…Ah au fait, tiens, pour changer de sujet.

Est-ce que tu t‘es fait vacciner ?

Marianne : Non.

Serge : Non ?

C’est pas encore en place.

Vous allez être dans les premiers peut-être au niveau des lycées ?

Marianne : Ca a été demandé déjà avant les grandes vacances.

Serge : Oui.

Je sais qu’il y a tous les gens qui sont dans le médical, qui sont au contact des malades, ce qui est normal.

Il y a les femmes enceintes qui vont être en priorité.

Probablement, les gens qui ont des pathologies qui pourraient aggraver les choses s’ils avaient la grippe.

Marianne : Oui.

Serge : Mais après, le reste je ne sais pas quelles sont les priorités.

Tout ce que j’ai entendu dans le journal de midi, c’est que…le journal télévisé, c’est que notre ministre Roselyne Bachelot, c’est ça?

La ministre de la santé et des sports.

Ca, ça le fait rire, bref heu…elle a dit que les vaccins ne seraient pas prêts avant mi-octobre.

Et ça, ça me surprend beaucoup dans le sens où cette grippe, le virus H1N1, il ne s’est pas déclaré il y a deux jours.

Ca fait un an, plus d’un an même je crois, qu’il est apparu.

Alors peut-être que la souche n’avait pas bien cernée, découverte pour faire le vaccin mais alors…

Marianne : Ca ne fait pas un an qu’on en parle comme ça quand même.

Serge : Qu’on en parle, c’est vrai ça fait pas un an mais ça fait plus d’un an je crois qu’elle est apparue au Mexique, il me semble bien, hein.

Ca fait longtemps qu’elle est apparue, qu’il y a eu les premiers signes, et puis on en parlait presque plus.

Mais les laboratoires avec les moyens qu’il y a maintenant, la technologie, je ne comprends pas qu’ils ne soient pas…qu’ils ne puissent pas fabriquer plus de vaccins plus vite si ce n’est qu’il y a encore un enjeu économique pour faire monter les prix, pour…voilà ce genre de trucs parce que les laboratoires pharmaceutiques, c’est un poids lourd de l’économie et je pense que là aussi, il y a des gens qui essaient probablement de s’enrichir sur le dos des gens.

C’est très grave parce que là, c’est la santé des gens qui est en jeu puisque, je ne sais pas si tu as entendu, mais la dernière personne qui, dans la région de Bordeaux, à Bordeaux même, qui en est décédé.

Marianne : Oui.

Serge : Elle était tout à fait…elle n’avait pas de pathologie comme la plupart des autres qui avaient des difficultés…

Marianne : C’était pas une personne à risque.

Serge : Voilà.

C’était une personne à priori, qui était saine, enfin qui n’avait pas d’autres problèmes et une personne assez jeune vraiment, alors heu…bon.

Marianne : Mais avant les…je ne sais plus si c’est en juin par là, on entendait parler des vaccins et ça devait être prêt pour le mois de septembre, et puis après on entendait non, parce que ça faisait énormément de vaccins à préparer donc ce serait peut-être octobre, novembre donc ça a changé assez souvent.

Serge : Parce que pour la grippe, ce n’est pas au mois de novembre ou décembre qu’il faut vacciner puisque la grippe arrive bien avant, que ce soit la grippe régulière, classique, ou celle-là.

Il faut vacciner

Marianne : A cette période-là.

Serge : Oui, mais plus tôt à mon avis, bon d’un autre côté, j’avais entendu qu’ils n’étaient pas vraiment sûr du vaccin, il fallait qu’ils passent tous les tests parce que il paraitrait, je mets ça au conditionnel, qu’il y a eu des cas, beaucoup aux États-Unis où ils avaient commencé à vacciner, des cas de paralysies des personnes, bon…de très mauvaises réactions aux vaccins, voir même des décès.

Alors hier, je regardais sur CNN je crois.

Ils montraient une femme, une Américaine qui est enceinte de 8 mois qui était volontaire pour justement subir…tester en quelque sorte les premiers vaccins.

