La ville de San Francisco

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Henry and Steve recently visited San Francisco and discuss their impressions of the city by the bay. (Henri et Steve ont récemment visité San Francisco et discutent de leurs impressions sur la cité dans la baie).

S.: Bonjour Henri!

H.: Bonjour Steve!

S.: Je crois qu’on a visité le même endroit.

H.: Oui, oui.

À quelques jours d’écart, on a tous les deux visité San Francisco…

S.: C’est… c’est ça!

Et, tu étais là quand?

H.: J’étais là le… j’étais à San Francisco le week-end dernier…

S.: Oui.

H.: … de Vendredi à Samedi, pour le week-end de Pâques.

S.: Ah, bon.

Et c’était la première fois, pour toi?

H.: Oui, oui.

C’était la première fois que je… j’allais à San Francisco.

S.: Et quelle… quelle impression est-ce que cela a fait sur toi?

H.: Ah… J’ai vraiment été très emballé par San Francisco.

C’est vraiment une ville magnifique.

En plus, il faisait un soleil magnifique.

Oh, j’ai eu quelques coups de soleil en rentrant, ce qui n’est quand même pas évident, au mois de mars, d’avoir des coups de soleil mais… j’étais très content de ma visite.

S.: Où… est-ce que tu… es resté, là?

Dans un hôtel?

H.: Oui, oui.

Dans un petit… dans ce qu’ils appellent un « hostel ».

C’est une sorte d’auberge de jeunesse qui était situé près d’Union Square, c’est une petite placette où il y a une colonne au milieu.

Très, très pittoresque, très sympathique.

Un bon endroit pour s’asseoir et boire un verre avec quelques amis.

S.: Oui.

Est-ce que tu es allé… tu y es allé avec des amis?

H.: Oui.

Oui, j’y suis allé avec quatre amis Français.

S.: Et je… Oui, Union Square, c’est entouré de… de grands immeubles, enfin, « skyscrapers » etcetera.

C’est… c’est le centre presque de… du Financial District, je crois, enfin…

H.: Oui c’est tout… c’est tout à côté du Financial District.

Le Financial District qui est assez impressionnant.

Il n’y a pas grand-chose à voir, mis à part de buildings gigantesques et… Il y a beaucoup de… construction là-bas, de… de chantiers et… il y en… il y a des i… j’ai l’impression qu’ils construisent des… gratte-ciels encore plus grands que ce qu’ils avaient déjà comme… comme si jamais ça ne suffisait pas.

J’imagine que… il doit y avoir une bonne raison mais c’est assez impressionnant de voir ces… ces immeubles.

Je ne suis jamais allé à New-York.

J’imagine qu’à New-York c’est encore plus impressionnant mais là, déjà, c’était très impressionnant.

S.: Et ce que j’ai… j’ai aussi trouvé assez impressionnant, c’est… c’est les anciens immeubles.

C’est-à-dire, pas les… gratte-ciels qui… qui, enfin, qui ont été construits les… les dernières années, mais les… les bâtiments qui datent de… les années trente, par exemple.

H.: Oui, il y a énormément de… de bâtiments un peu anciens très pittoresques.

Il y a… bien, il y a les classiques maisons victoriennes.

S.: Oui, ça c’est autre chose, enfin, oui…

H.: C’est… mais c’est vrai qu’il y a aussi d’autre… d’autres bâtiments.

Bien, j’ai l’impression que la… que soixante-dix pourcents de la ville est composé comme ça de petites maisons, de petites maisonnettes qui ont deux ou trois étages.

S.: Oui, je crois que… c’est un peu la réussite de San Francisco.

Ils ont concentré les… les gratte-ciels dans… dans une section, là, de la ville et, à part ça, il n’y a que des… des immeubles, enfin, des… des bâtiments de… de trois, quatre étages et ils sont tous joints l’un à l’autre, pas comme ici.

H.: Oui.

Oui, oui.

Oui, puis c’est… en plus, avec le… avec San Francisco qui monte et qui descend, ça donne un côté vraiment très pittoresque.

Il a des… des endroits vraiment, vraiment particuliers et que… à mon avis, on ne peut trouver qu’à San Francisco.

S.: Oui.

H.: C’est très, très joli comme ville.

S.: Est-ce que… est-ce que tu as eu l’impression que la ville était plus européen… plus européenne que, par exemple, enfin, Vancouver ou les autres villes… Enfin, tu ne connais les… d’autres villes?

H.: Je suis allé à Seattle aussi.

S.: Ah, oui!

H.: Mais, par rapport à Seattle et Vancouver, je trouve que, oui, San Francisco est plus européenne dans le sens où il y une vie de quartier qui est beaucoup plus présente.

Il y a des… plein de petits quartiers qui… qui s’étendent sur quelques rues où on voit les commerçants… les commerçants s’agiter qui… qui sont très pittoresques.

Et il y a aussi énormément de restaurants un peu partout, c’est… c’est vraiment… ça ressemble… ça me rappelle un petit peu… un petit peu l’Europe.

Mais, surtout, ce qui me rappelle l’Europe c’est qu’il y a énormément de culture à San Francisco.

Cho… il y en a net… il y en a nettement moins de choses à voir, par exemple, à Vancouver et Seattle.

Il y a quelques musées, évidemment mais, globalement, il y a beaucoup moins de choses à voir que dans des villes comme Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux.

Même… même si c’est… ça a tendance à se développer.

C’est quand même très loin d’être à la… les… les villes nord-américaines, je pense, sont… niveau culture, sont encore loin d’être à la hauteur des villes européennes.

Ce qui est normal; ils ont beaucoup moins d’histoire.

Par contre, San Francisco, il y a énormément de musées.

Il y a apparemment énormément de choses à voir, de choses à faire là-bas.

S.: Oui. C’est intéressant.

J’ai… j’ai acheté un livre sur l’histoire de… de San Francisco qui n’a pas tellement d’histoire, finalement, parce que c’est une ville qui date… Bon.

Les Espagnols, ils étaient là mais ils n’étaient pas très nombreux, quelques centaines de soldats, puis… ensuite, les Mexicains étaient là pour vingt… vingt et quelques années puis, ils avaient des… des « Ranches », enfin… Et puis, tout de suite, les Américains sont venus, après la guerre entre les Etats-Unis et le Mexique et, là, ensuite, il y a eu la ruée sur… vers l’or.

Comment ça se dit, en Français?

H.: Oui, la ruée vers l’or, c’est ça.

S.: La ruée vers l’or.

Et puis là, les… comment dirais-je, les développeurs là, les… les gens qui ont développé, donc…

H.: Les pionniers…

S.: … l’immobilier là… Non, non.

Mais je veux dire les gens qui ont… qui rachetaient le terrain qui appartenait d’abord aux Mexicains qui avaient, donc, des… des latifundia, des « ranches » avec… avec des… des domestiques Indiens etcetera, ils ont racheté ces terrains-là et puis ils ont tout fait pour gagner le maximum d’argent.

Donc ils ont… ils ont divisé ces… ces terrains dans les, enfin, en… comment dirais-je, en… lopins…

H.: En parcelles?

S.: … en parcelles le plus étroit possible.

H.: Ah, oui…

S.: Et c’est pour ça qu’on voit tellement de maisons, mais alors, construites sur des…

H.: Oui, un espace un peu confiné…

S.: …espaces très, très étroits. C’est…

H.: Ah, je ne savais pas…

S.: C’est ça qui a, enfin, décidé le style de la ville.

C’est intéressant, ça.

H.: Ah, oui, ça c’est intéressant.

Je ne savais pas ça.

S.: Et puis c’est une ville où, pendant très longtemps, il n’y avait que des marins, des gens qui sont venus chercher de l’or.

Il y a avait donc… les gens ne faisaient que…il n’y avait que de la prostitution, l’alcool, le… le jeu, etcetera… C’était une ville, comment dirais-je, sauvage.

Pendant très longtemps.

Et puis, finalement, il y a des gens qui ont… se sont… enfin, ils ont gagné beaucoup d’argent et puis c’est de là qu’est venu, donc je crois, la culture; le mécénat, etcetera, tout ce qu’on a vu à Vancouver… pardon, à San Francisco avec… avec les universités qu’il y a autour, etcetera.

H.: Oui, oui.

C’est vrai que… il y a… il y a… J’ai entendu dire que, oui, San Francisco, la population était assez… assez riche là-bas.

Il y a énormément de… d’entreprises de haute technologie qui ont… qui ont démarré là-bas.

Il y a Google, je crois, qui est installée là-bas.

Il y a énormément de… d’entreprises qui sont très, très prospères qui sont à San Francisco.

Et je crois aussi qu’il y a beaucoup d’entreprises qui s’installent là-bas pour attirer… pour attirer des… comment dire, des… des gens… des futurs… des futurs employés parce que la ville est extrêmement plaisante.

Ça fait partie un petit peu d’une stratégie… Si on s’installe à San Francisco comme c’est une ville qui a une réputation assez… aux Etats-Unis, en tous cas, très, très positive.

Beaucoup de gens viennent s’installer là-bas et c’est…

S.: C’est intéressant parce que c’est comme… c’est un peu comme la ville de Boston, par exemple, et d’autres où il y a beaucoup d’universités.

Donc… mais il y a beaucoup de nouvelles vagues qui ont commencé à San Francisco.

On a eu, d’abord, les Beatniks dans les années cinquante, on a eu les Hippies dans les années soixante… Et si on pense à San Francisco, il faut penser à toute la région.

Donc, on a, jusqu’à San Jose, qui est le centre de… de Silicon Valley, comment… je ne sais pas comment on dit en France…

H.: Si, on dit aussi Silicon Valley.

S.: Silicon Valley. Un peu au Nord, on a la région des vins, donc, il y a pas mal de choses pour attirer le monde.

H.: Oui, oui.

S.: Sauf que… Il parait que, pendant l’Été là, il fait plus beau à Vancouver qu’à San Francisco.

Parce que, ici, à Vancouver, l’Été est très ensoleillé alors qu’à San Francisco on dit que… il y a le brouillard qui s’installe au mois de, je ne sais pas, Juillet, et que là-bas, c’est entre Septembre et Novembre que… qu’il fait le plus beau.

H.: Oui, oui, c’est… J’avais entendu la même chose, c’est possible.

On n’y est pas… on n’est pas sur… peut-être qu’on reviendra à San Francisco pour vérifier.

S.: Oui.

H.: Qui sait?

Mais, oui, j’avais aussi entendu ça.

J’avais aussi entendu dire que c’était… qu’au niveau du climat c’était extrêmement tempéré.

Il n’y a pas de… les températures descendent… taquinent vaguement le zéro mais desc… ne montent pas au dessus de vingt-cinq.

S.: Oui.

H.: Donc, c’est vrai que c’est… c’est une ville, à mon avis, où il fait très, très bon vivre.

On n’a pas beaucoup trop d’extrêmes.

S.: Mais, il parait qu’il y a un courrant, donc, dans l’océan qui… donc… qui… comment dirais-je… qui tempère un peu le climat et il est… J’ai des amis qui viennent de San Francisco qui me disent qu’ils ne peuvent pas se baigner dans l’océan là, alors qu’ici ils le font.

Alors, ici, l’Été, je me baigne dans l’océan, il fait di… ce n’est pas… ce n’est pas la Méditerranée mais, enfin… c’est dix-sept à dix-neuf…

H.: C’est supportable.

S.: … c’est supportable, et là-bas, il fait encore plus froid.

Enfin, l’eau.

Parce qu’il y a des courants, il y a les différents courants dans le Pacifique.

Donc, parait-il, enfin, je ne sais pas…

H.: Oui, oui.

C’est… ce n’est pas impossible.

Et aussi, pour parler… pour revenir sur l’histoire de San Francisco, j’avais entendu dire que la ville, aussi, s’était beaucoup développée grâce à sa situation géographique un peu unique qui était… qui la rendait très facile à… qui rendait la baie très facile à défendre.

Près du Lion Gates Bridge, il y a, comment ça s’appelle…

S.: Golden Gate!

H.: … du Golden Gate Bridge, pardon.

Il y a le… un endroit qui s’appelle Fort Point qui est un petit fort qui, justement, gardait la baie.

Et il y avait deux autres points intéressants dont Alcatraz et, apparemment, pour des envahisseurs, essayer d’attaquer la baie de San Francisco c’était un véritable suicide car c’était extrêmement dur de pénétrer dans la baie.

Il fallait passer entre le feu de deux forts et, derrière, si on arrivait à passer, il y avait encore Alcatraz qui accueillait à coups de canons et que… Justement, ça a fait que c’est devenu une base très importante notamment dans… pendant la Deuxième Guerre Mondiale apparemment c’était la seule… un endroit…pendant la guerre… Deuxième Guerre Mondiale!

Pendant la guerre de Sécession , c’était un endroit… un endroit vraiment clé.

Et je crois que le port de San Francisco ne s’est jamais fait attaqué parce qu’il aurait fallu des flottille absolument gigantesques pour venir à bout de ses défenses.

S.: C’est intéressant, je… puisque j’ai lu ce livre sur l’histoire de San Francisco, il parait que, et les Espagnols et les Anglais ont mis beaucoup de temps à découvrir, justement, la baie de San Francisco.

Ils ont découvert la baie de Monterrey.

D’abord, il y a Francis Drake qui l’a découvert, puis il y a l’Espagnol dont je ne rappelle plus le nom.

Alors… Mais c’est beaucoup moins protégé que la baie à San Francisco.

Et puis, ce n’est pas très, très ouvert la… la bouche là pour… Donc, les ge… avec les… les bateaux, là, ils passaient vers le Sud, vers le Nord, ils ne voyaient pas, donc, pendant très longtemps ça n’a pas été découvert.

Enfin, bien sur, il y avait des autochtones qui vivaient là et qui l’avaient bien découvert mais, enfin.

Les européens, ils ont mis pas mal de temps à découvrir cet… ce port naturel fantastique.

H.: Oui, c’est vrai que la situation géographique est assez exceptionnelle.

Puis, quand on regarde, par exemple, le Golden Gate qui est très, très…

S.: Qui est splendide d’ailleurs.

H.: Qui est absolument magnifique.

Il y a… il y a… il est quand même… Malgré tout, il n’est pas si immense que ça.

Je comprends qu’on… ils soient passés à côté parce que c’est vrai que c’est… ce n’est pas si grand que ça.

Si jamais ils ont pu faire passer le pont, c’est que la baie… l’ouverture de la baie n’est quand même pas si immense.

Il y a un autre pont d’ailleurs, à San Francisco, juste à côté, que j’ai trouvé… Je ne me souviens plus du nom…

S.: Bay Bridge.

H.: Bay Bridge.

Et, pour comparer au Golden Gate, j’ai trouvé que le Bay Bridge, de nuit, était beaucoup plus beau.

Parce qu’il est beaucoup plus illuminé.

Le Golden Gate n’est pas… il y a quelques… quelques lampes, quelques petites ampoules rouge positionnées sur le pont mais il n’y a pas grand-chose.

Par contre, je trouve que le Bay Bridge est beaucoup plus joli de nuit.

S.: Ça me rappelle.

J’ai vu un catamaran Français…

H.: Ah?

S.: … dans la baie de San Francisco.

Et… et j’étais, mais alors, très surpris de voir la vitesse que ça… que ça… à laquelle ça marche, enfin, ça…

H.: Ah oui, c’est…

S.: Comment dirais-je?

H.: Ça file sur…

S.: Ça file!

Mais c’est vite.

C’est comme un… il y avait des… des petits bateaux à moteur qui… qui n’arrivaient pas à suivre.

C’était impressionnant.

C’était l’équipe, je ne sais pas quoi… Je ne sais pas.

Enfin, il y avait le drapeau Français, puis il y avait… J’ai pris une photo.

H.: Oui, oui, oui.

Parce que j’ai vu… quand j’y avais été, oui, il y avait beaucoup de voiliers et de gens qui font de la voile dans la baie.

C’est… c’est assez… assez impressionnant.

S.: Oui.

H.: Je pense que ça doit être un endroit privilégié parce que, effectivement, c’est un peu protégé et…

S.: Et puis il y a… il y a…

H.: Il y a énormément de marinas.

S.: Et puis il y a tout le port là, co… enfin, commerçant enfin, tous… tous les chantiers là des… pour les containers etcetera… C’est… c’est énorme.

Donc, il y a de tout.

Il y a de la culture, il y a bien sur le commerce, il y a…

H.: Business…

S.: … business, surtout le…

H.: Industries…

S.: … les secteurs de… comment dirais-je, les secteur de…

H.: De pointe, oui.

S.: … de pointe, etcetera… Donc, c’est une ville très intéressante avec aussi ce… ce côté moins… comment dirais-je… moins joyeux.

Il y a quand même pas mal de… de gens sans abris.

H.: Oui, moi aussi, ça m’a choqué…

S.: Je ne sais pas si c’est plus par tête d’habitant qu’à Vancouver mais c’était tout autour de mon hôtel.

Enfin, les gens, ils ne sont pas méchants mais… ce n’est pas, disons, ça…

H.: Oui, oui.

Il y a des… des en… Bien, j’avais entendu dire, oui, qu’il y avait quelques quartiers à éviter, bien, notamment du côté de Market Street, c’est ça?

S.: Oui, c’est là où était mon hôtel.

H.: C’est… Et… Oui bien, j’imagine aussi que c’est dû au fait que le climat… le climat est plus doux.

Par exemple, à Vancouver, il y a énormément de sans… de sans-abris.

Dû… c’est dû au fait que le reste du Canada est très froid et que donc, en Hiver, ils viennent tous se réfugier à Vancouver qui est beaucoup plus clément.

Donc, je pense qu’il y a peut-être le même phénomène aussi à San Francisco.

S.: Oui.

Oui.

Et je crois, c’est dans… un peu dans l’Histoire, comme à Vancouver où, par le passé, il y a eu beaucoup de… de… d’industrie où… où la main-d’œuvre était… comment… en Anglais, on dit « transient », c’est-à-dire des gens, souvent, qui viennent travailler, travailler très fort pendant des années, qui gagnent beaucoup d’argent…

H.: Et qui reviennent à la maison…

S.: … font du travail physique.