Je trouve que c’était très courageux de sa part, surtout en ayant un bébé, en étant enceinte de 8 mois.

Marianne : Oui.

Serge : Donc, ou alors…

Marianne : Qu’elle le fasse pour elle-même, qu’elle teste mais pas en étant enceinte.

Et il y en a aussi qui testent pour 30 euros.

On leur donne 30 euros.

Serge : Oui et justement, elle disait « j’avais l’impression d’entendre la petite voix de mon futur bébé, qui me disait ‘maman, maman, j’espère que tu ne fais pas ça pour de l’argent?

».

C’était assez marrant.

Marianne : Enfin si c’est pour 30 euros, c’est pas cher.

Serge : Non, ça vaut pas le coup de prendre des risques mais bon…

Marianne : Oui et puis, il y a eu…c’est e Grèce qu’ils disaient qu’il y a eu une personne qui a contracté ce virus et que ça aurait mal tourné puis qu’il aurait…il serait tombé dans le coma.

Serge : J’ai pas entendu ça.

Marianne : Bah, ils en ont parlé là, tout à l’heure.

Serge : Ah oui?

D’accord.

Marianne : Oui parce qu’ils parlaient de Europe Assistance.

Serge : Oui.

Ah le truc d’assurance, de voyages à l’étranger.

Marianne : Oui, voilà.

Donc, il était en Grèce, il a contracté le virus là-bas donc, ce se serait mal passé et puis il serait tombé dans le coma et les épidémies ne sont pas couvertes.

Serge : Ah, dans les contrats de…

Marianne : Voilà, donc ils n’ont pas voulu le rapatrier donc heu…eux, ils disaient qu’ils ne l’ont pas laissé tombé mais la femme, elle…et bien, elle disait que le…au moins s’ils ne rapatriaient pas, ils auraient pu lui donner des nouvelles de son mari et en français.

Donc, je ne sais pas exactement comment ça c’est passé mais…

Serge : D’où l’intérêt de bien lire le contrat avant de le signer.

Marianne : Oui.

Serge : Ce qu’on ne fait pas forcément.

C’est écrit tellement petit, il y a tellement de…c’est un langage tellement particulier.

Il y a tellement d’alinéa, de chapitres, que ça décourage tout le monde et en fait, c’est là-dedans que toutes les informations intéressantes se glissent.

Marianne : Bien sûr.

Serge : Moi le premier, je reconnais que je lis très rarement, vraiment de façon précise.

Marianne : Les petites lignes.

Serge : Et puis entre les lignes rarement parce que c’est un langage tellement, tu sais un peu…qui utilise des termes de droit, enfin de…c’est pas évident et ça décourage beaucoup de gens.

Marianne : Voilà.

Tout est fait pour embrouiller un peu et …

Serge : Oui, je pense que c’est voulu parce qu’il faut laisser un petit peu de flou justement pour heu…au cas où le gars est confronté à ce genre de problèmes.

Tu vois de…le coup de…Ah, l’épidémie n’est pas couverte.

Par contre nous, on a des recommandations de l’armée dans ce cas-là.

On nous conseille de voir telle assurance et d’être à la mutuelle de l’air en ce qui me concerne puisque je suis dans l’armée de l’air, parce qu’effectivement la mutuelle nous couvre quand on part en opération, en Afghanistan ou dans différents pays.

Alors qu’il y a très très peu de mutuelles qui te couvrent dans le cas où tu es dans un pays en guerre ou à risque.

Marianne : Mais ce n’est pas la même chose quand même.

Serge : Bien, ce n’est pas la même chose mais figure toi que nous, on estime que, à partir du moment où c’est nôtre métier, que c’est le gouvernement qui nous envoie, on ne devrait même pas à avoir à se poser la question si on est assuré ou pas.

Marianne : Bah, voilà.

Serge : L’armée devrait prendre à sa charge et ce n’est pas le cas, en fait.

C’est pas le cas, et il faut que tout soit écrit noir sur blanc parce que l’Etat peut aussi se retourner contre toi et t’abandonner dans le…parce que c’est très précis concernant les…quand tu pars en opération.

C’est-à-dire qu’il faut vraiment, si tu pars en opération, si tu dois être blessé ou pire bon ben, l’issue fatale, il faut vraiment que ce soit dans des circonstances très précises, très encadrées.

C’est-à-dire en supposant que tu sors de ton casernement et tu tombes dans l’escalier et tu te fracasses le crane, à la limite, ils vont dire « oui, mais ce n’est pas à cause de la guerre, c’est donc… » Voilà, c’est le genre de…c’est pas forcément le cas ce que je dis, mais ce genre de trucs où il faut bien faire attention quand il y a un contrat et quand tu as une assurance.

Marianne : Alors, c’est…et c’est dans toute l’armée ?

Serge : Euh moi, je parle pour l’armée de l’air puisque je suis dans l’armée de l’air et que…mais je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas dans les autres armes.

Peut-être…

Marianne : En tout cas, déjà ce n’était pas rose, il y a très longtemps, dans l’armée mais ça a l’air d’être pire maintenant?

Serge : Bah pour certains côtés, je pense que c‘est pire.

Pour d’autres, je pense que ça c’est amélioré.

Ils prennent peut-être plus en cause maintenant la position sociale des gens, le fait que l’épouse perd son emploi quand on est muté donc ils ont essayé de mettre en place des systèmes pour compenser ça.

Alors qu’avant, ce n’était absolument pas au goût du jour, on était muté.

Bah, si on partait en famille, bah la femme…l’épouse si elle travaillait et bien elle perdait son emploi.

En revanche je crois que ça toujours été, elle avait droit au chômage, je crois hein.

Je ne peux pas être affirmatif.

Mais en fait, ils ne s’inquiétaient pas de ça alors que maintenant, il y a des systèmes qui ne sont pas forcément vraiment efficace et qui ne compensent pas forcément complètement mais heu, c’est vrai que c’est pris un peu plus en compte et voilà…par contre, on a toujours les mutations.

Ca, c’est inévitable donc heu…

Marianne : Par contre je parlais, il y a…oh je ne sais pas il y a peut-être 2-3 ans, c’était un gars qui était dans l’armée de terre mais…bon, c’était un militaire de carrière mais il souhaitait partir.

Il était un peu dégouté.

Serge : Il y en a de plus en plus.

Marianne : Déjà, il y a beaucoup de matériels, enfin le paquetage, des trucs comme ça, c’est…ils doivent se l’acheter.

Serge : Oui.

Ca, je confirme.

Je peux le confirmer.

Marianne : Avant ça ne se faisait pas.

Enfin, ça ne ce faisait pas…ce qu’il y a c’est qu’il y avait certaines choses qui étaient donné mais la qualité n‘était pas terrible donc heu, des militaires devaient s’acheter des chaussures ou alors des vestes et tout ça qui était plus chaude ou de meilleure qualité.

Serge : Ca, je confirme.

C’est vrai.

Bon, je ne devrais pas trop le dire parce que je risque des ennuis si…

Marianne : Bon bien moi, je ne suis pas dans l’armée donc je peux le dire.

Serge : Et moi, je ne peux que confirmer.

C’est vrai ce que tu dis.

Marianne : Ok.

Et puis aussi, c’est la mentalité qui changeait.

La plupart…beaucoup sont des carriéristes et n’ont pas cette mentalité qu’il y avait dans l’armée.

Serge : Ca s’explique.

Marianne : Je ne sais pas dans…combien de temps avant parce que moi, je lui ai parlé il y a quoi…deux-trois ans donc je ne sais pas depuis combien de temps il y était.

Serge : Ce qu’il t’a dit, ça c’est vrai.

Par contre, ça s’explique aussi le fait d’être carriériste.

C’est parce qu’il y a pas mal d’années, quand tu t’engageais, tu devenais de carrière, tu étais quasiment assuré de faire une carrière sans souci, sans être viré avant d’aller jusqu’au bout, jusqu’a l’âge limite avec ta retraite, voilà, quasiment.

C’était pratiquement tous le cas.