Ils viennent passer le… enfin, leur congé, là, ils boivent… boivent tout… tout l’argent qu’ils ont gagné et puis après dix ans ils sont finis comme… enfin.

Ça, par le passé, c’était la raison pour laquelle il y avait quand même pas mal de ce genre de personnes.

Aujourd’hui, enfin, il y a la drogue, il y a les problèmes avec les autochtones.

Là… à San Francisco, il y a quand même pas mal de… de noirs qui… qui font parti de… pas exclusivement mais, enfin, proportionnellement…

H.: Oui, j’ai entendu dire que dans les quartiers du… du Sud-Ouest, il y avait pas mal de… de gangs.

S.: Oui.

H.: Ils recommandaient, dans le guide touristique et qu’ils recommandaient de faire très attention de ne pas porter des vêtement rouges ou bleus trop voyants car ils…

S.: C’est quels quartiers?

H.: Je ne me souviens plus, c’était au Sud-Ouest.

S.: Ah, oui.

H.: Et… mais oui, il y a… il y a… c’est quelque chose d’assez connu en Californie, il y a des… les gangs qui, pour se différencier, portent des… des bandanas de couleur, ou des… des couleurs assez vives et… il est assez… assez dangereux de se… se balader dans… dans ce coin.

S.: Donc…

H.: Mais, globalement, c’est vrai que c’est une ville très sympathique, très diverse.

S.: C’est ça.

C’est la diversité.

Comme, je crois, de plus en plus dans chaque ville au monde, là, maintenant.

On voit de plus en plus de diversité mais, pour moi, ç’a été… c’était, un mot là que je me disais souvent, c’est « spectaculaire ».

H.: Oui.

S.: San Francisco, c’est spectaculaire.

H.: Oui.

S.: Bon.

Bien, merci beaucoup.

H.: Merci, Steve.

Au revoir.

S.: Au revoir.

Education in France and in Canada

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S.: Bonjour Marianne!

M.: Bonjour Steve!

S.: Alors là, tu es à Melun.

Melun

M.: Melun, oui.

S.: Oui.

Où tu travailles dans un lycée.

M.: C’est exact.

S.: Bon.

Alors là, aujourd’hui, j’aimerais discuter un peu de, bon, l’instruction, l’éducation publique.

Tu m’as dit que, là, vous avez eu des grèves chez vous, à votre lycée.

À ton lycée.

M.: Oui.

Jeudi dernier, oui.

S.: Et qu’est-ce qui c’est passé?

M.: Et bien, c’est une grève… Il y a beaucoup d’établissements scolaires où il y a des classes qui… qui vont fermer, parce qu’il y a des… des secteurs, surtout des secteurs professionnels où… ces secteurs (sont moins) choisis par les élèves, donc les classes vont fermer.

S.: Et pourquoi… et pourquoi ils sont moins choisis parce que… Est-ce qu’il n’y a pas de…

M.: Peut-être des secteurs moins porteurs?

S.: Mais, quand même, est-ce que, ces secteurs, là, professionnels, est-ce que ça… ça amène à des… à des positions, enfin, des emplois, est-ce que c’est…?

Parce que je sais, par exemple, il manque… il y a un manque de… de main-d’œuvre qualifiée donc… On s’est aperçu (qu’on) a trop de personnes formées à l’université et il nous manque, disons, des ouvriers qualifiés par exemple.

Je ne sais pas si c’est le cas en France.

M.: Les secteurs exactement où il n’y a… Il y a des secteurs où il n’y a pas de débouchés.

C’est reconnu, il y a beaucoup de… Il y a certains élèves qui choisissent ces matières mais que ça mène au chômage alors ils doivent choisir une autre… une autre branche parce que, bon, c’est inutile de faire des études là-dedans.

Question… Dans le secteur professionnel, il y a une chute.

Pourtant, dans l’Électricité, la Productique, je pense quand même qu’il doit y avoir des débouchés.

Ce sont des secteurs utiles.

S.: Oui.

M.: Donc, je ne sais pas vraiment la raison mais il y a moins de… moins d’élèves.

Il y a des élèves qui choisissent moins ces… ces secteurs.

S.: Et, là, les gens qui font la grève.

Quels sont leurs objectifs?

M.: Eh bien, ils ne sont… les professeurs ne sont pas vraiment d’accords que les classes ferment.

Parce que leur poste est en… est en jeu.

Donc, vu qu’il y a des postes qui sont supprimés, il y a certaines heures qu’ils vont devoir faire en plus de leurs propres heures pour combler… Ils vont essayer de réorganiser… l’administration va essayer de réorganiser les élèves qui… qui restent en… en moins de classes.

Donc, ils vont faire un peu plus d’heures et les heures supplémentaires, d’après ce qu’ils disent, sont moins payées.

À mon avis…

S.: Ah bon?

Les heures supplémentaires sont moins payées?

M.: Je ne peux pas affirmer.

Je trouve ça étrange parce que on… J’ai en… En principe, les heures que l’on fait en plus sont du même niveau que le salaire, enfin de… qu’on est payé par heure.

C’est au même niveau ou supérieur.

Immédiatement supérieur.

Mais, inférieur, je trouve ça bizarre.

Mais enfin, c’est ce qui est… c’est ce qui est dit.

Je… Là, je ne peux pas… Je ne peux pas affirmer.

C’est ce qu’ils disent.

S.: Est-ce qu’ils revendiquent aussi une diminution de… de la taille des… des classes?

De nombre d’élèves dans… dans les classes.

Nombre… nombre maximum de… d’élèves dans une classe.

M.: Oui, il y a, à peu près… pour une moyenne, trente élèves environ.

S.: C’est ce qu’il y a maintenant.

Est-ce que les instituteurs…

M.: Oui, à peu près.

S.: … trouvent que c’est trop?

M.: Oui.

S.: Est-ce qu’ils revendiquent une diminution de… de ce… ce niveau là?

M.: Oui.

Surtout ça… certaines classes difficiles.

Donc, la, ils demandent vraiment… ils insistent pour que les classes… le nombre d’élève soit diminué.

S.: Ici, au Canada, c’est toujours une… une revendication des… des instituteurs.

Mais il y a pas mal de recherches qui démontrent que, disons, le nombre maximum d’élèves dans une classe n’est pas très important.

Ce qui est plus important, c’est l’efficacité de l’instituteur.

M.: Oui.

D’accord.

S.: Et moi, si je me rappelle quand j’étais à l’école, qu’on était vingt-cinq ou trente ou vingt-deux, c’était moins important.

Il y avait des professeurs qui… qui étaient intéressants et qui savaient diriger une classe et puis il y en avait d’autres que, voilà, ils n’avaient pas de contrôle sur… sur leur classe.

M.: Oui, c’est le cas.

S.: Donc, l’instituteur est beaucoup plus important que la taille de la classe.

Et… et on a démontré que plus on diminue la taille moyenne des classes, plus il y a de mauvais professeurs.

En principe.

M.: Ils se cassent moins la tête!

S.: Bien, non, ce n’est pas ça, c’est que, en principe, on est obligé de… d’embaucher davantage de… de professeurs.

Donc on serait mieux… ça serait mieux d’avoir moins de professeurs mais de très bons professeurs.

Donc, même, si vous avez un très bon professeur, vous pouvez avoir trente, trente-cinq personnes dans la classe, ce n’est pas grave.

Donc, c’est mieux de… viser, disons, la qualité professionnelle plutôt que la taille des classes.

Si… si on pense aux intérêts des élèves.

Mais, bien sur, si on pense aux intérêts des… des instituteurs, bon, il faut des cl… plus les classes sont petites, plus il y a de… d’emplois dans la… de jobs pour les instituteurs.

M.: Oui, mais je ne pense pas que ça va changer quelque chose.

Si un professeur ne tient pas ses classes, il peut y avoir vingt élèves ou même dix, il ne les tiendra pas plus que s’il y en a trente.

Donc… Mais sur la qualité… primer la qualité, oui, je suis d’accord avec toi.

S.: Mais, là, c’est des questions que, en principe, les syndicats des instituteurs n’aiment pas trop discuter de cette question là.

Je ne sais pas en France, mais au moins au Canada.

Au Canada, l’idéologie des… des syndicats de… de l’instruction publique c’est que tous les professeurs sont (égaux).

Ils se (valent).

Enfin, on ne peut pas distinguer les meilleurs ou les moins bons.

C’est… c’est l’action syndicaliste.

M.: Oui mais, officiellement, disons.

S.: Oui.

M.: Officieusement, il y a des différences dans les professeurs…

S.: Bien sur.

M.: … et même dans les, bien, dans les écoles.

S.: Comme dans n’importe quelle profession, d’ailleurs.

M.: Les lycées et les universités, oui.

Ils sont classés.

Hein?

S.: Oui…

M.: Un professeur qui sort d’une école est différent d’un professeur qui sort d’une école cotée…

S.: Oui, peut-être.

Ou bien, c’est aussi une question, souvent, de personnalité parce que, moi je crois que l’enthousiasme que peut avoir un instituteur ou une institutrice peut être plus important que ce que cette personne a étudié, que ses connaissances, souvent.

M.: Les connaissances sont importantes mais le fait d’aimer son métier de… oui, d’être enthousiaste, ça se reflète dans son enseignement et les élèves le ressentent.

Enfin, moi je me rappelle quand j’étais élève.

Et… ça se ressent.

S.: Attends, je vais prendre ce téléphone puis je vais tout de suite continuer avec toi.

I’ll call you right back.

I’m on a Skype chat.

Ok.

Alors.

Alors, là, petite interruption.

Il y a mon fils, Mark, là, qui s’en va dans la voiture avec la famille.

Ils vont faire du ski à l’intérieur de la province, ici.

M.: Oh!

S.: Oui.

Parce que c’est ce qu’on appelle le « Spring Break ».

Parlant du Canada, j’ai lu un article.

J’aimerais avoir ton… ta réaction.

C’est que, au Canada, qui est un pays bilingue, mais les… les provinces… il y en a qui sont bilingues… il n’y en a qu’une qui est bilingue, c’est le Nouveau-Brunswick et le Québec est unilingue Français et les autres provinces sont unilingues Anglais.

Mais le pays est bilingue.

Et, dans le Nouveau-Brunswick, avant, ils commençaient l’instruction, enfin, l’enseignement du Français à partir de la première années pour les anglophones.

Et maintenant, ils vont changer cela parce qu’ils ont trouvé que, après douze ans d’instruction en Français, trente minutes par jour, il n’y a que zéro virgule soixante-huit pourcent, donc un peu plus qu’un demi pourcent des élèves qui atteignent… le niveau voulu de, enfin, ce qu’on appelle niveau intermédiaire de… enfin, de langue, enfin, parlée.

Donc c’est un… c’est des résultats très, très mauvais.

Et, là, ils vont essayer de faire ça plus intensivement à partir de la cinquième années de scolarité.

Mais c’est quand même incroyable qu’avec douze ans, et trente minutes par jour, les gens n’arrivent pas à parler.

Et je me demande, par exemple, en France, (à quel âge est-ce qu’on commence) à apprendre l’Anglais à l’école et quels sont les résultats, en général?

M.: Bien, les résultats, je ne les connais pas mais, ça fait… ça fait quelques années maintenant, l’Anglais est enseigné dans certaines écoles dans le primaire… à partir du primaire.

Donc avant dix ans.

Alors que, oh, il y a bien dix ans, les langues étrangères, donc, l’Anglais en premier, commençaient à partir… à partir de l’âge de onze ans.

Mais, là maintenant, à partir du primaire, ça commence.

S.: Oui.

Quand toi tu étais l’école, par exemple, les… les élèves de quinze, seize, dix-sept ans, est-ce qu’ils savaient s’exprimer en Anglais?

M.: Non.

S.: Non?

C’est-à-dire personne ou… cinq pourcents, dix pour cents?

M.: Oh, quinze, seize ans?

Pas beaucoup.

S.: Pas beaucoup, hein?

Pas beaucoup…

M.: Non.

S.: Oui.

M.: Non.

S.: Oui.

Et toi, quand tu étais à l’école…

M.: Non, parce que, à quinze, seize ans on… À cette époque on commençait à partir de l’âge de onze ans.

On avait des cours d’Anglais une fois… peut-être une fois par semaine et on…

S.: Une fois par semaine?

Mais c’est… c’est rien ça.

C’est… c’est… oui.

Ce n’est pas beaucoup.

M.: C’est rien et en plus, dans la classe on… bien on… il n’y avait… on ne parlait pas.

J’ai fait… bien, au col… au collège, ça fait quatre ans.

S.: Oui.

M.: Bien, en quatre ans, j’avoue que je n’ai pas appris grand-chose.

Oh, je ne savais pas… je ne savais pas parler.

J’ai plus appris a… après, par moi-même, quand j’ai commencé à… à m’y intéresser et à… à étudier par moi-même à… à côté de l’école.

Mais en… au sein de l’école, non, ce n’est pas assez.

S.: Oui.

Non, enfin, je… je suis convaincu que le succès dans l’apprentissage des langues, ça dépend du temps qu’on est… qu’on veut bien y consacrer hors de la classe et que l’instruction dans la classe n’est pas très importante… Et… c’est la même chose si on est élève en primaire ou bien adulte, c’est la volonté et… d’y consacrer du temps, donc, d’écouter, de lire, et de passer du temps avec la langue.

M.: Il faut faire un travail personnel à côté.

S.: Oui.

Absolument.

M.: Au lycée, il y a… certains élèves que… donc, au lycée, ils ont eu quatre ans… quatre années au collège donc, mettons, s’ils sont et terme… après sept… sept, huit ans, il y a certains élèves qui ne vont pas par… pouvoir faire une conversation en Anglais.

S.: Mais, il y en a qui vont pouvoir faire…

M.: Mais il y en a… cert… d’autres, oui.

S.: Oui.

M.: Mais, parce qu’ils s’investissent et ils font un travail personnel à côté de… des cours.

S.: Oui, mais si on voit l’exemple de… du Nouveau-Brunswick, ici au Canada, où après douze ans, et trente minutes par jour, il y a zéro virgule soixante-huit pourcent des élèves qui savent parler au niveau intermédiaire, donc, je crois que vous êtes plus efficaces en France.

Et ça, dans un… dans une province où la population est à trente pourcent francophone.

Où… où il y a pas mal de…

M.: Pourtant, la France, elle n’est pas reconnue pour parler…

S.: Oui, oui, bien, c’est mieux que… c’est mieux

M.: … elle n’est pas reconnue pour parler les langues étrangères.

S.: Bien oui.

Et… et on peut dire, au moins au Canada et surtout au Nouveau-Brunswick, il y a des emp… il y a des emplois.

Par exemple, pour travailler pour le gouvernement, il faut savoir parler Français.

Donc, il y a, en principe, il y a des raisons pour apprendre le Français.

Et, pourtant, il y a tellement peu de succès.

Bon, en France peut-être…

M.: Ça dépend, pendant la demi-heure

S.: … peut-être que l’Anglais est plus important en France que le Français ne l’est au Canada en général.

Je ne sais pas.

Mais ce n’est pas très à… à l’éloge de sys… du système d’éducation chez nous.

En ce qui concerne les langues, au moins.

Oui…

M.: Mais tu as des chiffres, là, pour… concernant la France?

Je n’en ai pas.

Hein?

Je…

S.: Oui.

Ça serait intéressant de voir mais…

M.: Bien, oui…

S.: Par… par contre, dans des pays comme l’Allemagne, ou surtout la Scandinavie, je crois que pas mal des élèves savent, enfin, ils sortent de l’école et ils savent parler Anglais et souvent, même, d’autres langues.

M.: Je pense qu’ils ont… oui, plus qu’en France, oui.

Il y a plusieurs personnes qui parlent…

S.: Et… mais je sais que, par exemple, en Hollande ou en Suède, la raison c’est que tous les programmes de télévision sont en version originale.

Donc, tous les petits Suédois et Suédoises, ils regardent la télévision et voient des films, ils écoutent, enfin, de la musique en Anglais.

Donc, je ne sais pas c’est… si c’est l’école qui… qui les enseigne ou si eux, ils s’instruisent eux-mêmes, à partir de leurs intérêts.

M.: Mais ça, c’est bien.

En France, on ne l’a pas ça.

Tout est traduit, tout est en Français.

S.: Ah, oui?

Au Japon, même quand j’étais là dans les années quatre-vingt, on pouvait… on avait, chez soi, un système, donc, on pouvait choisir la langue.

Donc, on pouvait le voir… on pouvait regarder un programme, disons, américain ou français ou italien, soit en Japonais, soit en version originale.

Moi, je trouve ça génial.

Donc, si, à… à la maison, si quelqu’un veut regarder le film en Italien, Japonais, Anglais, n’importe quoi, il suffit de… de choisir la langue qu’on veut.

Donc, au moins, on a la possibilité de choisir.

M.: Oui.

Après, ça dépend de l’intérêt, la mentalité.

J’entend certaines personnes qui disent : « Ah!

Bien non.

Mais moi, j’ai assez du Français.» Je… ils ne veulent pas s’intéresser à d’autres… autre chose que la France et le Français.

S.: Oui, oui.

Bien, c’est normal, d’ailleurs, enfin… Oui.

Bon!

M.: Oui, mais il faut s’ouvrir aussi, oui, bon…

S.: Bien oui.

Bien, c’est… c’est-à-dire, oui, il y a des conséquences, donc.

En France, je suis certain qu’il y a pas mal d’emplois où on exige l’Anglais.

Mais il y en a beaucoup d’autres où ce… ce n’est pas du tout important.

Et, si on n’est pas intéressé au… on n’est pas une mauvaise personne parce qu’on n’est pas intéressé aux langues, quand même!

M.: On peut être intéressé par autre chose, ça n’a rien à voir!

S.: Voilà.

Ok.

Bon.

Merci beaucoup pour la discussion et, bien, on va discuter de… d’autre chose peut-être la prochaine fois.

M.: D’accord.