Maintenant…

Marianne : Bah, ça dépend si tu prenais des contrats ou pas.

Serge : Oui mais, tôt ou tard, la personne elle passait de carrière parce que justement, à partir du moment où tu passais de carrière, tu obtenais cette sécurité de l’emploi donc c’était par le biais de concours ou par le biais tout simplement de demande ou avec l’ancienneté.

Marianne : C’est des fonctionnaires, de toute façon.

Serge : Voilà.

Alors après, tu devenais de carrière et puis tu étais assimilé à un fonctionnaire et tu avais la sécurité de l’emploi.

Maintenant, tu l’as de moins en moins et parce que l’armée, elle est comme tout autre entreprise, elle… Enfin, on subit le chômage, on subit la crise économique, on subit tout donc les budgets diminuent et il y a des réductions de personnels comme dans une entreprise, ils licencient et bien, dans l’armée, la façon de licencier, c’est de ne pas donner, de ne pas mettre les gens de carrière donc…et de ne pas renouveler leur contrat.

A partir du moment où ils ne sont pas de carrière, ils sont obligés d’être sous contrat,

Marianne : Oui.

Serge : Et un contrat, c’est une certaine période.

A l’issue de cette période, la personne peut demander une prolongation de contrat mais l’armée peut très bien dire non, sans explication, même si la personne est très bien noté, s’il n’y a pas souci, l’armée peut très bien dire non, on n’a plus besoin de vous.

Alors les gens maintenant, ils ne sont plus du tout assurés de l’avenir et donc, ils deviennent carriéristes pour espérer justement acquérir cette sécurité de l’emploi.

Et pour la première question dont tu parlais de ton ami là, au point de vue de l’achat des équipements, et le pire, c’est que ça se passe en opération.

Les gens qui vont en opération, en Afghanistan, des trucs comme ça, ils ont dû s’acheter…ils achetaient de gilets pare-balles parce que ceux fournis par l’armée française justement comme tu disais étaient trop légers et les gars, ils n’étaient pas en sécurité.

Et donc l’avantage, c’est qu’il y avait beaucoup de PX Américain en opération donc on se…les gens s’achetaient ça là-bas.

Les vêtements chauds, c’est vrai aussi.

Les vêtements n‘étaient pas assez chaud donc les gens achetaient des vêtements plus chauds pour pouvoir résister parce qu’en Afghanistan, tu es au pied de l’Himalaya hein, donc quand tu es en opération en montagne, c’est…t’es nettement en dessous de zéro.

Donc, c’est des conditions très très dures et voilà.

Et je n’en dirais pas plus.

Marianne : Mais ça, ça remonte à des années parce qu’il y a aussi mon père qui était dans l’armée donc il m’expliquait pas mal de choses et concernant les vêtements, les chaussures, tout ça, il m’avait expliqué et c’était comme ça avant et là, j’ai eu la confirmation que, encore maintenant…

Serge : Les matériels militaires sont de plus en plus chers donc les budgets, ils ne sont pas extensibles hein et donc, ils sont limités et donc les états-majors doivent faire des choix et bon, c’est pas forcément en faveur du personnel mais là, il y a des choix à faire par rapport au matériel.

Marianne : Mais ce qu’il y a, le matériel aussi…il y a du nouveau matériel qui est inventé et qui, normalement, qui devrait être en service mais que, je ne sais pas ce qu’ils en font, ils créent ça et puis ils les mettent dans les placards, parce que, par exemple, mon père m’expliquait, alors je ne sais plus en quelle année c’était, mais il avait encore des fusils Lebel,

Serge : Oui.

Marianne : Avec les baïonnettes au bout.

Bon, ils n’utilisaient pas les baïonnettes mais c’est des fusils comme ça.

Ensuite dans les années 60, ils avaient des armements qui dataient de…des années 40, alors qu’il y avait de nouveaux fusils qui étaient sortis.

Serge : Oui.

Moi, j’ai tiré avec…la première arme de guerre avec lequel j’ai tiré, on appelait ça… c’était un fusil, c’était le MAS 49-56.