S.: Ok.

Au revoir.

M.: Au revoir, Steve.

Marc, owner of Sophia Bookstore

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S: Bonjour Marc!

Je suis ici dans un café, à Vancouver, où on est entourés d’étudiants de langues et j’ai avec moi, aujourd’hui, Marc Fournier qui est propriétaire de la Sophia Book Store qui est spécialisée dans l’apprentissage des langues, n’est-ce pas?

M.F.: Absolument!

La librairie Sophia est une librairie multilingue pour les langues parlées et les langues visuelles aussi.

S: Mais je crois que puisque nous sommes Canadiens nous parlons beaucoup au sujet des langues.

Parce que, au Canada, les langues c’est de la politique et c’est peut-être un des problèmes ou une des raisons pour lesquelles les anglophones surtout ne sont pas très bilingues.

M.F.: C’est vrai.

Et c’est d’autant plus évident lorsqu’il y a des Européens qui viennent visiter et s’attendent à ce que partout au Canada on parle Français.

Ils sont toujours légèrement déçus, bien évidemment.

Ce sont des raisons historiques.

Techniquement, le Français aurait dû disparaître au Canada parce que, lorsque la France a plus ou moins abandonné sa colonie, l’Angleterre l’a reprise et il y avait cette petite poche de francophones à l’intérieur d’une mer anglophone.

Ce qui est arrivé historiquement, c’est que les anglophones ont fait du business et les francophones ont fait des bébés.

Donc c’est ce qu’on appelle la « revanche des berceaux ».

Et, tout à coup, on s’est retrouvé avec une énorme population qui parlait français et il fallait donc faire quelque chose avec cette population.

S: Je crois que le moment où on a commencé à faire quelque chose avec cette population, dans un sens pour les gens de ma génération, c’est dans les années soixante quand on a eu les changements politiques au Québec.

Je me rappelle très bien qu’à Montréal, dans les années cinquante, on n’avait pas besoin du Français.

Je suis anglophone, j’ai grandi à Montréal, je ne parlais pas Français et autour de moi, il n’y avait personne qui parlait Français.

Alors qu’aujourd’hui je crois que les anglophones au Québec sont parmi les plus bilingues au Canada parce qu’il s’es créé une nécessité d’apprendre la langue qui n’existait pas avant.

M.F.: C’est vrai.

Justement, cet essor du Français et pas seulement de la langue elle-même mais de toutes ces composantes artistiques comme le cinéma, la musique et les arts en général et puis, bien évidemment, avec la loi sur les langues officielles au Canada ont fait en sorte que le Français a continué mais ça reste une bataille de toute part.

Et on remarque de cycles… Quelqu’un pourrait dire qu’il y a dix ans, un anglophone se devait de comprendre le Français pour vivre à Montréal.

Ce n’est peut-être plus le cas aujourd’hui.

Et là, il y une autre vague d’immigrants, de gens qui viennent d’ailleurs et eux, bien évidemment, veulent apprendre l’Anglais au départ, on leur force à apprendre le Français… C’est assez compliqué tout ça, ce qui fait que, bizarrement au Canada, langue = politique beaucoup plus que langue = culture ou ouverture d’esprit.

S: Mais il faut dire quand même que, si on voit le cas de l’Anglais, bien sur il y a des gens qui apprennent l’Anglais pour des raisons culturelles, Pop Culture ou n’importe quoi, mais pour beaucoup de monde c’est une nécessité économique, commerciale, pour leur travail.

Donc ce n’est pas évident que les gens apprennent les langues pour des raisons culturelles.

Ça peut être une raison pour beaucoup de personnes mais peut-être pas pour la majorité.

Au moins pas dans le cas de l’Anglais, je crois.

M.F.: Pour une deuxième langue, non.

Pour une troisième langue, une quatrième langue, oui!

Mais, ce qui est étonnant, ce qui arrive à l’Anglais, c’est que c’est une langue extrêmement riche au niveau vocabulaire mais c’est une langue qui s’appauvrit d’année en année parce que, tout simplement au niveau arithmétique, plus de gens la parle moyennement, plus une langue s’appauvrit.

Donc on va se retrouver avec, on peut peut-être faire une prédiction mais disons dans cinquante ans, l’Anglais qui sera une langue presque informatique d’une certaine façon, utilisée spécialement dans les affaires, le business et je crois que chaque langue est en train de se creuser un petit créneau très personnel et les clichés vont vivre très longtemps.

C’est clair que lorsqu’on est dans des classes comme on a autour de nous ici, il y beaucoup d’étudiants qui viennent d’Asie et beaucoup ne savent pas que le Français est une langue officielle du pays et sont étonnés de l’entendre.

Mais lorsqu’ils ont des élèves qui sont francophones dans leur classe, tout de suite, c’est le cliché « romantique ».

Et dans tout ça, il y a quelque chose qui va perdurer mais il y un moment où, moi je ne crois pas que toutes les langues vont se mélanger et qu’on va se retrouver avec un Esperanto technologique, ça je n’y crois pas du tout.

Il y simplement des mouvements.

On voit aux Etats-Unis que l’Espagnol prend de l’ampleur, ce sera une autre langue plus tard.

C’est le mouvement des langues.

Et une langue vivante est une langue qui peut changer.

S: Et toi, ici par exemple à Vancouver qui est un monde anglophone, tu ne fais pas nécessairement la promotion du Français mais tu fais un peu la promotion de toutes les langues.

Mais je crois qu’en ce qui concerne le Français, tu es particulièrement impliqué.

M.F.: Oui, bien sur.

Parce que, premièrement, c’est ma langue natale, ma langue maternelle, mais aussi parce que c’est étonnant ici, en Colombie-Britannique, je dirais depuis le début du siècle jusqu’aux années quatre-vingt, c’était une société très anglophone unilingue et on ne comprenait pas très bien l’idée du bilinguisme avec des pensées un petit peu étranges dans le genre « Ça coûte beaucoup trop cher d’imprimer les deux langue sur un empaquetage.

» Et, ensuite, il y a eu cette grande vague d’immigration de gens qui viennent d’autres pays, qui parlent deux ou trois langues et qui s’aperçoivent qu’on leur dit qu’il y a une éducation gratuite, publique dans les deux langues ici et eux sautent sur l’occasion.

Et, donc, le futur du Français appartient beaucoup aux communautés asiatiques qui viennent s’établir ici pour des raisons de travail.

On a beau apprendre l’Anglais mais, pour avoir un meilleur emploi, au gouvernement par exemple, le fait d’avoir le Français en plus est un atout.

Donc, on va se retrouver où on aura une population qui aura passé de l’unilinguisme Anglais à un trilinguisme minimum, sans vraiment passer par le bilinguisme.

Et ça, c’est assez étonnant, et c’est dans un court laps de temps.

S: Mais il n’y a pas que les nouveaux venus qui apprennent le Français.

Par exemple, mes petits-enfants vont à l’école d’immersion et je crois qu’il y a quand mëme beaucoup d’anglophones qui y envoient leurs enfants et c’est très populaire.

Et je crois qu’il y a des queues d’attente pour faire entrer ces enfants aux écoles d’immersion.

Alors, ça aussi c’est un phénomène assez nouveau.

M.F.: Oui!

C’est un autre volet de la raison pour laquelle moi, au niveau du Français, ayant une librairie, je suis fournisseur à toutes ces écoles et à tous ces élèves qui apprennent le Français.

Et je crois que, tout à coup, un peu comme les Italiens qui sont arrivés dans les années cinquante et qui ont voulu que leurs enfants s’assimilent le plus rapidement possible ont cessé de parler Italien à leurs enfants.

Les enfants de ces enfants vont maintenant à l’école pour apprendre l’Italien parce que ces gens se disent « C’est con!

Mes parents parlaient une langue et ils auraient pu me la transmettre… » Et puis ça a été oblitéré pour des raisons souvent financières.

La culture, ça passe avant.

On se trouve un bon emploi, une maison et tout, on réussi le rêve américain et on laisse tomber, et on se rend compte que c’est une grande richesse.

Donc, je crois qu’il y a eu aussi ce revirement de la part de la communauté anglophone qui se dit « Eh bien, voilà!

C’es excellent, ça!

Deux langues, profitons-en!

S : Il n’empêche quand même que nous dépensons, j’ai vu les chiffres au Canada, des milliards de dollars pour l’enseignement du Français à l’école, pour les fonctionnaires, etcetera, mais que le taux de bilinguisme est en baisse.

Et je vois notre commissaire des langues officielles qui propose que, par exemple, tout diplômé d’université doive pouvoir parler Français avant d’avoir son diplôme ou qu’il faut un nouveau test, etcetera.

Mais tout ça, à mon avis, ne va rien changer!

Parce qu’il faut motiver les gens, parce que les gens qui ne sont pas motivés… Comme tu sais, j’ai LingQ et nous sommes très préoccupés par ce problème de la motivation et comment on peut rendre l’apprentissage d’une langue plus à propos.

C’est ça, finalement.

Parce que, si la personne est motivée, elle va apprendre.

Mais ce n’est pas en imposant des obligations en disant « Apprends le Français parce que c’est ton obligation comme Canadien!

» Mais ça ne marche pas ça, ça n’a pas de sens.

M.F.: Non.

Je suis parfaitement d’accord.

J’étais plus d’accord avant.

Moi, j’ai toujours eu comme principe que lorsqu’on est obligé d’imposer légalement, avec les lois, l’apprentissage d’une langue, c’est que cette langue est déjà en train de disparaître.

Mais l’Histoire nous raconte quelque chose assez différemment au Québec, je crois, où on a imposé aux nouveaux immigrants d’apprendre le Français et c’est ce qui a plus ou moins permis un deuxième essor de la langue.

Donc je crois que la raison principale doit être une question de motivation et d’intérêt, ça c’est clair.

C’est souvent à cause d’un voyage, ou à cause d’un compagnon ou d’une compagne mais je crois qu’il est important qu’il y ait un certain encadrement au niveau politique pour permettre un suivi à ça.

Il y a beaucoup de boulot à faire.

S: Mais je crois qu’au Québec, de mon avis, ce qui a été le plus important, c’était l’imposition du Français au niveau du travail.

Donc chaque société qui a plus de dix, quinze, vingt ou cinquante employés doit fonctionner en Français.

Donc, à ce moment là, pour les anglophones, pour avoir un job, il faut savoir parler Français.

Ce n’est pas parce que l’on va vous donner un test et vous êtes obligés d’avoir une bonne note sur le test sinon, quoi, on vous envoie en prison, enfin… Non, il faut qu’il y ait une raison pratique pour apprendre ces langues.

Et ça c’est difficile de l’imposer ici.

Bon, si vous apprenez le Français, vous pouvez travailler au fédéral.

Mais ce n’est pas tout le monde qui va travailler au fédéral, quand même!

M.F.: Oui.

Chacun a ses raisons.

Ici ça peut être le Français… Au niveau économique, c’est beaucoup la Chine, le Chinois.

On veut apprendre le Chinois.

La librairie, lorsqu’elle a été fondée par mon beau-père qui est venu du Japon en 1975, il a ouvert une librairie japonaise à Vancouver… C’était un pari un peu fou parce que, à l’époque, on avait beau être sur le bord du Pacifique, les gens avaient très peu envers l’Asie.

On sortait de la Deuxième Guerre Mondiale et avec ce qu’on a fait aux Canadiens d’origine japonaise, c’est assez éloquent.

Mais, donc, il a fait un travail de pionnier.

Et, à l’époque, pendant plusieurs années, il a été le seul fournisseur de produits pour apprendre le Japonais en Amérique.

Il fournissait toutes les universités américaines.

Et donc, là il y a un cycle qui est différent.

C’est le cycle du Chinois.

Et dans quelques années, il y aura un autre cycle.

Ce sont pour des raisons économiques, bien sur.

Mais les raisons personnelles, c’est très différent.

S: De toute façon, je crois que l’on peut discuter, être d’accord sur certains points et pas d’accord sur d’autres points en ce qui concerne la politique linguistique au Canada mais je crois que nous sommes d’accord qu’apprendre une autre langue apporte beaucoup de richesse.

Ça peut être une richesse culturelle, sociale, économique… Enfin, il y a beaucoup à gagner par l’apprentissage des langues et toi, de ton côté, tu travailles pour ce but et, moi, je fais la même chose sur Internet.

C’est toujours un grand plaisir de pouvoir discuter de ces sujets.

M.F.: Et puis, il y a un truc qu’il ne faut pas oublier non plus.

C’est qu’en apprenant une autre langue, on apprend la sienne une deuxième fois et ça, c’est très important.

On ne peut pas comprendre aussi bien notre langue maternelle jusqu’à ce qu’on en apprenne une deuxième ou une troisième.

Et ça c’est une richesse, il n’y a aucun cours qui peut expliquer ça.

S : Oui.

Je suis entièrement d’accord parce que je crois qu’on devient un peu plus souple.

On devient conscient que, dans d’autres langues, il y a des structures différentes.

Et on commence à se rendre compte de choses, dans sa langue, dont on ne s’était pas aperçu avant.

M.F.: Par automatisme, par mimétisme.

Et, tout à coup, on se met à comprendre et puis on peut vraiment augmenter la qualité de notre vocabulaire et la précision de notre élocution.

Ça c’est clair.

S : Si on est d’accord sur tout, il n’y aura plus de discussion!

Merci beaucoup, Marc!

M.F.: Merci à toi!

Marianne a tutor at LingQ

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S.: Bonjour Henri!

H.: Bonjour Steve!

S.: Qu’est-ce qu’on va discuter aujourd’hui?

H.: Ah, il y plein de choses dont on peut discuter mais on pourrait un peu parler de culture, par exemple.

S.: Bien oui, parce (qu’on a eu) des auditeurs qui nous ont demandé si on ne pouvait pas parler un peu de la culture moderne en France.

Je ne sais pas ce que ça veut dire, la culture moderne.

H.: Ah, je pense que ça peut vouloir dire ce qui se passe… les films, les chanteurs qui marchent bien, qu’est-ce qui… la culture!

S.: La culture.

H.: Ça peut être assez large!

S.: Oui, oui.

Bien, par exemple, les films… il n’y a pas… il me semble qu’avant il y avait beaucoup plus de films français qui passaient ici au Canada, soit au théâtre, au cinéma, soit à la télévision, et maintenant il y en a moins.

Il y a beaucoup plus de films espagnoles, enfin, autres.

Il me semble qu’il y a moins de films français.

H.: Oui.

Mais je sais que (les films) espagnols marchent très fort en ce moment dû au fait surtout que, bien, ils ont beaucoup plus (de liberté) depuis que Franco est parti.

(Je pense qu’on voit ça) seulement maintenant parce que, forger (tout un) environnement cinématographique, ça prend énormément de temps.

La culture, (ça ne se fait pas) en quelques années; ce n’est pas comme l’économie où on peut voir un changement énorme en quelques années.

Je pense que la culture, ça prend beaucoup plus de temps.

Mais c’est vrai que (, par rapport aux Etats-Unis,) les films français ont toujours assez bien résisté mais, (par rapport aux autres pays européens), par exemple le cinéma allemand, je crois, est un petit peu mort, le cinéma italien…

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S.: Ah, oui!

Mais ça l’a toujours été.

Enfin, je ne me rappelle pas d’avoir vu des films allemands…

H.: Oui…

S.: … alors que les films français, enfin, il y a des acteurs comme Depardieu…

H.: Oui!

S.: … voilà, et puis Catherine Deneuve, enfin, Alain Delon là, avant, enfin, il y a toujours eu des vedettes de cinéma français qui étaient bien connues.

Et même des régisseurs qui étaient très bien connus.

On a eu…

H.: Des régisseurs?

Des…

S.: Enfin, c’est-à-dire des, comment dit-on…

H.: Des metteurs en scène.

S.: … metteurs en scène!

Comme, voilà, oui, metteurs en scène, comme on a eu, enfin, la nouvelle vague là… Jules et Jim.

C’était peut-être le premier film français que j’ai vu, là, quand j’étais jeune.

Mais aujourd’hui, là, est-ce qu’il y a des films qui sont très populaires, là, récemment en France?

H.: Ah!

Il y a un film qui vient de sortir, il n’y pas très longtemps, qui s’appelle « Bienvenu chez les ch’tis ».

Les ch’tis c’est les gens qui habitent dans la région Nord.

C’est une région assez particulière puisque c’est une ancienne région ouvrière; il y avait beaucoup d’industries, il y a beaucoup de mines, là-bas.

Et c’est un film qui, apparemment, marche très, très fort et qui est même en passe de détrôner « La grande vadrouille » qui était un film très, très populaire.

C’est, je crois, un film qui passe quasiment tous les ans à la télévision en France.

Et, apparemment, ce film, « Bienvenu chez les ch’tis », est en passe de faire mieux que « La grande vadrouille ».

Ce qui est assez exceptionnel.

S.: Et de quoi s’agit-il dans ce film?

H.: (C’est une personne qui habite) dans le Sud de la France et, donc, il parle un petit peu des préjugés que les gens du Sud ont par rapport au Nord; il y fait très froid, qu’il y pleut tout le temps et…

S.: Et c’est pas vrai?

H.: Il fait froid, il pleut assez souvent mais ce n’est pas… Je veux dire, c’est comme ici à Vancouver, il pleut souvent mais la vie est très agréable quand même, donc ce n’est pas…

S.: Oui…

H.: Je veux dire, (si jamais le beau temps était) le seul facteur important, personne n’habiterait au Canada ou… tout le monde habiterait sous les Tropiques!

Mais, non, ce n’est pas le cas.

Il y a beaucoup d’autres facteurs et ça parle un peu (de la culture de) ces gens du Nord (qui est une culture un peu) ouvrière, un peu… un peu brut de fonderie et, pour avoir vu le film, je l’ai trouvé vraiment, vraiment très bien fait.

(C’est) une comédie.

La comédie n’est pas exceptionnelle mais on s’amuse bien.

Mais c’est vrai que c’est très agréable de découvrir un petit peu cette culture des gens du Nord qui ont une espèce de dialecte assez particulier qui s’appelle le ch’ti, d’ailleurs.

S.: Oui.

H.: Et c’est vraiment…

S.: Et, donc, ce n’est pas… ce n’est pas des Normands, donc.

H.: Non, non, non!

S.: Les ch’tis, c’est plus au Nord que, enfin…

H.: Plus au Nord, oui.

C’est les gens qui (habitent aux alentours) de Lille, c’est vraiment le Nord.

S.: Et… et je crois que, enfin, dans le temps, c’étais des gens qui… il y avait quand même des gens qui parlaient le Flamand, dans le temps dans cette région.

Ou non?

H.: Peut-être.

Je ne sais pas.

S.: Enfin, peut-être.

Enfin… Ok.

H.: Je ne sais pas.

S.: Oui.

Donc, c’est une région… donc, est-ce qu’on boit d’avantage de la bière plutôt que du vin, par exemple?

Est-ce qu’on…

H.: Oui.

Oui, oui!

S.: … mange des choses plus lourdes?

H.: Oui.

Oui, oui!

C’est un petit peu… Mais, de… là d’où je viens, en Lorraine aussi, on a tendance à boire un peu moins de vin, boire un peu plus de bière et à manger des plat, oui, (un peu plus) consistants.

Mais, oui, (c’est assez…)

S.: Mais (qu’est-ce qui fait), donc, le charme de ce film?

Est-ce que tu as vu le film?

H.: Oui, oui, j’ai…

S.: Oui, oui, tu l’as vu!

H.: … j’ai vu le film.

S.: Oui.

H.: Ce qui fait le charme de ce film, c’est de découvrir, justement, cette culture ch’ti (qui est) quelque chose d’assez méconnue.

Je pense (qu’en) France, il n’y a pas énormément de gens qui savent que les ch’tis existent.

Mais (c’est vraiment très particulier).

Ils ont une façon de parler qui est assez extraordinaire qui est… Par exemple, les Français trouvent que les Québécois parlent d’une façon assez rigolote mais les ch’tis, c’est encore pire.

S.: Ah, oui?

Ah!

Bon.

H.: C’est vraiment… Ils ont des expressions très particulières, ils ont (des mots) très particuliers qu’ils utilisent.

(C’est pas) toujours facile pour un Français venant de Paris de comprendre les ch’tis, les vrais, (ceux qui sont) vraiment ch’tis.

En général, (les gens qui) parlent, entre guillemets, ce dialecte sont des gens assez âgés.

Maintenant, la nouvelle génération parle plutôt un bon Français.

(Et c’est une culture) qui se perd un petit peu mais (qui est toujours…) les gens qui vivent de là-bas y sont très attachés.

S.: Mais, les gens, donc, les ch’tis, est-ce que leur culture est un peu semblable à la culture de chez vous, à Nancy dans la Lorraine.

H.: Oui, je pense qu’on peut dire qu’elle est assez semblable pour quelqu’un qui n’est pas Français.

S.: Oui…

H.: Je n’ai pas l’impression qu’elle soit… elle est proche (puisqu’on n’est) pas très loin géographiquement mais, non, (ce n’est) pas exactement la même chose pour que… Je pense que pour un Français… un Français dira : « Ça n’a rien à voir!

» Même si je pense que pour (un étranger) ce serait très, très similaire.

S.: Et ce film, (est-ce que c’est) dirigé, enfin, est-ce que c’est surtout (les gens) d’un certain age ou est-ce que c’est même les jeune, les vieux, tout le monde qui aiment ce film?

Quel est le public pour ce film?

H.: Je crois que… Bien, les gens du Nord ont énormément apprécié ce film puisque (de la culture) qui passe au niveau national et qui s’intéresse à la région Nord, ce n’est pas très courrant.

Mais, même, je crois que (tout le monde apprécie) ce film.

(S’il) est en passe de détrôner « La grande vadrouille », je pense que c’est parce qu’il a un succès à tous les niveaux.

On ne peut pas arriver à… Je crois que… il a fait un million d’entrées les trois premiers jours où il est sorti, ce qui est pas mal du tout pour un film (qui est) seulement national à la France.

S.: Mais je sais que, enfin, dans les films français, souvent on (idéalise) le Sud…

H.: Oui…

S.: N’est-ce pas?

Il y a eu, enfin, comment il s’appelle… Marcel Pagnol, non?

H.: Oui.

S.: Enfin, Manon des Sources, etcetera.

Et, bien sur…

H.: Les films de Fernandel aussi.

S.: … on est toujours attiré par le soleil quand… là où il fait beau, puis l’accent chantant du Midi et tout ça.

Mais, finalement, les gens du Nord ils ont leur vie.

Je sais que j’ai des amis au Havre où il pleut aussi pas mal, bien, ils ont une vie fantastique, hein.

C’est une petite ville, ils sont tout de suite à la mer, ils sont… ils vont au golf, ils ont des petits restaurants, ils toute une vie culturelle et autre.

Ce n’est pas pire que… que dans le Sud.

H.: Oui, oui.

Surtout que… c’est vrai que le Sud a été, entre guillemets, un petit peu idéalisé et c’est de plus en plus… il y a de plus en plus de monde.

Par exemple, il y avait une ville qui était très sympathique, apparemment, il y a une cinquantaine d’années, Toulouse.

Et, depuis un petit moment, bien, Toulouse devient une grosse ville.

C’est… elle a grossi très, très vite.

Parce que tout le monde s’installe à Toulouse, il y a plein d’industries qui… l’industrie aéronautique, Airbus a ouvert de usines là-bas, des centres de recherche donc, énormément de monde y vont et, apparemment, (c’est devenu) une ville… une grosse ville donc, qui a perdu beaucoup de son charme et, même pendant l’Été, le Sud est toujours pris d’assaut.

On parle de « l’autoroute des vacances », c’est l’autoroute qui passe pas très loin de Lyon, il me semble, qui est toujours embouteillée…

S.: Mais ce n’est pas mauvais, la pluie… Si on parle de film, il y a eu « Les parapluies de Cherbourg » et il pl… Puis (il y a une chanson) qui s’appelle « Il pleut sur Nantes » de Barbara.

Là, je me rappelle là, quand j’étais jeune.

Oui.

Puis, Lille, ça me rappelle aussi la première fois que je suis entré en France, je faisais de l’autostop.

J’avais dix-neuf ans, puis je débarquais de l’Angleterre, puis il y avait, d’abord, il y avait un type, donc, un Belge qui m’avait emmené à Gent, enfin en… vélo… pas en vélo mais en… comment ça s’appelle…

H.: Mobylette.

S.: … en Vespa… Mobylette?

Puis, ensuite, arrivé à Lille, il y avait des instituteurs, qui enseignaient dans une école à Lille, qui m’ont invité, d’abord, de passer la nuit à (l’école), j’étais dans… parce que c’était l’Été, il n’y avait pas de classe.

Puis, ensuite, ils m’ont invité à manger, ensuite ils m’ont conduit à Paris… Ils ont été d’une gentillesse, d’un accueil, mais… mais sensationnel.

J’en garde toujours le souvenir, de Lille.

C’était des gens, mais, très, très, très sympathiques.

C’était peut-être des ch’tis?

H.: Oui…

S.: Je ne savais pas…

H.: Peut-être, oui.

Mais, oui bien, c’est un petit peu… en reparlant de ce film, c’est un petit peu le message qu’il y a dans ce film, c’est que les gens… enfin que le film essaie de faire passer, c’est que les gens du Nord sont très, très accueillants.

Je ne suis jamais allé à Lille mais on m’a dit que, oui, que en tout cas c’était une ville qui… La ville en elle-même n’est pas très, très jolie mais, oui, les gens… Il y a plein de choses à faire… Il y a quelque chose de très fameux, à Lille, qui s’appelle la Braderie de Lille qui est quelque chose (d’assez extraordinaire) apparemment.

C’est quelque chose à faire quand on y va…

S.: Mais c’est un… c’est un festival ou… Qu’est-ce que c’est?

H.: Oui, c’est un festival, en même temps il y a plein de… Tout le monde est dehors, c’est… Je ne sais pas exactement ce que c’est mais apparemment c’est plein de choses à la fois.

C’est une sorte de grand marché mais beaucoup de gens y vont, on y boit énormément de bière, apparemment.

S.: Est-ce qu’ils ont… est-ce qu’ils ont une cuisine à eux, les ch’tis?

H.: Ah… Bien, il y a la cuisine… cuisine du Nord, oui.

Je sais qu’ils ont des… quelques fromages assez particuliers.

Bon, dire qu’ils ont des fromages assez particuliers, je pense que, pour la France, ce n’est pas vraiment un scoop.

Mais (je connais assez mal la culture culinaire) du Nord.

J’y suis… je suis allé une seule fois à Lille.

S.: Oui.

Mais, sinon, d’autres films que… J’ai vu des films français qui étaient très, très amusants.

Il y a des… mais enfin, il y a… mais je ne me rappelle plus des noms mais il y en a eu… J’aime bien Gérard Depardieu.

Je trouve que c’est un grand acteur.

Mais, malheureusement, on n’en a pas assez de films français ici.

H.: Oui.

Bien, je pense d’autant plus que les… Souvent, l’humour français a tendance à jouer beaucoup sur le… c’est des jeux de mots, des choses comme ça qu sont toujours difficiles à retranscrire.

S.: Oui.

Mais je me rappelle, il y avait un film, justement, où il y avait Gérard Depardieu et il s’agissait d’un type qui allait être viré de sa société, de là où il travaillait, et qu’il… qu’il, donc, il avait trouvé l’astuce là de… se présenter comme homosexuel…

H.: Ah, oui!

Ça…

S.: … et que donc, c’était abus des droits des homosexuels, je ne sais pas quoi… Mais c’était très, très, très rigolo.

Est-ce que… Je ne me rappelle plus du nom, là.

H.: C’est « Le placard ».

S.: Ah, « Le placard ».

Oui.

H.: Oui.

C’est très, très… très, très bon.

Mais, Gérard Depardieu, il me semble, il y joue un type un peu lourdaud, un peu… un peu « beauf ».

Et, c’est vrai (qu’il le joue) très, très bien.

Mais Depardieu est quelqu’un qui tourne énormément de films.

Je ne sais pas combien de films il a fait mais il en sort sans arrêt qui sont tous…

S.: En Anglais et en Français, d’ailleurs.

H.: Oui.

C’est ça (qu’il y a d’assez) extraordinaire.

S.: Oui, oui.

Bon!

Bien, on a parlé un peu de films, et de ch’tis, et de régions en France.

Voilà.

Merci beaucoup.

H.: Merci Steve. Au revoir!

S.: Ok. Au revoir!

Lise Anne of Le Centre Culturel de Vancouver

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Steve: Bonjour

Lise Anne: Bonjour

Steve: D’abord, comment vous appelez vous?

Lise Anne : Je suis Lise Anne Bruné, coordonatrice de production pour le Centre Culturel Francophone de Vancouver

Steve: Qu’est-ce-que c’est que le Centre Culturel Francophone de Vancouver?

Lise Anne: En fait, on a des membres, on a près de mille membres au Centre Culturel puis notre mandat est bien sûr de représenter la communauté francophone et francophile de Vancouver par des activités qu’on organise, des concerts surtout au niveau de la culture mais aussi du communautaire donc bibliothèque, vidéothèque et tout ça.

Steve: Et vous avez combien de membres?

Lise Anne: Près de mille membres, en fait, qui font partis du centre mais on a aussi beaucoup de gens qui passent sur Vancouver pour quelques semaines donc ils ne deviennent pas membres du centre mais ils viennent nous voir, visiter un peu pour voir ce qu’on fait.

Ils sont intéressés à voir que la vie francophone est quand même assez présente dans une ville anglophone, dans une province anglophone donc c’est toujours un intérêt grand pour les gens qui viennent nous visiter.

Steve: Moi, quand je viens ici, je mange toujours au restaurant parce que c’est assez bon marché et c’est aussi très bon.

Lise Anne: On nous parle toujours du restaurant.

Le restaurant est une compagnie indépendante donc ça ne fait pas parti du centre culturel mais on a la chance qu’il soit dans nos locaux donc, pour nous aussi, c’est un plaisir d’aller manger là.

C’est un restaurant français, le propriétaire est francophone et les serveurs sont bilingues.

C’est très agréable parce qu’un anglophone qui va aller manger là a quand même la culture française là qui est tout près dans sa ville donc la clientèle est de toute sorte, pas seulement francophone.

Il y a tout le monde qui va manger au restaurant.

C’est très bon.

Steve: Vous, vous êtes originaire d’où?

Lise Anne: De Montréal, sur l’île de Montréal, donc je suis Québécoise et puis ça fait pas longtemps que je suis à Vancouver.

Ça fait depuis le mois d’octobre donc même pas un an que je suis ici.

Steve: Et comment, si je peux demander, comment est-ce que vous avez trouvé ce travail?

Lise Anne: En fait, je travaillais dans le domaine de la culture à Montréal pour une maison de disque et puis, sur internet, j’ai découvert ce poste, qui était ouvert, de coordination de production ici, puis j’avais déjà le goût de partir, voir un peu de pays.

J’étais jamais sortie, j’avais déjà voyagé à l’extérieur du Canada mais jamais à l’intérieur donc j’avais le goût de voir surtout cette province, près de la Colombie Britannique.

Au Québec, c’est un peu la province mystérieuse, méconnue et puis le gens sont intéressés, puis attirés vers ici, la côte ouest, donc voilà pourquoi je suis venue ici.

Steve: Bon.

Quelle sont les activités ici, au centre?

Lise Anne: Tout d’abord on a une activité, les cours de français qui sont très populaires.

On a différents niveaux, de débutants à avancés, donc tout le monde peut trouver son compte et son niveau pour apprendre dans nos cours.

Ensuite de ça, on a les mercredis rencontres.

A tous les mercredis, à tous les mois, les gens se rencontrent ici dans le lobby du centre ; on aménage un peu en lounge, ça fait plus agréable pour les discussions et puis voilà il y a de vingt à trente personnes chaque semaine qui viennent ici parler français mais sans sujet préconçu donc ils parlent de tout, de l’actualité, de ce qui se passe dans la ville, donc ça créé des liens, des amitiés se sont créées ici puis ensuite ils se rencontrent en d’autres moments donc c’est quand même agréable de savoir ça.

On a aussi en fait des concerts, «Les concerts Nouvelle Scène» une fois par mois qu’on organise, donc des concerts avec des artistes francophones de la province, surtout de Vancouver, qui viennent faire une performance ici.

On a aussi à chaque année bien entendu un grand festival en été « Le Festival D’été Francophone De Vancouver » qui donc pendant une semaine et demie se déroule mais une journée, le premier samedi du festival, qui se déroule sur la rue donc on a des grands concerts à l’extérieur.

Les gens viennent nous voir et puis c’est très populaire comme activité à Vancouver.

Steve: Vous êtes donc coordonatrice de production?

Lise Anne: Exactement.

Steve: Qu’est ce que ça veut dire production, exactement?

Lise Anne: En fait, c’est la production des activités donc tout ce qui touche à l’organisation, on pourrait appeler ça organisation parce que de l’embauche des artistes jusqu’à la planification de l’horaire jusqu’à la programmation de nos activités, trouver justement les artistes qui vont venir se produire ici, organiser les cours de français, les inscriptions, faire en sorte que tout se déroule avec une certaine logique puis que, aussi qu’on développe de nouvelles activités et puis essayer de plus en plus de toucher tout le monde parce que les francophones viennent d’un peu partout, ce n’est pas seulement du Québec.

Et puis, il ne faut pas seulement non plus essayer d’atteindre ce public là, donc les français, il y a des africains donc il faut toucher toutes les communautés francophones, puis enfin attrayer tout le monde.

Steve: Est-ce que le travail ici, est-ce que ça été un peu ce à quoi vous vous attendiez, est-ce que c’est avéré très différent, est-ce que c’est satisfaisant comme travail ?

Lise Anne: C’est très satisfaisant.

En fait, je sortais d’un milieu de la musique au Québec, c’est un milieu, ça joue dur quand même, c’est difficile et puis ici je suis arrivée puis la communauté, même si elle est petite, elle est quand même relativement grande, et puis surtout le fait que les anglophones ici ont une attirance pour le français, il veulent l’apprendre.

Ce n’est pas du tout, c’est même bien vu, je crois, de parler deux langues et plus donc vraiment je suis même surprise, j’ai appris de choses sur mon pays que je ne savais pas.

Puis ça me réconcilie même avec tout ça, les langues et puis le travail en communauté ; le communautaire c’est assez satisfaisant de voir à quel point on peut avoir un impact aussi sur la vie des gens.

Les gens viennent ici parfois pour toutes sortes des choses, des ressources, pas nécessairement culturelles.

Ils viennent d’arriver, ils ne savent pas où aller pour du logement, de l’emploi, donc, ce n’est pas nous nécessairement qui vont les aider là-dedans, mais on peut les guider vers les bonnes organisations, les bonnes personnes donc on sent qu’on fait quelque chose de bien aussi.

Steve: Oui, je suis certain et est-ce que vous avez beaucoup de bénévoles?

Enfin, des gens qui viennent participer, aider, des bénévolats qui vous aident?

Lise Anne: Tout à fait, en fait, le centre ne pourrait pas fonctionner sans nos bénévoles.

En tant qu’employés, on n’a pas beaucoup d’employés ici, on est quatre donc… on a des stagiaires qui viennent bien entendu nous aider chaque année mais les bénévoles viennent pour justement assurer que les événements se déroulent bien.

Au festival, on a plus de cent bénévoles qui viennent nous aider durant toute la durée du festival donc on ne pourrait pas engager cent personnes pour faire ça, on ne pourrait pas se le permettre donc une chance qu’ils soient là, bien entendu.

Steve: Et les bénévoles, ils sont motivés donc par le désir de connaitre d’autre gens, pour pratiquer leur français ou quels sont…qu’est-ce que, eux, les bénévoles cherchent dans leur participation à ces activités?