49, en fait, c’est l’année de fabrication enfin donc 1949.

Marianne : MAS…

Serge : MAS, ça veut dire…c’est Manufacture d’Arme de…alors je ne sais plus.

Le MAC, c’est Manufacture d’Arme de Chateleraux.

MAT, Manufacture d’Arme de…enfin bref, des manufactures d’armes de différentes villes.

Marianne : Oui.

Serge : Et en fait, le chiffre 49 c’était pour l’année de création en 1949 et 56 parce qu’il avait été modifié en 1956, il lui avait amené une amélioration.

Donc moi, j’ai tiré avec cette arme en 1976 donc vingt ans après la modif.

Donc tu vois, ton père, effectivement, il avait…quand il a fait son service ou qu’il était dans l’armée de carrière, il a tiré oui, avec des armes qui avaient déjà 20 voir 30 ans.

Et on tire régulièrement, nous, avec une arme de poing qui s’appelle le MAC50 donc tu vois, Manufacture d’Arme de Chateleraux et qui a été fait en 1950 et on est en 2009, bientôt 2010 donc cette arme va avoir 60 ans et on tire toujours avec et donc, tu vois où on en est.

Alors après, quand tu appliques ça à un char d’assaut, tu appliques ça à un avion, le Rafale par exemple, le dernier avion de chasse français.

Ca coûte pas 150 euros.

Ca coûte des millions d’euros alors l’armée a du mal à en acheter et à partir du moment où l’armée française n’achète pas son propre matériel, comment veux-tu que les autres pays en achètent ?

Donc la France ne vend pas d’armements ou très peu ou difficilement et puis c’est un cercle vicieux.

N’en vendant pas, elle n’a pas de rentrée d’argents par son industrie d’armements donc les budgets diminuent, donc on en achète encore moins, donc on en vend encore moins et voilà, le cercle vicieux.

Marianne : Et aussi c’est, je ne sais pas, pour réparer une jeep, tu vas en désosser 3-4.

Serge : Oui.

On appelle ça la cannibalisation.

Marianne : Voilà.

Alors c’est une jeep ou alors d’autres véhicules.

Serge : D’autres matériels comme ça, oui.

Marianne : Enfin, on finit toujours par critiquer mais qu’est-ce que c’est que ça ?

Serge : Bah, on finit surtout par observer et puis cette observation nous amène à critiquer parce que…

Marianne : Bah, on n’a pas vraiment de solutions.

Oui, comme tu dis, c’est de l’observation.

Serge : Et le français est quand même assez grincheux.

Il est assez…en tout cas, c’est la réputation qu’on a avec les Gaulois tu sais, qui étaient toujours bagarreurs, grincheux, jamais d’accord.

On est toujours en grève, oui on a une réputation comme ça.

Il faut la défendre cette réputation.

Marianne : Ca là-dessus, la grève, je ne suis pas trop d’accord.

Serge : Oh mais pourtant on est assez doué.

Marianne : Oui, je sais mais sur le principe de faire grève pour oui et pour un rien parce que…on peut…on a cette réputation d’être grincheux, on observe, on voit, il y a des choses qui ne vont pas, on a le droit de le dire mais vouloir créer des problèmes comme ça pour rien.

Tiens, je n’ai pas encore entendu parler de ça, mais au mois d’octobre, on va sûrement avoir des grèves dans l’éducation nationale.

C’est tous les ans pareils.

Serge : Moi, ça ne me surprend pas.

Ah oui, tout à fait, j’allais le dire.

C’est chaque année, …

Marianne : Et c’est bizarre, j’en n’ai pas encore entendu parler parce qu’on est quand même…

Serge : On est le 17,18?

Marianne : 17.

Le 17 septembre, c’est bizarre mais… si on n’en a pas au mois d’octobre, au mois de novembre alors là, je fais une croix sur le calendrier.

Serge : Oui, ou alors c’est que ça annonce un truc…

Marianne : Pas normal.

Serge : Oui, pas normal.

Ou…et pire, je ne sais pas quoi.

Marianne : On ne va pas envisager.

On va voir au jour le jour.