Lise Anne: Moi, c’est la première chose qui m’a surprise, en fait justement les gens veulent aider.

On a beaucoup de bénévoles qui nous appellent pour nous demander « Avez-vous des besoins bientôt ?

Je veux venir vous aider » On n’a pas besoin de les contacter pour qu’ils viennent.

C’est la première chose qui m’a surprise et puis il y a deux catégories.

Il y a vraiment les bénévoles anglophones ou qui parlent une autre langue à la maison qui viennent nous aider pour pratiquer la langue française parce qu’il n’ont pas beaucoup de chance de le faire à la maison et puis aussi les francophones qui viennent ici puis qui travaillent dans un milieu anglophone qui vivent leur vie maintenant en anglais puis qui veulent pas perdre leur côté, leur langue, leur culture et puis qui veulent continuer à fréquenter des gens francophones puis donc, il y a aussi beaucoup de bénévoles qui viennent pour ça, pour aussi aider la communauté puis faire leur marque un peu.

Steve: Et les gens qui suivent les cours, est-ce que ce sont les gens donc qui n’avaient pas de contact avec le français sauf que, bien sûr comme dans tout canadien anglais, on a le français à l’école ou est-ce que c’est souvent par exemple des gens d’origine francophone ou la deuxième génération commencent à perdre le français et donc qui veulent renouveler leur français?

Quelle est le prototype, le profil des étudiants que vous avez ici?

Lise Anne: La plupart, la grande majorité sont des franc…des anglophones, pardon, qui viennent vraiment parce qu’ils n’ont pratiquement jamais eu de contact avec la francophonie mise à part un petit peu à la télévision par la biais de Radio Canada Français donc ils ont vu que ça existait et puis à l’école.

Souvent la majorité des gens arrivent ici, disent « tout ce que j’ai comme français, c’est ce que j’ai appris à l’école » donc on s’entend qu’on ne peut pas faire une discussion très poussée avec ce français là donc non, une majorité des gens n’ont pas une grande connaissance de la langue en arrivant ici au centre pour apprendre la langue.

Steve: C’est intéressant souvent les gens, ils ne font pas beaucoup d’efforts à l’école.

Bien sûr de mon avis, le français et les langues sont mal enseignés à l’école mais enfin ça dépend aussi de la volonté de l’étudiant.

Quelqu’un qui veut apprendre, même quand il est à l’école secondaire, pourrait apprendre mais la plupart des gens ne font pas d’efforts.

Il n’aime pas le français, c’est ennuyant, etcetera.

Puis, arrivé à un certain âge ou est-ce que c’est…je dois vous demander, est-ce que c’est les adultes ou est-ce que c’est des jeunes, qu’est-ce que c’est comme…?

Lise Anne: Exactement, c’est surtout rendu à l’âge adulte en fait qu’ils se rendent compte que leur emploi…on va leur demander parfois de parler français, la majorité des emplois aujourd’hui, en fait, demande d’être bilingue, on ne sait pas quand on va être amené à parler avec quelqu’un du Québec ou quelqu’un de la France qui ne saura pas parler anglais.

Donc, c’est vraiment pour un avancement professionnel souvent qu’ils viennent ici.

Et puis justement c’est ça il y a, ils n’ont pas pris ça assez au sérieux qu’au secondaire mais c’est la même chose de notre côté, je veux dire l’enseignement des langues, que ce soit français ou anglais, dans les écoles… chacun trouve qu’il y a un manque à ce niveau là donc ils se rendent compte que bon, l’effort n’a pas été là à l’adolescence alors ils se reprennent en main à l’âge d’adulte.

Oui, c’est vraiment pour ça.

Steve: Bon, merci beaucoup pour nous expliquer le centre, c’était très intéressant et j’espère que je pourrais avoir d’autre occasions là de parler avec vous ou avec d’autre personnes ici au centre.

Merci beaucoup.

Lise Anne: Merci beaucoup.

Is France anti-business?

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S.K.: Bonjour Henry!

H.: Bonjour, Steve!

S.K.: Comment ça va aujourd’hui?

H.: Bien.

Il y a un peu de pluie, mais ça va bien.

S.K.: Ah, oui? Il pleut à Vancouver?

H.: Oui. Incroyable! (rire)

S.K.: Incroyable!

Ce matin, je lisais le journal, puis il y avait un article… une article…

H.: Un article.

S.K.: Un article, qui discutait de… bon, la mentalité ou l’attitude des Européens, et surtout des Français et des Allemands, vis-à-vis le commerce, le business, etcetera.

Et l’article disait que c’est dans le système, enfin, de… de l’éducation, c’est… c’est dans les écoles et dans les… les textes scolaires que les enfants, les jeunes Français et les jeunes Allemands, apprennent que le business, c’est pas bon.

Que ça équivaut à une globalisation à la McDonald, que ça amène toutes sortes de problèmes écologiques etcetera, et tous les maux dans le Monde proviennent de ce capitalisme américain et que, enfin, en Europe, c’est mieux.

Enfin… l’article exagérait, mais est-ce qu’il y a un… est-ce que… est-ce qu’il y a de… du vrai là dedans?

H.: Je pense… je ne pense pas que ce soit vraiment le système éducatif, je pense que c’est plus la société en… je ne connais pas l’Allemagne, mais j’imagine que c’est assez similaire.

J’imagine que c’est plus la société Française qui est comme ça.

C’est vrai qu’en France, on n’a pas une attitude très positive vis-à-vis du business.

Il y a une espèce de culture anti… un petit peu anti-capitaliste.

Par exemple, récemment, il y a eu la fraude à la Société Générale, le « trader » Gérôme « je-ne-sais-plus-comment » qui a… qui a perdu cinq milliards en faisant une erreur monumentale et, il faut savoir qu’il est perçu un petit peu comme un héros en France, comme quelqu’un qui a un petit peu exploité le système, comme quelqu’un de malin, alors que je… je pense que c’est plus quelqu’un qui a fait une énorme erreur et qui doit pas du tout être considéré comme tel.

Mais il est… en tout cas, ce personnage est très sympathique apparemment aux yeux des Français.

Et, c’est vrai que, en France, on n’a pas une attitude très positive vis à vis du business surtout du business à l’américaine.

Les McDonalds ne sont pas du tout bien vus, en France.

C’est… ils sont beaucoup plus contrôlés, par exemple, que les autres restaurants au niveau sanitaire, au niveau du travail, beaucoup plus que les autres restaurants.

C’est un petit peu surprenant!

Mais c’est comme ça.

Et, oui, je pense que les Français sont pas… ont pas une attitude très, très positive en tout cas au niveau du… du business, du commerce.

Ils sont pas… ils ont pas tendance à aller faire comme aux Etats-Unis où on va monter une entreprise comme ça et…

S.K.: Mais je crois… bon, d’abord, le fait qu’on n’aime pas McDonald… Moi aussi, je n’aime pas McDonald.

On n’est… enfin, je n’aime pas manger chez McDonald mais ça ne veut pas dire que je suis contre les gens qui y vont manger.

C’est… c’est leur décision.

Et, je dois dire aussi que quand je vois McDonald au… dans le quartier Latin ou à Rome ou à Pékin, dans des… des environnements culturels historiques qui ont beaucoup de valeur etcetera, ça me gène.

H.: Oui.

S.K.: Ah, ça, je suis absolument d’accord.

Mais c’est pour ça… c’est pas pour autant que je suis contre le… le business, contre le commerce, contre tout ce qui fait fonctionner finalement notre société.

H.: Oui.

Mais, les…les Français, je pense aussi les Allemands, ont plus… ont moins une mentalité « entreprenariale ».

Surtout… c’est surtout dû au fait que les… les entreprises qui marchent bien, à la base, sont des immenses entreprises, par exemple dans tout ce qui est le domaine de la défense, il y a de très gros conglomérats en France qui… qui emploient énormément de gens et c’est des énormes entreprises, c’est pas tellement… on n’a pas tellement d’emprise sur… sur ce genre d’entreprise, par aill… Y a les gros constructeurs aussi, les gros constructeurs automobile, surtout les Allemands qui sont très, très connus.

C’est des entreprises qui sont très importantes et c’est vrai que … les… je pense les Français… les Allemands se complaisent plus dans ce genre de grosses entreprises plutôt que d’essayer de…de monter des petits commerces, de…

S.K.: Et pourtant, la France, les petites et moyennes entreprises, ils sont très importantes, quoi… Comme embauche, comme… enfin, ils… la plupart des emplois sont dans ce secteur là, je crois.

H.: Mais, je pense que les… pour les Français, par exemple, le fait d’ouvrir une boulangerie, pour eux, c’est pas forcément du business ça.

Ils ne se rendent pas tellement compte que, une boulangerie, effectivement, c’est du business, et il faut le considérer comme tel, mais c’est quelque chose de plus petit, de plus respectables pour eux.

S.K.: Oui mais quand je vois, par exemple, quand on étai… on était en France avec… avec mon épouse, on allait au… chez Leclerc.

Bon, Leclerc, aujourd’hui, c’est très grand mais j’imagine que… il y a un jour il y avait un monsieur Leclerc qui a monté une épicerie et puis finalement c’est devenu ce qui est maintenant Leclerc à… à travers la France.

Donc, il doit y avoir quand même des… des petites sociétés qui réussissent, en France.

H.: Oui, oui.

Il y en a, il y en a. Mais je crois que les statistiques… les entreprises qui se montent en France, il y en a très, très peu par rapport à un pays comme… comme les Etats-Unis où là, il y en a énormément ou même je pense que le Canada est très, très loin devant la France et sans doute l’Allemagne, pour ce qui est de monter des entreprises.

S.K.: C’est bizarre.

Par exemple, je sais qu’en Allemagne, il y a beaucoup de… d’entreprises dans les petites villes qui sont spécialistes dans des machines-outils et qui ont des… des… des ma… des marchés niche à travers le Monde.

Donc, c’est des sociétés avec beaucoup de traditions qui sont souvent des sociétés familiales.

Et j’ai connu auss… aussi des sociétés, parce que je suis aussi dans le bois, des sociétés qui sont dans… dans le bois qui sont des sociétés familiales mais qui sont très sophistiquées et qui… qui sont ouverts sur tout le Monde, qui vont chercher du bois au Brésil, en Indonésie etcetera.

C’est des gens qui sont très entrepreneurs.

Mettons, je ne crois pas forcément que les Français soient moins entrepreneurs que d’aut… que les autres.

H.: Oui, le… le…Je… je pense qu’il y a deux choses à… à différencier.

Parce que, j’imagine que, en effet, il y a beaucoup d’entreprises en France, en Allemagne, qui marchent bien mais je pense que c’est plus au niveau de la création d’entreprises.

Ce qui faut… ce qu’il faut savoir c’est que la plupart des ind… des petites entreprises meurent dès leur première année.

Et, je ne sais pas… je ne sais pas que… dans quelles proportions il y a un bon… un grand renouvellement des… des petites et des moyennes entreprises.

Je pense qu’il y en a assez peu qui sont créées et qu’elles se débrouillent assez bien, et, contrairement, je pense, aux Etats-Unis où il y en a beaucoup qui sont créées et beaucoup ne marchent pas et… Je pense que c’est… c’est plus à ce niveau là que ce fait la différence mais je n’ai pas de chiffres en tête ou… c’est mon… mon opinion personnelle et, donc, je ne saurais pas être vraiment affirmatif là-dessus.

S.K.: Je… Il faut dire que, il y a beaucoup de cultures et beaucoup de sociétés où on a tendance à mépriser le commerce.

Que ce soit la… la culture Chinoise ou, enfin partout, même dans les… enfin les anciennes cultures classiques, c’était toujours soit le guerrier, soit le… enfin, comment dirais-je, le… enfin le prêtre.

H.: Oui!

S.K.: Le guerrier et le prêtre, celui qui savait lire et écrire, donc le… le savant ou voilà.

Et puis, finalement, le…le businessman de l’époque, il était méprisé, bien que, lui, il vivait bien mieux que les autres.

Et contribuait peut-être d’avantage à l’avance de la société.

H.: Oui, je pense qu’il y a encore beaucoup de ce genre d’opinion là… de ce genre d’opinion là en Europe.

Notamment, il faut savoir que, Berlusconi en Italie, n’est pas du tout apprécié en partie parce que il est… c’est un entrepreneur et beaucoup de… la classe politique européenne ne l’aime pas beaucoup justement parce qu’il vient de cette… parce que c’est un entrepreneur, ce n’est pas un homme politique comme les autres.

Après, on peut ne pas l’aimer pour d’autres raisons mais je… Apparemment, ça participe beaucoup au fait que pas mal de gens n’ont pas une oppression… une opinion très politique… une opinion très positive de lui.

S.K.: Oui, enfin.

Parce que, bon… Si on voit… si on n’est pas… Parce que maintenant pour, le moment, le moteur de… de… du développement, c’est… c’est… c’est l’industrie privée finalement.

Bien qu’il y ait des subventions, bien sur… Avec subven… Qui dit subvention dit gaspillage.

Hein?

Presque forcément.

De mon avis, de mon expérience.

Parce que les gouvernements essaient de… de stimuler de… du développement et, selon les pressions qu’ils reçoivent de leurs amis…

H.: On ne met pas toujours l’argent là où il faut.

On essaye, mais c’est pas… c’est vrai que c’est pas évident.

S.K.: Tout ce qui sonne bien et surtout que si c’est une région… ou soit que c’est une région défavorisée ou une région où le… le politicien local a beaucoup d’influence, enfin… Et même dans l’Histoire, enfin, l’écriture, si on regarde le développement de l’écriture et de la civilisation en Égypte ou en Sumer, à Akkad, etcetera, c’est pour… c’est pour la comptabilité qu’on a développé l’écriture.

Et c’est souvent les… les hommes d’affaire, les gens qui avaient de l’argent qui ont soutenu les… les créations artistiques et culturelles.

Donc, je… j’ai souvent pensé que cette… ce mépris pour le commercial, est-ce que ce n’est pas, dans un sens, une espèce de envie, de jalousie de la part de certaines personnes envers d’autres?

H.: Oui, bien, j’imagine qu’il y a effectivement toujours un peu de jalousie.

On est… quand on voit qui a une belle maison, une belle voiture, bien, on est toujours un peu envieux.

Mais il y a aussi… je pense, pour le cas de la France, il y le fait que, pour surtout en Allemagne et en France, quand on a un emploi, on essaie de l’avoir à vie.

On… on estime que son emploi fait partie de sa vie et que de se faire licencier ou de devoir changer de travail, c’est pas quelque chose de normal.

Ça change beaucoup puisque maintenant avec les… la nouvelle génération, il est très rare de… de rester plus d’une dizaine d’années dans le même emploi.

Pour ma part, je n’ai déjà resté un an dans la même… dans la m… au même emploi, ça été… ça a été assez, ça pas été si courrant.

Pendant… deux entreprises où j’ai été, je suis resté plus d’un an, sinon ça a été beaucoup plus court.

Donc, c’est aussi… c’est aussi l’air du temps, c’est la… L’air du temps change et je pense que les… les Français ont beaucoup de mal à… à s’y habituer.

Beaucoup de jeunes actuellement espèrent pouvoir avoir un emploi et le garder toute leur vie, jusqu’à la retraite, ce qui, à mon avis, est un petit peu illusoire de nos jours car le Monde… le Monde change et va très, très vite et c’est les… les contraintes économiques sont telles que, on a… on a toujours un peu de mal à… à pouvoir rester tout le temps au même endroit.

Le monde bouge et c’est vrai que c’est… ça retire un certain confort mais, en même temps, ça permet de voir d’autres horizons.

Si jamais… si jamais j’avais été dans une carrière qui aurait duré trente ans, jamais je serais venu au Canada.

S.K.: Mais… voilà.

On a parlé de la France et de l’Allemagne qui sont les deux pays les plus… on peut dire, les plus importants en Europe au point de vue économie, enfin, envergure etcetera, et influence.

Mais les petits pays maintenant.

Les pays, par exemple, les anciens pays de l’Est ou les pays scandinaves, les pays baltes, etcetera, tchèques, république tchèque, etcetera.

Ils semblent être… de… de… enfin, ils semblent avoir un esprit différent, peut-être plus entrepreneur, plus original, moins bureaucratique, surtout ceux qui sortent de… d’un régime communiste.

Je me demande si ces pays-là vont pouvoir influencer l’Europe.

H.: Oui… J’imagine que… j’imagine que oui.

Parce que c’est vrai que, de ce qu’on… de ce qu’on… ce qu’on… de ce que j’avais lu et entendu, il y a pas mal de petites entreprises et il y a beaucoup de… de… de… justement d’entreprises des pays de l’Est qui essayent de conquérir le marché… le marché européen qui… qui est un petit peu… parfois un petit peu statique sur certains points.

Il y a eu une… il y a quelques années on voulait ouvrir les frontières pour… pour que tout le monde puisse aller travailler partout en Europe.

Et, en France, il y avait la « peur du plombier Polonais ».

Ce qui est assez paradoxal parce qu’en France on manque vraiment de plombier.

Quand on veut ach… quand on veut appeler un plombier en France ça coûte très, très cher et si il veut bien se déplacer c’est parfois assez incroyable.

On l’appelle et il dit « Ah, non!

Je… j’ai pas le temps, j’ai pas envie… Appelez quelqu’un d’autre.

» Et… et pourtant, ça fait peur les… les… aux Français le fait que des gens des pays de l’Est puissent venir travailler et faire du commerce… du commerce chez eux.

S.K.: Mais, il ne s’agit pas uniquement d’un… de main-d’œuvre bon marché parce que, par exemple Skype, que nous utilisons beaucoup, ça a été développé en Estonie…

H.: C’est possible…

S.K.: … avec… avec des Suédois.

Bon, en ce qui concerne les… les technologies de… de… de grande, enfin, échelle comme les… les trains à grande vitesse où la France est en tête de ligne etcetera, l’aviation et tout… Et bien sur que… il y a beaucoup de… de… de… comment… d’a… d’acquis, enfin, il y a beaucoup de traditions et de… de main-d’œuvre qualifiée et d’industries très, très bien, enfin, développées en France.

Mais pour les… pour ce qui est le… les… cette nouvelle économie, je me demande si les Allemands… je crois qu’il doit y avoir quand même pas mal beaucoup d’en… de petits entrepreneurs en France et en Allemagne qui malgré tout développent dans ce secteur aussi.

H.: Oui.

Je pense qu’il y en a nettement plus en Allemagne.

Il y a éno… j… j’ai… j’ai pas… c’est une impression que j’ai mais j’ai l’impression qu’il y a beaucoup plus d’entreprises Allemandes dans ce domaine là.

Effectivement, il y en a en France.

Il faut savoir que la France produit énormément d’ingénieurs mais ils… qui… qui ne font pas tous malheureusement du travail d’ingénieur.

C’est un petit peu dommage en France mais on pourrait avoir un bon potentiel à ce niveau là et j’imagine qu’en Allemagne aussi.

Il y a effectivement, ça se développe un peu partout la nouvelle économie, c’est pas… c’est pas uniquement la Silicon Valley et l’Inde, c’est partout.

S.K.: Bien sur…

H.: Mais, oui, j’imagine que en… il y a pas… pas mal de petites entreprises en France qui développent… qui sont… qui développent des produits vraiment très innovants.

Il y a… j’ai quelques amis qui travaillent dans des entreprises comme ça, mais elles sont… elles sont plus difficiles à trouver, c’est plus compliqué de trouver des petites entreprises innovantes, des « start-ups » comme on dit.

À Vancouver, par exemple, c’est beaucoup plus simple.

J’ai pas eu à beaucoup chercher pour en trouver alors que quand j’étais… quand j’étais à Paris, alors que c’est la meilleure ville pour ça, j’ai eu énormément de mal à pouvoir travailler comme ça dans des petites structures innovantes où on a une emprise sur.. sur la technologie et on peut aller de l’avant.

S.K.: Voilà!

Bon, on a fait un petit tour d’horizon.

C’est beaucoup de sujet, comme d’habitude.

H.: Oui.

S.K.: Merci beaucoup.

H.: Merci Steve.

S.K.: … faut pas que ce soit trop long… Merci beaucoup.

H.: Au revoir.

S.K.: Au revoir.

Talking politics

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Henri and Steve talk politics, including the US election, religion, and the environment.

S – Bonjour Henri.

H – Bonjour Steve.

S – Qu’est-ce que tu penses de cette activité politique, les primaires aux états-Unis, est-ce que, bon tu es ici au Canada, est-ce que tu suis les événements politiques aux états-unis?

H – Oui, un petit peu quand même parce que c’est vrai que après huit ans, non c’est dix ans de George Bush.

S – Huit ans.

H –Huit ans de George Bush, on attend quand même un petit peu que ça se finisse et de voir un petit peu ce qui va se passer après, apparement de ce que j’ai vu, il y a trois personnes qui sont partis pour, enfin qui actuellement pourraient être Président des Etats-unis.

Il y a McCain chez les républicains apparement c’est quasi sûr qu’il va gagner, et sinon il y a Clinton et Obama de l’autre côté chez les démocrates.

C’est assez intéressant comme course parce que il me semble de ce que j’avais lu, que normalement les courses, à la fin de ce qu’ils appellent ‘super mardi’, que la course en général, on voit un petit peu qui va arriver, apparemment chez les démocrates on ne sais pas trop encore qui va arriver premier.

S – Oui, c’est un système quand même très différent du système français.

C’est un système présidentiel et c’est aussi le cas en France et pas le cas au Canada, on a pas de Président.

Et voilà, c’est le processus pour décider des candidats d’un camp et dans l’autre, et bien sûr les démocrates c’est plutôt, enfin c’est pas à gauche, mais c’est plutôt libéral, plutôt à gauche enfin il y a toute une gamme aussi de démocrates.

Alors que chez les républicains c’est plutôt des conservateurs.

Est-ce qu’il y a ce même genre de différences, quelles sont enfin les tendances politiques ou idéologiques en France?

H – Il y a ce qu’ils appellent la gauche et la droite, mais c’est vrai que c’est assez différent de ce qu’on a en Amérique du Nord.

Je pense pas vraiment que l’on puisse dire que ce soit équivalent.

Les socialistes en France, ce qui représente la gauche, c’est un gros parti de gauche, ressemblerait plutôt aux libéraux d’ici, mais la droite française ressemble aussi un petit peu aux libéraux, donc c’est assez compliqué à dire, je pense que au niveau … les conservateurs y en a pas vraiment en Europe en tout cas.

C’est un petit peu différent.

S – Mais, les gaulistes, enfin, le parti du président Sarkozy par exemple, c’est les héritiers du gaulisme, enfin, dans un sens.

Moi je comprend pas trop bien la politique.

H – Je pense que c’est de moins en moins vrai qui sont héritiers du gaulisme puisque les tendances changent, évidement ils se réclament toujours du gaulisme puisque c’est la … c’est un petit peu un mouvement légendaire en France.

Mais c’est vrai que ça bouge de plus en plus, la politique évolue, donc, évidement qu’ils sont les héritiers dans le sens ou historiquement le gaulisme c’était la droite.

Mais, je pense que sur le fond, ils s’en éloignent un petit peu, mais c’est un petit peu compliqué à dire, la politique c’est toujours… on essaye toujours de classer un petit peu les gens dans des cases et parfois c’est plus compliqué que ça.

S – Oui, enfin j’ai des amis en France qui sont donc des clients dans le bois et qui sont aussi, y sont actifs dans la politique régionale et ils sont de droite, mais c’est quand même, c’est une droite qui est donc conservateur, disons moins d’accès sur les acquis.

Plus d’accès, plus d’emphase sur les responsabilités qu’on a envers la société, diminution d’impôt, etc.

Mais, comme tu as dit dans le cas du Canada, même les conservateurs au Canada seraient peut être plutôt comme les démocrates aux Etats-Unis.

H – Oui

S- Il y a pas cet élément par exemple de religion, qui est assez fort aux Etats-Unis.

Mais c’est pas le cas avec McCain, lui il est pas tellement, il fait pas partie de cette droite religieuse qu’on a aux Etats-Unis.

H – C’est, moi j’avais vu un documentaire sur les élections aux Etats-Unis.

Les anciennes, les élections passés, apparemment oui, c’est quelque chose qui a changé la donne, pendant les, au moment ou Bill Clinton a été élu, par exemple ou beaucoup de, ou les evangélistes, les grandes églises, les mega Churchs comme y disent, se sont impliquées dans la politique, ce qui apparemment n’était jamais arrivé avant, les pasteurs les encourageaient à ne pas voter en disant que la politique c’est une autre affaire.

Que c’était presque corrupteur.

Et ils ont complétement changé leur fusil d’épaule, au moment des élections de Bill Clinton.

Ce qui fait que beaucoup de conservateurs apparemment ont votés pour Bill Clinton car ils étaient un peu effrayés par cette mouvance et cette intégration de la religion dans la vie politique, et c’est aussi ce qui a permi à George Bush junior de se faire élire apparemment puisque ils ont votés massivement pour lui, je crois à la première élection.

S – C’est intéressant cette question de religion.

Et mon fils qui travaille dans un, qui est professeur à une Université à Londres.

Il a fait des recherches sur … il a même, il a écrit un article qui a été même qui a paru dans le News Week, sur la, ce qui appellent la religiosité et on a tendance à croire qu’on, comme société dans l’occident on devient de plus en plus laïc.

Mais en fait, le taux de natalité est beaucoup plus élevé dans toutes les groupes religieuses.

Que ce soit chrétiens, juifs, musulmans, tous ces gens là, ils ont 4, 5, 6 enfants.

Et les gens donc laïcs, enfin séculaires, comme on dit en anglais, on dit pas ça en français, on dit..

H – On dirait plutôt, athés.

S – Athés, même des gens qui peuvent avoir une foi, mais qui….

H – … qui ne sont pas très pratiquants.

S – Voilà, qui ne sont pas très pratiquants.

Tout ces gens là, surtout les anciens catholiques en Europe, ils ont très peu d’enfants.

– oui – Donc, ils y en a de moins en moins, à la longue, et les religions il y en a de plus en plus.

H – Oui, oui, …. J’avais vu un documentaire aussi, sur l’état de la religion et c’est vrai que on a, beaucoup de gens ont tendance à penser que la religion recule, alors qu’elle avance énormement dans le monde.

De plus en plus, et notamment la religion chrétienne et musulmane progressent vraiment vraiment très vite.

Parce que c’est vrai qu’ y perdent, entre guillemets, des membres dans les pays européens et je pense aussi aux Etats-Unis, donc tout ce qu’on appelle les pays développés.

Mais apparemment, ça progressent, ils progressent énormément en Amérique du Sud notamment.

En Afrique aussi, c’est …. Les grandes religions sont un petit peu d’écraser toute les petites religions qui étaient un peu, un peu partout, mais qui prenaient assez de place il y a une centaine d’année et maintenant ont tendance à de plus en plus disparaître.

S – Oui, enfin c’est intéressant, si on voit la religion chrétienne.

Il y a 2000 ans, ils étaient quelques centaines.

Peut être quelques miliers éventuellement.

J’ai lu un livre là dessus, très intéressant, qui a expliqué comment la religion chrétienne a pu éventuellement devenir la religion dominante de l’empire romain par exemple.

Et bien, il y a un tas de chose mais il y a des facteurs surtout démographiques.

C’est à dire, quand y avait des maladies, des pestes comment dit-on…

H – … des épidémies.

S – … des épidémies, les gens mourraient.

Les chrétiens, ils arrivaient à mieux s’entraider et donc eux ils avaient un taux de survivance plus élevé que les autres religions.

Surtout les femmes là, elles étaient très attirées par cette religion.

Alors de plus en plus, quand il y avait donc des épidémies, les populations autour là, y diminuaient, alors que les chrétiens il y en avait de plus en plus.

Et, il y a un espèce de ce qu’on appelle en Anglais un ‘tipping point’.

Et après ça ils continuent à … oui, oui

H – Ha.

C’est intéressant, je ne connaissais pas cette théorie.

S – Mais en France, les gens, parce qu’avant la France, c’était un pays très très catholique.

Les protestants, enfin il y a le fameux Saint Barthélémy etc, enfin il y a toute une histoire de guerre entre protestants et catholiques en France.

Et, c’est les catholiques qui ont gagnés.

H – Oui, oui.

Il y a eu une grosse, et la Saint Barthélémy qui a été quelque chose d’assez gros, mais je crois qu’il n’y avait pas tellement de protestants en France.

Ils étaient quand même assez minoritaire à l’époque, il me semble.

Ce que n’était pas du tout le cas par exemple dans les pays germanique ou en Angleterre.

Mais, oui, c’était un pays assez catholique, mais pas tant que ça finalement quand on regarde un pays comme l’Espagne qui a aussi eu des rois qui ont été… qui ont vraiment utilisés la religion pour le pouvoir.

Ca a été le cas aussi en France naturellement , mais je crois que c’était beaucoup plus important en Espagne.

Surtout que l’Espagne a été un croisement de beaucoup de religions.

Il y a eu les musulmans qui sont arrivés, qui ont chassés les maîtres catholiques, chrétiens à l’époque d’Espagne.

Et, il y a eu tout un tas de chamboulement assez important en Espagne.

Mais, je, c’est vrai que c’est la politique et la religion ont toujours plus ou moins été entremélées en Europe.

S – Mais on dit par exemple, c’est un des conseils qu’on donne par exemple aux immigrants qui viennent au Canada et qui travaillent dans une boite, dans une société ici.

Il y a deux sujets dont il ne faut jamais parler.

Il faut jamais parler avec les collègues là, c’est la religion et la politique.

Les sports, les blagues, tout, mais pas la religion et la politique.

Et aujourd’hui on a parlé de religion et de politique.

H – Voilà!

Mais ça va pour l’instant, on s’en sort pas trop mal.

S – Pas de bagarre pour le moment.

H – Peut être que des gens qui nous écoutent, vont être absolument horrifié d’entendre ça.

S – Ben oui, y a, ya, dans ce sens là, de plus en plus, bon, la politique c’est quoi.

C’est tout les questions qui préoccupent les gens.

Ça peut être des questions comme système de santé, etc.

Il y a aussi maintenant de plus en plus, l’écologie, l’environnement.

Là aussi on voit, il y a des gens avec le même fanatisme qu’avaient les marxistes etc, il y a 100 ans, qui ont amené la révolution en Russie etc.

Et puis, les gens ils sont tellement convaincus qu’ils ont raisons, qu’ils n’admettent même pas une discussion.

H – Oui, oui, oui.

Mais y a, c’est vrai que c’est un petit peu inquiétant parce que avant l’écologie c’était entre guillemets, le … un bon refuge pour les scientifiques qui disaient que ça va mal, il faut regarder.

Et de ce que j’avais vu de plus en plus les questions écologiques se basent de moins en moins sur la science et de plus en plus sur la passion.

Sur des, sur des, justement sur des décisions politiques qu’on voudrait prendre.

Parfois elles ne se basent pas vraiment sur les dernières avancées en matière de sciences.

Par exemple, le réchaufement planétaire, on sait que l’homme y est pour quelque chose, mais on est, on a pas la moindre idée de la mesure qu’à l’homme dans ce phénomème.

C’est le problème de la météo, on a déjà assez de mal a deviner quel sera le temps dans une semaine.

Et donc, imaginer quelle influence à eu l’homme sur tout le climat.

C’est vrai qu’il y a eu, il y a des choses qui sont assez inquiétantes.

Il a fait monter le taux de carbone dans l’air d’une manière assez impressionnante.

Mais, c’est toujours difficile à quantifier, c’est très dur à savoir et beaucoup de choses qu’on dit de, que les gens disent de nos jours, c’est que tout est certain, tout est quasiment acquis.

C’est pareil pour tout ce qui est l’abattage des arbres, pour la pêche, pour toutes ces choses là finalement de ce que j’avais vu, c’est qu’on est assez assez ignorant et pourtant beaucoup de gens présentent ça comme des certitudes.

Il faut dire que c’est plus facile d’avoir des résultats politiques quand on présente des certitudes plutôt que des suspicions.

S – C’est comme tu disais l’autre jour, au sujet de tout les manies là, faut pas manger ceci, il faut pas boire cela.

Ben je regardais ici à Vancouver, il y avait le journal The Sun.

Il y avait une affiche disait : l’Alberta est la capitale de la violence domestique au Canada.

Il y avait un photo d’une personne qui avait été tuée par son ex-ami, etc.

Alors on avait l’impression qui avait une épidémie de violence domestique en Alberta.

Et je lisais l’article, et puis l’année dernière il y avait quatre personnes de tués, l’année avant, un et l’année avant ça, un.

Et, il y a quinze ans c’était six.

Donc selon l’année, selon la situation, il y a un ou quatre ou six.

C’est pas une épidémie, c’est malheureux pour ces gens là, mais quand même.

H – C’est mineur.

Je crois que, c’est assez intéressant parce que j’avais lu quelque chose sur la violence domestique en France c’est apparemment c’est … les français sont pas du tout conscients que c’est un vrai problème chez eux.

Par exemple la violence domestique c’est un sujet très important en Espagne.

Alors que l’Espagne finalement ils ne s’en sortent pas si mal que ça.

J’avais entendu qu’en France il y avait trente morts par an à cause des violences domestiques.

Avérés à cause de violences domestiques, et apparemment on en parle pas du tout en France, alors qu’en Espagne il y en a beaucoup moins.

Il y en a moins d’une dizaine et c’est vraiment un sujet qui est très important pour eux.

S – Alors les journalistes, ils peuvent influencer ce que nous pensons des différents sujets.

H – Ah, mais ça, ça c’est, c’est évident, c’est eux qui, qui écrivent pour influencer l’opinion des gens, il y a qu’une seule chose à faire, c’est écrire et communiquer.

S- c’est ça, et vendre les journaux – voilà – Et j’espère voilà, aujourd’hui on a fait un espèce de tour d’horizon, j’espère que nous sommes, voilà… Mais j’espère que les gens qui nous écoutent, qui nous envoient un e-mail, pour nous dirent ce qu’ils veulent que voilà, que nous parlons d’autres sujets, enfin n’importe quoi.

H – Si vous avez des requêtes spécifiques, n’hésitez pas, on sera heureux de s’exprimer en Français sur le sujet.

S – Voilà, bon, merci beaucoup.

À la prochaine.

H – Merci Steve.

Au revoir.

Eating habits in France

Study the transcript of this episode as a lesson on LingQ, saving the words and phrases you don’t know to your database. Here it is!

S – Bonjour Henri.

H – Bonjour Steve.

S – Comment ça va aujourd’ hui?

H – Ça va bien et toi?

S – Ça va très bien, merci beaucoup.

Aujourd’hui, j’aimerais te poser des questions sur la façon que les français mangent, enfin leurs habitudes culinaires si on veut parce que, bon, le petit déjeuner, le lunch enfin le repas de midi, le dîner tout ça c’est très différent de ce que sont les habitudes ici au Canada.

H – Oui je crois même que ça change beaucoup en fonction des pays européens.

on va commencer par le petit déjeuner, les français mangent souvent des tartines avec de la confiture, les …. souvent ils ne sont pas trop trop fans des céréales qu’on mange plus souvent, j’ai l’impression dans les pays anglo-saxons, ça commence à changer le … la traditionnelle tartine de confiture avec le lait ou le chocolat ou le thé ça a tendance un petit peu à disparaître.

Mais c’est vrai que souvent il y a une habitude, certaines personnes vont même à la boulangerie, le matin pour s’acheter la baguette pour pouvoir prendre un bon petit déjeuner avec une baguette fraîche.

S – Oui.

Ah, quand je suis en France, c’est ce que je mange, d’ailleurs j’habite souvent avec des amis et par exemple, j’ai de très bons amis au Havre et le monsieur il a quatre vingts ans – quatre vingts ans mais tous les matins il se lève, il va chez le boulanger, il revient avec des baguettes et on mange les tartines.

H – Mais oui ça c’est vraiment un, c’est un vrai plaisir le matin d’avoir sa bonne baguette fraîche avec, en plus il y a des magasins qui vendent des confitures faites maison qui sont vraiment très très bonnes.

S – Donc, on a d’avantage tendance à manger des tartines que des croissants par exemple.

H – Ça dépend, le les croissants c’est le petit déjeuner un peu, c’est le petit déjeuner un peu plus que que le petit déjeuner traditionnel quand on mange des croissants le matin en général, bien, c’est le dimanche ou quand on est, quand on a des invités on va chercher des croissants parce que ça fait un petit un petit plus.

S – Et moi je trouve les croissants … avant j’aimais bien les manger mais je trouve ça fait un peu gras aussi.

Il y a un peu plus de beurre … et les gens aiment donc et qu’est ce qu’il boivent avec cela, est ce qu’ils boivent cappucino comme c’est très populaire maintenant ici le cappucino le matin dans les cafés ou est ce que c’est plutôt le café au lait traditionnel ou le thé ou le chocolat ou qu’est ce que …

H – Je pense que ça dépend, les gens sont de plus en plus le matin oui le café du matin.

S – Oui.

H – c’est, le café envahit tout en ce moment mais il y a non mais il y a des gens qui prennent du lait chaud ou du chocolat chaud aussi ça se fait il y a des gens aussi qui prennent du thé mais c’est vrai que ça dépend un petit peu, je ne pense pas qu’il y ait vraiment de règle de consensus qui se dégage là dessus, les gens font un petit peu ce qu’ils veulent mais oui c’est vrai que les gens prennent souvent une boisson chaude le matin et en général c’est à la maison donc on prend sa boisson chaude, par exemple ici a Vancouver beaucoup de gens quand ils se lèvent le matin passent au Starbucks ou au Blenz pour prendre leur café pendant qu’ils vont au travail.

S – … pour se réveiller.

H – Voilà.

S – Mais, bon chez nous avant je mangeais davantage pour le petit déjeuner avec les céréales etc, maintenant j’en mange pas, mais si on a que voilà une tartine et un verre de café on a bien faim à midi.

H – Oui.

S – Donc qu’est ce qu’on mange le midi?

H – A midi, ah c’est, ça dépend c’est un petit peu comme si jamais je te demandais toi qu’est ce que tu manges d’habitude à midi c’est assez varié.

Je dirais que, en général, c’est une viande ou du poisson accompagné de garniture comme des haricots verts ou des frites.

Malheureusement de plus en plus, ça dépend il y a aussi ah oui quand on travaille il y a quelque chose qui est très, que les gens mangent beaucoup en France c’est le sandwich à midi.

S – Ah bon!

H – Le sandwich oui, les gens vont beaucoup, c’est, quand on mange à l’extérieur on va se prendre un sandwich, et beaucoup de boulangeries font ça, ouvrent à midi et ont une vitrine pleine de sandwichs et les gens viennent choisir leur sandwich à midi.

S – Parce que j’allais justement dire que, enfin quand j’habitais en France il y a déjà quarante ans, enfin, les gens ils mangeaient un repas chaud à midi.

H – Oui.

S – Ce qui était différent de ce qui se passait chez nous où souvent justement on mangeait un sandwich, et alors qu’en France on prenait le temps de s’asseoir et de manger un bon repas chaud.

H – Ça a beaucoup changé, les gens à midi maintenant ont de plus en plus tendance à manger vite mais c’est vrai que là ou je … quand je travaillais en France même si j’aimais en semaine on se prenait souvent un sandwich on prenait avec les collègues toujours une journée de la semaine pour manger tous ensemble à midi, c’est quelque chose qui est un peu différent du Canada c’est que on est, ouais, le déjeuner est vraiment un moment privilégié pour discuter avec ses collègues, on, ça ne se fait pas vraiment de déjeuner tout seul comme ici ça se fait beaucoup plus, les gens le déjeuner ils le prennent un petit peu sur le pouce comme on dit, et alors que oui en France il faut déjeuner tout le monde déjeune ensemble si jamais on déjeune un petit peu dans son coin les gens pensent que c’est un petit peu bizarre ça fait un petit peu la personne est peu être fâchée on quelque chose comme ça et c’est vrai que c’est quelque chose qui est très qui est très convivial et qui est très sympathique à midi de manger avec tout ses collègues.

S – A ce moment là, le soir là, rentré chez soi, à quelle heure est ce que l’on mange et qu’ est ce qu’on mange.

H – Ah, je, en France en général ça dépend mais je crois que dans le sud ils ont, .. les gens ont tendance à manger un peu plus tôt, ils mangent vers dix neuf heures, alors que moi je viens de … plus du nord et c’est plutôt 20h – 21h on dîne plutôt à 20h – 21h assez tard parfois, et … ah.. ça dépend oui pour le dîner en général on mange, on mange beaucoup plus que dans les autres pays, ce qui n’est pas trop recommandé en général quand le dîner doit être plus léger le déjeuner un peu plus copieux et en France le dîner à tendance à être assez copieux il y a beaucoup de choses à manger on se fait en général on se fait en général assez plaisir pour le dîner et, euh non ça varie, c’est toujours un peu la même chose, soit des viandes, soit du poisson avec une garniture, souvent une salade il y a aussi le fromage on prends toujours avant le dessert ou à un autre moment ça dépend des régions mais on a toujours le plateau de fromages qui arrive, qu’on déguste avec les restes de pain de la journée et après, il y a le dessert et souvent c’est accompagné d’un petit peu de vin ou..

S – Mais avec tout cela, les français quand je les vois ils ne sont pas trop gros … on a pas l’impression que l’obésité est un problème en France comme ça l’est un petit peu moins peut être à Vancouver, mais en principe en Amérique du Nord c’est un problème, et, mais je crois que c’est un problème aussi dans beaucoup de pays, mais avec tout ce que la, si on mange un repas chaud à midi et un grand repas le soir avec le fromage, avec le dessert, on a pas faim le matin par exemple ..

H – Oui, l’obésité ça commence à devenir de plus en plus un problème en France, mais je pense que c’est beaucoup plus dû à la qualité des aliments que autre chose, oui je pense en Europe il y a beaucoup moins de problèmes d’obésité qu’en Amérique du Nord, mais je pense que c’est vraiment dû à la qualité de la nourriture, il y a moins, dèjà en Europe c’est un peu mal vu d’aller manger au fast food, c’est, les gens culpabilisent un petit peu et toute cette malbouffe comme on dit, cette, oui cette nourriture très riche et qu’on mange très rapidement qui à mon avis, fait, fait grossir et je sais aussi qu’il y a quelque chose d’assez important quand on mange c’est de manger lentement, de prendre le temps qui est apparement un facteur très important, c’est euh, il paraît que c’est un facteur d’obésité chez les enfants qui mangent souvent beaucoup devant la télévision, donc qui ne font pas du tout attention à ce qu’ils mangent et apparement c’est quelque chose de, quand on fait quand on fait attention à ce que l’on mange on a tendance à être plus rassasié et à être … alors que si jamais on mange de manière mécanique pendant qu’on fait autre chose on a tendance à plus manger et à faire moins attention à ce qu’on mange.

S – Moi je, je n’ai pas de preuves scientifiques mais je crois que l’obésité ça commence très tôt, c’est à dire si on mange mal quand on est jeune …

H – Oui.

S – … surtout si on mange entre entre les repas, quand on mange des – je sais pas – des chips enfin …

H – Oui, des bonbons.

S – … des bonbons, enfin des choses gras etc comme comme comme comme tu dis là devant la télévision, alors là si on est déjà un peu obèse quand on est jeune je crois que ça change la façon qu’on assimile la nourriture.

H – Oui, oui.

S – Donc je crois c’est très important pour les enfants de manger pendant les repas, mangeant des … de manger des repas bien équilibrés …

H – Oui.

S – … et je crois que ça évite beaucoup de problème plus tard.

H – Oui, ça c’est un … ma mère régulièrement quand elle nous voyait en train de manger entre les repas, ça faisait des drames … on se faisait rappeller à l’ordre dès que dès qu’elle nous voyait piquer quelque chose dans le frigidaire alors que c’était pas l’heure de goûter, ou … c’est vrai que là dessus il y a certaines … les … je pense que les, les, les … avant on était beaucoup plus strict là dessus en France, c’est à dire que oui avant il y avait comme une espèce de consensus, on mange pas entre les repas et maintenant c’est vrai que les gens sont plus occupés ils ont plus de mal à s’occuper de leurs enfants donc peut être que …

S – Mais, je crois aussi que la la nourriture, ce qu’on mange ça fait partie de la culture, c’est de la culture autant que la musique, la littérature ou n’importe quoi.

Donc si on envisage …. la nourriture ça c’est …. le computer, l’ordinateur de Mark qui nous annonce que c’est une heure.

H – Oui.

S – Non, mais je veux dire il faut pas concevoir la nourriture comme une chose de, de mécanique.

H – Oui.

S – On est pas ni des vaches ni des poulets, donc si on envisage la nourriture comme une partie de sa culture on prend du plaisir à manger, on aime bien même l’aspect, la présentation, l’aspect visuel, on prend du plaisir, on prend son temps, on discute, etc..

Je crois que si on mange de cette façon là on aura pas de problème avec l’obésité.

H – Oui, oui, ça me paraît, oui ça paraît logique c’est vrai que souvent les gens obèses en général font pas tellement attention à ce qu’ils mangent, j’avais vu une émission là dessus ils ont tendance à pas se rendre compte de tout simplement des quantités parfois de nourriture qu’ils ingèrent et c’est, c’est vrai que, la meilleure façon de s’en rendre compte c’est d’y prêter attention.

S – Je crois que c’est Voltaire qui a dit qu’il faut toujours quitter la table en ayant un peu faim …. ce qui est rarement le cas pour moi, mais enfin.

OK, merci.

H – Merci Steve.

S – C’était intéressant.

H – A une prochaine fois.

S – Ah, voilà!

À la prochaine fois.

Personal development and self-help

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-Bonjour Henri,

-Bonjour Steve,

-Bonjour, j’ai une question à te poser.

-Oui.

-En anglais, et j’imagine que ça existe aussi en français.

Mais en anglais sur l’internet, il y a beaucoup de sites qui offrent des conseils, ce qu’on appelle en anglais, self help guides : Les dix meilleurs moyens d’organiser sa journée, les cinq meilleurs moyens de gagner de l’argent, de trouver une amie…enfin n’importe quoi.

Est ce que ça existe aussi en français ?

-Oui, oui, oui bien sûr.

Ca s’appelle… Le self help en français, ça s’appelle le développement personnel.

Et oui ça existe en français.

Je crois que c’est quand même beaucoup plus développé dans le monde anglophone, il y a énormément, c’est vrai qu’il y a énormément de sites qui te parlent, qui t’expliquent comment devenir quelqu’un de très riche, en bonne santé…quelqu’un de… Un autre site va te proposer de devenir un sportif en un rien de temps, c’est vrai que c’est quelque chose qui est assez présent.

Je sais pas trop ce qu’existe en français mais j’imagine que oui ça… il doit y avoir ce genre de chose en tout cas c’est vrai que c’est une sorte de mouvement en ce moment d’essayer de sortir des livres ou de… de maintenir un site web sur le développement personnel.

-Souvent, il semble que souvent, c’est des listes qui sont populaires alors il semble qu’aujourd’hui les gens ils n’ont plus le temps de lire.

-Oui.

-Donc si vous écrivez quelque chose de très, très profond avec beaucoup de bons conseils, avec de bons exemples etc.

et c’est trois pages de long, il y a personne qui va lire cela.

Mais si vous avez dix points : un, deux, trois, quatre, cinq…Alors là, tout le monde va se précipiter dessus.

Est ce que c’est la même chose en français ?

-Je sais pas trop comment est ce que ça fonctionne en… ce genre de site en français.

J’ai pas lu énormément de choses là dessus en français.

Ce que j’ai lu c’était un livre, d’ailleurs je l’ai lu en anglais malheureusement, malgré le fait que ce soit un livre français, qui était… qui justement était tout à fait différent de ça, pas …c’était pas comment bien se sentir dans sa peau en 5 points ou c’était un livre qui s’appelait «Plaidoyer pour le bonheur » fait , écrit par un moine bouddhiste qui s’appelait Mathieu Richard, quelqu’un d’assez remarquable, c’est un ancien scientifique français qui est parti au Tibet.

Et ce livre était vraiment pas mal et change beaucoup de… du livre de développement personnel typique qu’on trouverait en librairie ou du site web.

-C’est un compagnon du dallai lama ?

-Oui voilà.

Ah tu le connais ?

-Ah oui, oui, j’ai vu, j’ai vu un peu, je n’ai pas lu le livre mais ….et qu’est ce qu’il propose ?

– Ah, il ne propose pas spécialement quelque chose, il explique comment fonctionne la méditation chez les bouddhistes, pourquoi ils pensent que ça marche.

Ce livre est assez intéressant parce que c’est pas du tout un livre moralisateur ou qui prétend fournir une recette miracle.

C’est plus quelque chose, un livre qui va expliquer tous les mécanismes du bonheur, comment est ce que c’est compris dans la religion bouddhiste, comment ça a été compris au travers l’histoire, au travers de différents philosophes et même qu’elles sont les études, quels sont les résultats des études qui ont été faites sur le bonheur.

Le bonheur… ce qu’il y a d’assez amusant c’est que oui, dans ce livre, j’ai découvert que les psychologues et les scientifiques se sont intéressés au bonheur que très, très récemment et ont commencé à faire des études pour savoir comment, qu’est ce qui rendait une personne heureuse.

-Mais le bonheur, à un certain niveau, c’est une… presque une réaction chimique?

-Oui.

Notre cerveau…

-Par exemple, il est certain que si je fais du jogging, si je fais de l’exercice, je suis plus heureux après, parce que ça stimule la production d’endorphine, n’est ce pas… dans le cerveau.

L’autre jour… j’aime beaucoup le chocolat français, je me rappelle plus du nom mais c’est une marque mais c’est bien meilleur que tous les Lindt et je sais pas quoi…Je vais te montrer c’est très très bon.

C’est un chocolat français, quatre vingt cinq pour cent cacao, que j’achète…

– Ah oui

-Et c’est une qualité, mais c’est sensationnel, alors là j’en ai … je vais toujours à ce magasin, j’en achète cinq ou six, je vais… comment ça s’appelle … la caisse, à la caisse, et la dame derrière moi, elle me dit : « Ah, mais vous avez acheté le bonheur?

», «Ah » je dis, « pourquoi?

», «Ah, elle dit que c’est très bien connu que le chocolat rend heureux ».

Parce que le chocolat stimule la création, la production d’endorphines dans le cerveau.

Je ne savais pas ça, je disais à la dame, je suis heureux juste en achetant le chocolat, même avant de le consommer… Oui

-C’est… Ben oui c’est vrai que c’est… le cerveau fonctionne et que c’est quelque chose de très chimique et que parfois les gens qui sont dépressifs, sans raison particulière, tout simplement parce qu’ils n’ont pas la bonne production d’endorphine ou… ça peut avoir plein de facteurs différents, c’est vrai que c’est assez …Mais… quand même le, ce qu’il y a de plus important, à mon avis, c’est d’être bien dans sa peau.

Il y a des gens qui sont objectivement heureux et qui ont de réelles raisons d’être heureux.

Après, c’est vrai qu’il y a des gens : Ah je me sens pas bien, je sais pas pourquoi.

Ca va bien, j’ai rien fait de particulier mais ça va très bien.

-C’est vrai que, aussi que si on est sain dans son corps, on a d’avantage de chances d’être heureux dans son esprit.

-Bien sûr, bien sûr,

-Ca, c’est certain.

Il y a une autre personne très intéressante quand on… puisqu’on discute du bonheur là, on s’est éloigné un peu du développement personnel, des listes de comment gagner de l’argent ou perdre du poids en même temps.

Mais il y a un américain d’origine hongroise dont le nom est… même si je le vois devant moi je peux pas le prononcer mais il a sa théorie, en anglais on appelle ça la théorie du flow : F.L.O.W.

Et pour lui, le bonheur, c’est quand on a un défi et ses compétences sont presque à la hauteur du défi.

Donc, on arrive avec les outils, avec les compétences qu’on a, à dominer le défi.

Bon, ça peut être l’étude d’une langue comme pour nous, enfin n’importe quoi … si le défi n’existe pas, alors là on est ennuyé.

Et si le défi est trop fort, on n’y arrive pas, alors là on est frustré.

-Oui

-Mais quand on est dans cette zone de, ce qu’on appelle de flow, où le stimulus, le défi est juste au niveau voulu, on peut en fait résoudre les problèmes alors là on est très heureux.

Est-ce que tu as entendu parler de ça ?

-Oui, je… justement dans son livre Mathieu Richard en parle, de cet état de flow, oui qui est une sorte d’état presque second, où on est complètement dans son problème et où tout va bien parce qu’on est complètement…on est … c’est comme l’artiste avec sa peinture, le cycliste qui est…

-Le programmeur.

-Oui, ben oui, le programmeur qui est là dans son… qui est en train de résoudre son problème, le mathématicien… Je pense que cet état, oui, est assez courant.

Je pense que n’importe qui peut ressentir cet état à partir du moment où il y a quelque chose d’un peu prenant.

-Je crois que là ce flow est différent de ce que quelqu’un doit sentir, quand il ou elle consomme la marijuana par exemple, que je ne consomme pas mais… je veux dire, heureux en ayant pu faire face à des défis, c’est différent de, d’une espèce de sentiment de bonheur puisque rien ne se passe.

On est tout simplement paisible.

Un état que je ne connais pas d’ailleurs.

-C’est… je crois que c’est le problème de la drogue qui est en fait… s’injecter des substances chimiques dans le cerveau pour ressentir quelque chose, c’est du plaisir et c’est pas du bonheur… Le bonheur et le plaisir sont à mon avis deux choses séparées puisque évidemment quand on prend … on peut prendre du plaisir à… à peindre un beau tableau, à résoudre un problème…

-Se balader dans la foret, par exemple.

-Oui bien sûr, c’est ça.

-Voir la nature… mais là ce sont des stimulus naturels.

-Oui

-Et qu’on peut répéter sans des conséquences néfastes, ce qui n’est pas le cas avec la drogue.

-Oui, puis c’est quelque chose qui est, entre guillemets, le plaisir est donné… c’est le cerveau qui se donne du plaisir à lui-même puisque le fait d’apprécier… d’apprécier d’être dans la nature, c’est quelque chose… c’est le cerveau qui interprète tout ça et qui se dit bah non, c’est bien là, je suis là où il faut, je suis au milieu de la nature.

C’est vrai que c’est à mon avis quelque chose qui est assez très différent et même si toutes les formes de plaisir sont souvent comme ça, le plaisir charnel, le fait de manger… Tout ça, finalement, c’est des substances qui vont créer le plaisir, c’est pas vraiment un plaisir intellectuel pur.

-Oui.

Et enfin, être dans la nature… on peut en faire autant qu’on veut, on s’en lasse pas.

On peut passer la journée, on peut passer une semaine alors que manger, oui, j’aime bien la tarte tatin que ma femme fait.

C’est très bon mais si j’en mange un morceau avec un p’tit calvados, Fini, ça suffit!

-Oui.

Mais je crois que c’est à peu près ce qui définit tous les plaisirs.

C’est-à-dire qu’au bout d’un moment il y en a trop et on peut plus … on peut plus en consommer.

-Oui.

Par contre, le plaisir, par exemple, d’apprendre des langues, puisque nous, nous sommes dans ce domaine…

-Oui.

-…nous aimons bien les langues.

Non seulement on peut atteindre ce… cet état de flow, c’est à dire, ce qu’on entend, on lit… on lit dans une langue étrangère, on arrive à comprendre.

Il y a six mois on comprenait pas, maintenant on comprend… .

et ben je trouve ça… c’est très enrichissant.

Donc, non seulement, on apprécie l’activité d’étudier la langue elle-même et nous, à LingQ, on met beaucoup l’emphase sur l’idée d’avoir du plaisir à ses études.

C’est ça qui est important.

Si on n’a pas du plaisir dans l’étude de la langue on ne va pas continuer.

Mais non seulement donc, on a le plaisir de pouvoir répondre au défi, de lire cette langue, en principe, cette langue étrangère ; mais, à la fin de ce processus, on a quelque chose, on a appris quelque chose, on a créé quelque chose.

Donc on est deux fois bénis : le plaisir de l’activité et le résultat qu’on a à la fin…

– L’enrichissement personnel…

-L’enrichissement, oui.

-Qui est quelque chose de réel parce que apprendre une langue.

Évidemment, peut être que… c’est rare, à mon avis c’est rare que quelqu’un n’ait jamais l’usage d’une langue quand on apprend on langue même quand on le fait pour le pur plaisir on a toujours… on en a toujours l’usage.

-On en trouve.

On trouve des usages.

Mais je crois que ça doit être la même chose pour toi, en tant que programmeur qui a un problème.

Je crois que c’est très créateur parce qu’il faire créer quelque chose de rien et tu ne consommes pas beaucoup de matières premières, il y a pas de pollution là, sauf l’électricité que tu consommes.

Puis il y a aussi la chaise qui s’abime…

-Voilà!

Qui s’abime!

Au bout de dix ans, il va peut être falloir la changer…

-Oui.

Ok !

Ben c’est très intéressant, on a parlé du développement personnel et du bonheur.

Merci beaucoup et à la prochaine!

– Merci Steve, à la prochaine!

Commercialism and consumer behavior

Want to study this episode as a lesson on LingQ? Give it a try!

S: Bonjour, Henry.

H: Bonjour, Steve.

S: Comment ça va, aujourd’hui?

H: Très bien.

Et toi?

S: Très bien, merci.

Qu’est-ce qu’on va discuter, là?

De quoi on va discuter, aujourd’hui?

H: Il y a plusieurs, il y a plusieurs sujets, mais on pourrait peut-être…

S: Il y a toujours des sujets.

Tiens, je vais, je vais te dire, il y une chose que, qui m’intéresse, c’est cette question de la commercialisation de notre vie.

On entend souvent les gens se plaindre que… aujourd’hui, tout est trop commercialisé, etcetera.

H: Hmmm.

S: N’empêche qu’on est obligé quand même d’acheter les produits dont on a besoin dans les magasins.

Donc, il y a des sociétés qui font de la publicité.

Puis, l’autre jour, il y a une dame qui me disait, il y a des produits qui sont pas bons pour la santé comme, je sais pas, elle, elle citait l’exemple de la bière et des hamburgers.

Elle disait que ça c’est très mauvais pour la santé.

Donc, les sociétés qui font de la publicité pour la bière, pour les hamburgers, elles doivent payer une taxe supplémentaire.

Qu’est-ce que tu penses de cela?

H: C’est un petit peu le problème qui, en ce moment, avec les McDonalds, qui, qui sont en procès, et c’est difficile, à mon avis, de savoir jusqu’où va… la responsabilité d’une compagnie, quand ils font, quand ils vendent un produit qui est sans doute mauvais pour la santé.

Parce que, c’est vrai que, on sait tous que le McDonalds, c’est pas forcément très bon… que les fast foods, c’est pas forcément très bon.

Mais, en même temps, quand on y mange une fois par mois, ça fait pas vraiment de mal.

S: Et si on aime manger chez McDonalds?

C’est, c’est quand même permit d’aimer manger un hamburger chez McDonalds.

H: Absolument.

Mais, c’est vrai qu’on peut se dire, les gens, c’est souvent, on peut dire que c’est de leur faute, c’est, c’est eux qui vont, qui vont manger chez McDonalds.

McDonalds ne les force pas.

Mais, il y a tout un tas de choses qui, qui sont un petit peu limite, les publicités qui sont faites, le fait souvent de s’attaquer entre guillemets, aux enfants, la publicité.

Les, les McDonalds sont très réputés pour être apprécies par les enfants, parce que qu’ils ont des sortes de petits parcs d’attractions à l’intérieur, où les enfants peuvent s’amuser, ils ont des menus spécials enfant, où il y a des petit jouets, c’est vrai que c’est assez ludique, quand on est gamin, et puis même, je crois que, il y a… la nourriture McDonalds est, quand même, assez, assez addictive, ils ont… ils mettent énormément de sel, par exemple, dans les frites.

S: Oui, mais… Bon.

Je vais, je vais t’interrompre.

Je suis d’accord que… ils ne devraient pas utiliser les enfants dans leurs publicités ni viser les enfants dans leurs publicités.

Je suis d’accord avec cela.

Mais, par exemple, les frites chez McDonalds sont pas nécessairement pires que les frites du bistro là au coin-là, avec.. que tu, que tu vas manger avec ton…

H: Hmmm.

S: Tu vas manger, je sais pas, disons, par exemple, un saucisson très gras, avec des frites.

C’est pas nécessairement très bon pour la santé, la santé non plus!

H: Oui.

Ce que je sais, c’est que, par exemple, les frites en France aux McDonalds sont beaucoup moins salées qu’ici… au Canada.

Au Canada, c’est vraiment, c’est vraiment trop salé.

En général, moi en France quand, je ne vais pas très, très souvent au McDonalds, c’est assez rare, mais quand j’y, j’y vais, en général, je rajoute un petit peu de sel en France, alors que si j’aurais plutôt tendance à essayer de retirer le sel.

Et je crois que ça, ça dépend évidemment du goût de la population, mais il faut savoir qu’il y a des produits comme le sel, le sucre ou, justement, le gras, qui sont assez… sont addictifs.

S: Oui.

H: Quand on, quand on en mange beaucoup, quand on a l’habitude, les gens essaient, en général, d’essayer d’en avoir plus.

S: Mais, bon, le sucre, par exemple, bon, les tartes aux pommes.

Si, si tu manges, si une personne mange deux grandes tartes aux pommes, tout seul, c’est pas très bon pour la santé.

H: Oui, évidemment.

S: Mais est-ce qu’on va les interdire?

Est-ce qu’on va taxer tous les producteurs de tartes aux pommes.

Le fromage?

Si on abuse, si on mange trop de fromage, c’est, c’est pas bon pour la santé non plus.

H: Oui.

S: Alors, où est la responsabilité de l’individu?

Où est la responsabilité de, d’une société qui produit quelque chose que, bon, il y a un marché, il y a des gens qui aiment ce produit-là?

Quel est le… Jusqu’à quel point est-ce qu’on doit essayer de taxer des sociétés qui produisent des, des produits que nous, que quelqu’un considère nuisibles à la santé?

H: Ça, c’est exactement le genre de question qui est très politique.

S: Oui.

H: Car, il y a pas, à mon avis, de bonne réponse.

On pourra jamais dire «Oui, c’est ici que la limite se situe», et c’est tout à fait logique, tout le monde peut tomber d’accord dessus.

Je pense que c’est quelque chose d’assez compliquée.

C’est une question, à mon avis, qui va être beaucoup soulevée à l’avenir.

Je sais pas ce que t’en penses,

S: Oui.

H: …mais de plus en plus on en parle.

S: Il y a une chose où nous sommes d’accord.

C’est que… il faut éviter d’utiliser les enfants soit dans la publicité, dans les annonces, ou bien même de les viser, je trouve parce que les enfants sont sans défenses, et si on montre, c’est-à-dire, si on incite les enfants à vouloir aller chez McDonalds, et donc, à faire pression sur leurs parents, «Amenez, amène moi chez McDonalds», etcetera, moi, je trouve, ça, c’est mauvais.

H: Oui, oui.

Tout à fait, je suis tout à fait d’accord avec toi.

C’est… l’enfant, c’est, quand même, l’être innocent par excellence.

C’est très, très malléable un enfant.

S: Oui.

H: On peut très facilement l’influencer.

S: Et les adultes aussi.

H: Oui… on est… responsable.

S: Sauf …. Voilà.

C’est ça.

Voilà, ça c’est un point très important.

Un adulte est censé être responsable.

Donc, pour l’adulte, si l’adulte veut aller chaque jour chez McDonalds manger les frites très salées, c’est… c’est…

H: Sa responsabilité.

S: Sa responsabilité.

Mais l’enfant, non.

H: C’est ça, je crois, la différence.

S: Oui.

H: Mais, je pense que là, la grosse différence c’est que l’adulte, l’adulte, il est censé savoir que c’est mauvais.

Il y en a…il est normalement censé pouvoir avoir… prendre du recul, c’est ce qui fait, disons, entre un adulte et un enfant.

Si les enfants ne, ne vont pas au travail quand ils sont gamins, que si, que si jamais ils ne font pas tout un tas de choses, on les empêche de le faire, parce qu’ils sont pas responsables, tout simplement.

Et, donc, c’est vrai qu’y a beaucoup d’adultes qui se comportent parfois comme des enfants, sachant que certaines, certaines choses sont très mauvaises, ils le font quand même.

Par exemple, le tabagisme et tous ce qui est drogues, et tout le monde sait très bien que c’est une bêtise, mais plein de gens le font.

S: Oui.

Mais, bon, l’alcool aussi par exemple.

Moi, j’aime bien boire le vin.

J’aime bien boire même un petit whiskey.

J’abuse pas de l’alcool.

Pour moi, c’est un produit qui me donne beaucoup de plaisir.

Parce que j’aime le goût.

Bon, si je vais, par exemple, ici, au, au, nous avons des, des magasins de, de vin et d’alcool qui sont gérés par l’état.

Nous… en avons, aussi, qui sont privés, mais il y en a qui sont gérés par l’état, et souvent il y a une personne là qui donne des échantillons de, de son vin.

Donc, il… elle me… elle m’incite à consommer un produit qui peut être nuisible à ma santé.

Elle me le donne gratuitement.

Parce que, peut-être que j’aurais pas acheté ce vin-là.

Mais, puisqu’elle me le, elle me le donne, et je bois, et j’en bois un autre, puisque c’est gratuit!

Et là, je me sens, peut-être, responsable, «Ah, bon, okay, j’achète une bouteille».

Est-ce que c’est bon, ça, ou pas bon?

H: Ah, pour…. En tant que français, je peux pas trop condamner le vin, il y est une…le… non, je pense que, pour le vin, c’est, c’est vrai que c’est compliqué, parce que certaines personnes, certains études scientifiques affirment, même, que le vin est plutôt bon pour la santé à petites doses…

S: Oui.

H: Un verre de vin rouge par, par jour, c’est pas mauvais.

Je suis toujours un peu pessimiste quand on a ce genre d’étude, qui promo, qui promeut les… un produit qui est réputé pas très, très bon pour la santé.

Récemment, il y a eu une étude qui est , qui est sortie, qui… qui révélait que d’après, ce qu’ils avaient découvert que le Guinness était, effectivement, bon pour la santé.

Il y avait, c’était l’ancien slogan de Guinness «Guinness is good for you».

Et ils avaient été condamnés, parce que, ça incitait les gens à penser que Guinness était bon pour la santé.

Et, apparemment, c’est peut-être le cas.

S: Oui.

H: Peut-être.

S: Oui.

H: Mais, oui, c’est vrai que c’est toujours très compliqué.

Parce que, la Guinness, évidemment, si jamais on en boit quatre litres par jour, c’est très mauvais.

S: J’imagine bien, oui.

H: Et… donc…c’est toujours… le compromis qu’il faut avoir entre les produits qui sont bons à petites doses,

S: Oui.

H: Et les produits qui aient des abus.

D’ailleurs, tout est, tous les produits on peut toujours en abuser d’un produit.

On peut même abuser de l’eau.

Il y a des… par exemple, dans les… au…à l’Oktoberfest, la fête de la bière en Allemagne, il y a des gens qui meurent chaque année, pas chaque année, mais de temps en temps, et c’est souvent d’une overdose d’eau, pas d’overdose d’alcool, car l’alcool, la bière contient beaucoup d’eau, et donc, ce genre d’overdose d’eau, on va pas interdire l’eau, ce serait absurde.

S: Mais, le Guinness, c’est très bon pour les femmes qui nourrissent les enfants, paraît-il.

Ça fait croître la production de lait.

H: Oui.

S: Enfin, peut-être!

H: (rire)

S: Mais, il y a toujours des études.

Il y a, pendant un moment donné, là, on disait que, il fallait pas manger des œufs.

Que les œufs, ça, c’était très mauvais pour le cholestérol etcetera, et maintenant, on entend le contraire.

H: Oui.

S: Un moment donné là, on disait il faut boire, je sais pas combien de litres d’eau par jour.

Huit verres d’eau par jour, c’est très bon.

Et maintenant, on dit le contraire.

Même que c’est mauvais de trop boire de l’eau, et que… on… normalement, avec tous les boissons et les fruits et tous ce qu’on mange, on a… on consomme assez d’eau avec… dans enfin, dans une consommation normale de, de boissons et de, de nourriture.

H: C’est assez amusant que tu cites ces deux exemples, parce que ses deux exemples-là, de, de l’œuf qui est passé du statut de mauvais à statut de bon, et de l’eau, des litres, des litres d’eau à boire chaque jour qui sont passées de très bonnes à mauvaises, c’est souvent dû au fait qu’une étude scientifique a été mal interprétée ; en général c’est les journalistes, qui lisent un petit peu entre les lignes, qui tirent des conclusions un peu hâtives.

Par exemple, pour l’eau, c’était un scientifique qui avait montré que le… la quantité optimale d’eau pour un être humain adulte, c’était 2,5 litres.

Sauf qu’il précisait bien que, c’était en incluant les aliments, et dans les aliments il y a beaucoup d’eau.

Sauf que les journalistes, sauf que, j’imagine, qu’un journaliste a vu ça, et il a dit, «Ah, il faut deux virgule… boire 2,5 litres d’eau par jour pour être en bon santé», ce qui est absurde.

Et je pense que, pour l’œuf, j’en suis pas sûr, mais j’imagine que c’est à peu près la même chose.

C’est toujours l’interprétation de… des écrits et des faits qui… est un petit peu, un petit peu biaisée ou un petit peu… de manière un peu hâtive.

S: Ça se peut, mais je suis aussi, enfin, je, j’ai souvent l’impression qu’il y a des gens qui aiment donner de, des leçons à d’autres.

«Il faut faire comme ceci».

H: Ah.

S: «Il faut boire beaucoup d’eau».

H: Oui.

S: «Il faut pas manger d’œufs».

Et c’est, je crois que c’est ces gens-là aussi ce qu’on appelle on anglais des «do-gooders» qui sont souvent la cause de ces, de ces articles, plutôt que le journaliste qui écrit quoi que ce soit.

H: Les gens sont en recherche de conseils, en même temps, il faut voir tous les magazines de santé, tous les magazines féminin donnent de conseil de santé, «il faudrait faire ci», «il faudrait faire ça» et… Les gens s’imposent ces conseils à eux-mêmes, souvent c’est pas le journaliste qui vient voir la personne pour lui faire la morale.

Et puis, c’est vrai que c’est assez séduisant de se dire que, on pourra mener sa vie d’après des recettes, et que ça ira mieux en suivant des simples recettes, en se disant «Oui, alors, il faut que je mange telle quantité de légumes, telle quantité de lait, telle quantité de ça, ça, ça.

S: Finalement, là, peut-être pour résumer on pourrait dire «Chaque personne doit être responsable de sa vie, de sa santé, et doit tirer ses propres conclusions».

H: Et oui.

Il faut surtout faire attention à pas imaginer que le reste du monde est… a toujours raison, comme tu disais avec l’eau.

S: Oui.

H: Tout ça.

Il faut toujours essayer de comprendre vraiment pourquoi telle chose est comme ça et pas comme ça.

S: Oui.

H: Moi, je pense.

Oui.

C’est vrai.

S: Je crois que là on a…on a…

H: Oui.

S: On est d’accord.

H: D’accord.

S: Okay.

H: Écoute, Steve,

S: À la prochaine.

H: À la prochaine.

Au revoir.

S: Au revoir.